Dahria Beatty a débuté le ski à trois ans, au Club de ski nordique de Whitehorse et ne s’est jamais arrêtée. En 2010, elle participe à sa première coupe du monde junior et en 2016, une fois son secondaire achevé, elle se lance dans une carrière professionnelle à l’international.
Si le ski a rythmé son quotidien depuis toujours, il était maintenant temps pour elle de tourner le dos à sa carrière compétitive. « Depuis dix ans, je suis hors du Canada chaque hiver… et même les étés avec les camps d’entraînement. Le voyagement commençait à être de trop… Ça a été une bonne indication qu’il était temps de changer », confie l’athlète.
Une dernière saison pour dire au revoir
Depuis l’été dernier, Dahria Beatty savait donc que 2022-2023 serait sa dernière saison de fondeuse professionnelle.
Une dernière saison pour pouvoir participer à des événements qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’expérimenter jusque-là, comme le Tour de Ski, une épreuve de ski de fond européenne inspirée du Tour de France cycliste. « Cette année, il y avait sept événements en neuf jours, et le dernier était de monter une piste de ski alpin ! C’est vraiment unique comme course », explique Dahria Beatty.
Une dernière saison pour aussi avoir l’occasion de faire ses adieux. « Je voulais finir sur une saison où je pouvais dire au revoir aux personnes des autres pays avec qui j’avais compétitionné, dire au revoir sans restriction COVID. »
Parmi ces personnes figurent plusieurs athlètes du Québec avec qui Mme Beatty conversait en français. « Environ la moitié de l’équipe Canada venait du Québec et 80 % de l’équipe était capable de s’exprimer en français, même les techniciens de ski ! » se souvient-elle. La jeune femme avait appris le français en école d’immersion, d’abord à l’École élémentaire de Whitehorse puis à F. H. Collins. « J’ai beaucoup utilisé mon français dans ma carrière de ski. Mon écrit ne s’est peut-être pas beaucoup amélioré depuis le secondaire, mais je parle confortablement. J’espère pouvoir continuer à l’utiliser. »
Une carrière en trois moments forts
Il est difficile pour la fondeuse de ne citer que quelques moments forts de sa carrière, tellement ils ont été nombreux au cours de son parcours.
Elle retient cependant sa première participation en Coupe du monde en 2016 à Canmore où devant ses parents et ses amis, elle se classe 15e. « J’ai réalisé que j’étais capable d’atteindre un haut niveau. Pis c’est rare que l’une de nos meilleures performances soit devant nos proches », se souvient-elle.
Puis sa qualification pour les Jeux olympiques (JO) de 2018 à Pyeongchang lors de la Coupe du monde de 2017 en Estonie. « J’avais tellement d’émotions, d’atteindre enfin mon rêve d’enfant, mon but ultime », avoue-t-elle. Lors de ses premiers JO en 2018, elle a participé à cinq événements dont le sprint en équipe, avec Emily Nishikawa, une autre Yukonnaise. « C’est rare que les deux athlètes de l’équipe de sprint soient du même club. Nous avons représenté le Yukon dans la plus haute compétition mondiale, ça a été un moment très spécial. »
Du bénévolat à venir
Si Dahria Beatty arrête la compétition, elle souhaite néanmoins garder un pied dans le domaine du ski de fond en s’impliquant bénévolement dans le comité de ski du club nordique de Whitehorse. « J’ai commencé mes niveaux pour devenir déléguée technique [pour faire partie d’un jury de compétition et organiser des courses]. Ça va me prendre des années, mais j’ai envie d’apporter de plus grandes compétitions au Yukon », explique-t-elle.
En parallèle, elle a aussi entamé les différentes formations pour devenir entraîneuse et pouvoir aider ponctuellement.
Depuis deux semaines, elle a repris ses études à temps plein à l’Université d’Athabasca pour terminer un programme en gestion d’entreprise. Si tout se passe comme elle le souhaite, elle devrait être de retour à Whitehorse à la fin de l’année 2023 et obtenir son diplôme en avril 2024.