le Dimanche 6 octobre 2024
le Jeudi 8 Décembre 2022 8:00 Sports et loisirs

Faire un premier pas vers la course hivernale

Nécessitant peu d'équipement, la course hivernale est accessible à la majorité. — Photo : fournie
Nécessitant peu d'équipement, la course hivernale est accessible à la majorité.
Photo : fournie
Si l’idée de fouler les sentiers enneigés rebute quelque peu un certain nombre d’adeptes de la course à pied, d’autres ne comptent pas laisser l’obscurité ni le froid venir à bout de leur motivation.

Tandis que les températures descendent à vue d’œil, certaines personnes se préparent pour des courses hivernales. L’ascension de la route du mont Grey, notamment, se fera le samedi 17 décembre à partir de 10 h.

Mais comment se prépare-t-on à la pratique de la course à pied dans des conditions extrêmement froides? C’est ce que nous expliquent plusieurs adeptes de ce sport.

Au début, Mel Moya courait 5 à 7 kilomètres par jour, en plusieurs sorties. Pour elle, il est important de renforcer son corps pour s’améliorer. La course à pied, ce n’est pas qu’un exercice cardiovasculaire.

Photo : fournie

« Tu dois juste prendre ton temps, témoigne d’entrée de jeu Mel Moya, adepte de la course hivernale. Tu n’as pas besoin de courir vite, tu dois juste commencer à courir. »

La jeune femme a commencé à courir en octobre 2021, inspirée par les publications Instagram d’une Yukonnaise, Shailyn, suivie par plus de 10 000 personnes. « Ça avait l’air si amusant que ça m’a donné envie d’essayer. Depuis, je cours près de dix kilomètres par jour », continue Mme Moya.

 

Camille Fréchette, quant à elle, court depuis son adolescence. Elle aime particulièrement la simplicité de la discipline. « [Ça] nécessite peu d’équipement et peu de préparation. Quand tu as un peu de temps, c’est toujours accessible! », explique-t-elle.

Anna Ly est davantage une coureuse estivale, mais a choisi le transport actif dans sa vie quotidienne. Elle effectue donc la majorité de ses déplacements en courant.

Les trois femmes ont livré à l’Aurore boréale quelques conseils pour apprécier la course hivernale.

Se maintenir au sec

Avant de se lancer dans la course à pied, Mel Moya a mené beaucoup de recherches pour en apprendre davantage sur la discipline. Elle a aussi fait appel à la communauté locale pour récolter des suggestions. « Tu passeras un bon moment seulement si tu es bien préparé. Tu vas transpirer, même s’il fait froid dehors. Et une fois mouillé·e, tu auras froid, d’où l’importance de s’habiller en couches, la première étant la plus fine. »

Arrivée de Montréal en août 2022, Camille Fréchette trouve le froid moins mordant à Whitehorse. Elle court même quand les températures chutent en dessous de -20°C.

Photo : fournie

« Des études ont montré que, pour une activité de course à pied, il faut s’habiller pour une température de 10°C supérieure à celle extérieure », renchérit Anna Ly.

Pour sortir à n’importe quelle température, l’important est de garder ses voies respiratoires couvertes, selon Camille Fréchette. « Souvent, je remonte mon tour de cou jusqu’au nez pour que l’air respiré soit moins froid. »

Si le corps doit rester au sec, il est également important que les pieds ne soient pas mouillés. L’astuce d’Anna Ly est de porter des guêtres de cheville pour éviter que la neige ne s’immisce dans les souliers de course.

Se chausser correctement

Les trois femmes s’accordent sur l’équipement de base de la course à pied : des chaussures pour la course sur sentiers, avec des chaussettes d’hiver. Proposant une bonne adhérence, elles permettent d’éviter de glisser.

Anna Ly ajoute des crampons de traction (en forme de spirales), et Camille Fréchette des mini pointes. « Je porte des nanospikes sur mes chaussures de sentier. C’est tout petit, ça m’évite ainsi de me tordre les chevilles. »

Anna Ly est diététiste sportive. Pour les sorties longues, elle conseille un bouillon avec des nouilles comme collation car il apporte tout ce dont le corps a besoin : la chaleur, le liquide, le sel et les glucides.

Photo : fournie

 

S’entraîner en sécurité

Quand Mel Moya part courir, elle s’arrange tout le temps pour que ses proches sachent où elle va et à quelle heure elle devrait rentrer. « S’il m’arrive quoi que ce soit, je suis certaine que quelqu’un viendra à ma rencontre pour m’aider », assure-t-elle. Anna Ly, pour ses sorties longues, emporte toujours un sac de bivouac de survie.

Camille Fréchette, quant à elle, s’assure de conserver son téléphone cellulaire proche de son corps pour économiser la batterie et pouvoir appeler à l’aide en cas de besoin.

Toutes les trois s’entendent pour dire que l’une des choses les plus importantes, c’est d’être visible des autres. Lampes frontales et bandes réfléchissantes sont donc des équipements à ajouter au kit de la course à pied hivernale. Des bandes réfléchissantes sont d’ailleurs offertes gratuitement sur demande par le Partenariat communauté en santé, pour les personnes intéressées.

Des défis pour cet hiver?

Les personnes passionnées de la course à pied pourront s’essayer à l’ultramarathon Yukon Arctic Ultra en février prochain. L’itinéraire emprunte la piste de la course de traîneaux à chiens de la Yukon Quest, depuis Whitehorse, et propose quatre distances allant de 42 kilomètres à près de 700.

Pour une atmosphère moins compétitive, plusieurs organismes locaux organisent des événements.

Le vent au sommet du mont Grey façonne la neige et donne des airs fantomatiques aux arbres.

Photo : Kelly Tabuteau

C’est notamment le cas d’Athletics Yukon qui, depuis le début des années 2000, propose de gravir la route du mont Grey, en courant ou en marchant, pour célébrer le solstice d’hiver. Chaque année, une quarantaine de personnes honorent leurs frais d’inscription en dons pour la Banque alimentaire de Whitehorse et s’élancent à l’assaut de la montagne.

« Ça avait commencé avec la Jingle Bell Run dans Riverdale, puis c’est devenu la Winter Solstice Run and Walk », confie Bonnie Love, trésorière d’Athletics Yukon. « J’encourage le plus de monde à venir, on court vers le soleil levant tout en découvrant les arbres momifiés au sommet », ajoute-t-elle.

Mel Moya a décidé de s’inscrire à un défi virtuel, le 2023 60° North Run Challenge. Chaque personne inscrite s’engage sur l’honneur à parcourir 60, 120 ou 180 kilomètres au mois de janvier 2023. L’événement est également une collecte de fonds pour trois organismes caritatifs internationaux.