Trevor Hale ne s’attendait pas à participer à une opération de sauvetage alors qu’il se rendait à Kanoe People pour acheter du matériel, le 28 mai dernier. À peine est-il entré dans le magasin qu’une dame a fait irruption dans le commerce par la porte donnant sur le fleuve pour avertir le personnel qu’une personne avait chaviré de son embarcation.
À ce moment, Monia Fiset, employée du magasin de location et d’achat de matériel aquatique, était au téléphone. Elle a rapidement raccroché et s’est rendue en bordure de la rivière pour porter secours à l’individu.
« Moi et un client, Trevor, que je ne connaissais pas, on est sortis, on a pris deux pagaies et un gilet de sauvetage et on est allés sauver la personne qui venait de chavirer », explique l’employée, qui débute sa deuxième saison estivale à Kanoe People, à Whitehorse.
Le duo a réussi à aller chercher l’homme et à le ramener à la rive. « L’homme nous a confié après qu’il commençait à avoir peur et qu’il a été particulièrement rassuré quand il a vu un canot rouge s’approcher de lui, ajoute Trevor Hale. Il savait qu’il allait s’en sortir. »
Mettre toutes les chances de son côté
Monia Fiset et Trevor Hale n’en sont pas à leur première sortie sur les eaux du Yukon, et avouent tous deux que celles-ci peuvent être particulièrement laborieuses. Ils concèdent qu’il n’est pas rare de chavirer en canot, mais qu’il faut être capable de reprendre le contrôle une fois dans l’eau.
Parmi les bons coups de l’individu qui a chaviré, Monia Fiset mentionne d’abord que celui-ci portait son gilet de sauvetage. L’homme a également réussi à s’accrocher à son canot, une autre étape importante lorsque l’on tombe à l’eau. « En revanche, l’homme portait des jeans, qui étaient gorgés d’eau, ce qui mine la capacité à nager », nuance Trevor Hale. « Quand tu portes ce genre de matériau, ça ne sèche presque pas, donc tu as froid beaucoup plus longtemps », renchérit Monia Fiset.
En ce début de saison, l’eau est particulièrement froide, ce qui rend le danger d’hypothermie plus concret. Trevor Hale ajoute qu’il est aussi préférable d’être en compagnie d’une autre personne sur l’eau quand on commence les sports de pagaie.
Mitigation des risques
Monia Fiset précise que ce genre d’événement est susceptible d’arriver et qu’il faut se préparer en conséquence. « Il y a beaucoup de personnes moins expérimentées qui se font envoyer sur le fleuve Yukon », mentionne-t-elle. Même constat du côté de Trevor Hale : « C’est une sortie populaire, de descendre jusqu’au pont de Takhini et d’avoir quelqu’un qui nous attend là-bas. »
La popularité de la sortie ne veut toutefois pas dire qu’elle est sans danger. Après l’événement, l’individu, sain et sauf, a confié au personnel s’être surtout par le passé aventuré sur des lacs, qui sont beaucoup plus calmes que les rivières. « Ce n’est pas pareil de pagayer sur un lac et sur une rivière, explique Monia Fiset.
Il faut comprendre comment la rivière se comporte, où est le chemin et comment ton canot va réagir. Si tu n’as jamais suivi de cours, ça peut être surprenant. Après, il y a le vent, la température de l’eau et comment tu es habillé. »
Elle ajoute que renverser son canot peut arriver à n’importe qui. « Il faut juste apprendre à mitiger les incidents et avoir du plaisir sur l’eau. C’est ça l’important. Pour ça, il faut être confortable avec la zone dans laquelle on se met », insiste-t-elle.
Trevor Hale et Monia Fiset tiennent à remercier la dame qui est venue les avertir dans le commerce. « Le monde du canot, c’est une belle communauté : on s’entraide beaucoup. Il ne faut pas que les gens soient gênés, tout le monde est là pour s’aider », ajoute Monia Fiset.
IJL – Réseau.Presse
L’Aurore boréale