« À Dawson, tout est possible, on peut réaliser ses rêves. J’ai commencé à travailler sur le projet en cherchant quels soutiens financiers je pouvais obtenir, notamment avec l’aide de Paul Robitaille, gérant du département des loisirs de la Ville de Dawson », explique Kayla Gagné.
Quelque 17 mois plus tard, le premier cours de danse à la barre verticale a été offert avec Climb Higher Initiative (« l’initiative prendre de la hauteur », en français) créé par Kayla Gagné. « Je veux faire naître des opportunités, renforcer la créativité, l’expression, les loisirs et la culture à Dawson », livre la jeune femme.
En quelques heures, les deux premières sessions de formation affichaient déjà complet. Des cours pourraient néanmoins être décalés par suite d’un pic épidémique récent de COVID-19 à Dawson.
Un projet personnel soutenu par la communauté
Kayla Gagné a porté l’essentiel du projet sur ses épaules. « Il y a eu beaucoup d’obstacles, j’ai rapidement compris que j’avancerais plus rapidement sur le projet en travaillant seule sur la logistique », avoue-t-elle.
Trouver un espace a été un des plus grands défis, à cause de la pénurie immobilière à Dawson. Tina Green, possédant le local du Monte Carlo, a offert son soutien et a adoré l’idée de pouvoir apprendre le pole dance : « Je veux que cet espace puisse être utilisé pour la communauté et diversifier la programmation. »
Les barres verticales ont été installées en juin 2021. Le projet a pu continuer grâce à des financements locaux, notamment les fonds de subvention communautaire de la Ville de Dawson et du département des loisirs, ainsi que le programme de leadership RHEAL. « Cela a été rapide! Je suis heureux que ces idées deviennent une réalité. Être sollicité et voir des projets se réaliser est génial, c’est important d’être persévérant. J’ai hâte de voir des classes bien remplies », s’enthousiasme Paul Robitaille.
Des cours virtuels pour commencer
Une fois l’installation complétée, il a fallu assurer le local et trouver des professeurs. Les assurances exigeant que ces derniers soient certifiés, personne à Dawson ne répondait à ces critères. Kayla Gagné s’est alors tourné vers Tammy Morris, pionnière dans le monde du pole dance au Canada. « Je lui ai raconté le projet, lui ai dépeint Dawson, avec ses hivers longs, obscurs et glacials, les problèmes d’alcoolisme et le manque d’activités », explique la citoyenne engagée.
Tammy Morris a été sensible à la demande et a offert d’être formatrice à distance grâce à des cours en vidéo projetés en direct, le tout à un prix réduit, afin que la population puisse avoir accès à cette activité parfois onéreuse. « Nous offrons également un système de parrainage et d’aide financière afin que la danse à la barre verticale soit accessible à toutes les bourses », ajoute Kayla Gagné.
Un espace voué à évoluer
Le premier cours a rapidement affiché complet, mais l’instigatrice du projet veut offrir le plus de formations possible : « Tant qu’il y a des demandes, nous ferons des ateliers de niveaux différents, dans un espace inclusif. » Sur le long terme, elle pense devenir formatrice afin de pouvoir offrir des cours en personne. « J’espère pouvoir le faire aussi », s’enthousiasme Charlotte Luscombe, qui s’est inscrite au premier cours.
Kayla Gagné compte s’investir de plus en plus dans le studio. « J’aimerais m’occuper de ça à plein temps, que ce studio soit là pour toujours, surtout en hiver où il y a peu à faire. Cela serait un espace à but non lucratif et nous pourrons commencer à accueillir d’autres programmes, comme des cours de comédie pour les enfants ou des cours de musique et de chant, car l’acoustique du local est incroyable »,espère-t-elle.