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le Jeudi 10 février 2022 6:00 Sports et loisirs

Retour de la Yukon Quest sous un nouveau format

Jonathan Alsberghe a participé à la course Silver Sled à Haines Junction les trois dernières années. Il a maintenant envie de voir ce qui se passe après la ligne de départ de la célèbre course de traîneaux à chiens, la Yukon Quest. — Photo : fournie
Jonathan Alsberghe a participé à la course Silver Sled à Haines Junction les trois dernières années. Il a maintenant envie de voir ce qui se passe après la ligne de départ de la célèbre course de traîneaux à chiens, la Yukon Quest.
Photo : fournie
Le 11 juin 2021, le conseil d’administration conjoint de la course internationale de traîneaux à chiens Yukon Quest 1 000 Mile annonçait le format de l’édition 2022. Malgré la pandémie, quatre courses se tiendront cette année sur plus de 1 600 kilomètres, le long des routes historiques du Yukon et de l’Alaska.

Après la déception causée par l’annulation de la course en 2021 – une première depuis son inauguration en 1984 –, la nouvelle a ravi les adeptes de traîneaux à chiens.

Pour 2022, le conseil d’administration conjoint de la Yukon Quest a pris les devants face à la pandémie en organisant quatre courses distinctes. Les deux premières, de 855 et 322 kilomètres en Alaska, ont débuté il y a quelques jours. Les deux courses du Yukon, la YQ300 (480 kilomètres) et la YQ100 (160 kilomètres), débuteront le 19 février à 15 h, au parc Shipyards à Whitehorse.

Au moment d’écrire ces lignes, 33 meneuses et meneurs de chiens étaient inscrits aux différentes courses. Sur les sept équipages de la YQ100, cinq sont francophones : les jumelles Lori et Louve Tweddell, Martine Le Levier, Katherine Lapointe et Jonathan Alsberghe. Sept autres équipages s’élanceront de Whitehorse pour la YQ300, dont le français Sébastien Dos Santos Borges, revenu au territoire depuis quelques semaines seulement.

Des adaptations de parcours jusqu’à la dernière minute

Les nouvelles restrictions sanitaires entrées en vigueur le 8 janvier 2022 ont contraint le conseil d’administration de la Yukon Quest à revoir le tracé de la YQ300.

Les attelages devront faire demi-tour à la cabane de Peter Heebink, située à l’extrémité nord du lac Mandanna et revenir sur leur pas jusqu’à Whitehorse. Cet ajustement permet d’éviter les communautés de Carmacks et de Pelly Crossing, tout comme les propriétés de Stepping Stone et McCabe.

Ainsi raccourcie d’une trentaine de kilomètres, la YQ300 demeure cependant une course qualificative pour la Yukon Quest 1 000, prévue en 2023, ou même pour l’Iditarod.

Des modifications ont également affecté le trajet des courses de longue distance en Alaska pour contourner des zones infranchissables.

De nouvelles règles de course entrent en vigueur

S’inspirant des courses organisées en 2021, le comité a aussi décidé de prolonger les temps de repos obligatoires lors des quatre courses de 2022. Cette décision répond aux demandes des participants et participantes.

« Testé l’hiver dernier lors de la course Summit Quest en Alaska, et lors de la course Yukon Journey de la Dog Powered Sports Association Yukon, ce changement a reçu de bonnes critiques », peut-on lire dans un communiqué de la Yukon Quest, daté du 13 décembre 2021. « De nombreux mushers (meneurs de chiens) le suggèrent depuis des années afin de garantir le bien-être des chiens et d’augmenter le plaisir des équipages. […] Cela va ajouter une couche de stratégie à la course. »

Des courses plus accessibles pour les novices

Scinder une course de 1 600 kilomètres en quatre courses de plus petites distances permet à une plus grande diversité d’attelages de participer. Des équipages nouvellement formés peuvent ainsi prendre le départ de courses de plus petites distances.

C’est notamment le cas pour Jonathan Alsberghe. « Je ne suis pas un compétiteur dans l’âme, avoue-t-il. Je participe à des courses pour développer ma logistique et être plus efficace. Je le fais surtout parce que mes chiens adorent cela. Ce qui est important, ce n’est pas de finir vite, mais de finir heureux, avec des chiens qui y prennent plaisir tout le long. »

Guide de traîneaux à chiens pour la compagnie Sky High Wilderness Ranch depuis 2017, Jonathan Alsberghe a participé à la course Silver Sled à Haines Junction les trois dernières années. Prendre le départ de la YQ100 est excitant pour lui : « J’ai l’impression que je rentre dans la cour des grands, à concourir avec des mushers comme Brent Sass. Ça ajoute du piment. Puis, j’ai déjà été bénévole sur la [Yukon] Quest, alors j’ai envie de voir ce qui se passe après la ligne de départ! »

Katherine Lapointe participera quant à elle à sa première course de longue distance. Originaire de Gatineau et installée à Fort Smith aux Territoires du Nord-Ouest depuis sept ans, elle n’a encore jamais concouru sur une telle distance.

« J’ai fait un sprint d’une douzaine de kilomètres l’hiver dernier pour me donner une idée de ce qu’était une course, mais c’est tout, raconte-t-elle. C’est ma mentore Rita Antoniak qui m’a poussée à m’inscrire à la YQ100 me disant que j’avais tout ce qu’il fallait pour y arriver. Ce sera l’occasion de voir si mon entraînement avec les chiens a bien été et ça me permettra de m’ajuster pour le reste de la saison. La seule chose qui puisse tourner au vinaigre, ce serait que mes femelles soient en chaleur! »

Sa première participation à une course de longue distance sera immortalisée par un court documentaire permettant à la jeune femme de montrer aux meneurs et meneuses de chiens de Fort Smith ce qu’est la longue distance : « Au village, il y a beaucoup de mushers de sprint ; j’aimerais leur montrer qu’il existe autre chose. »