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le Vendredi 13 novembre 2015 14:25 Sports et loisirs

Polarettes Gymnastics Club, le grand saut

Selon Cat O’Donovan, la discipline est devenue plus athlétique, demandant plus de puissance physique, tandis que l’aspect artistique a diminué. Photo : Gaël Marchand
Selon Cat O’Donovan, la discipline est devenue plus athlétique, demandant plus de puissance physique, tandis que l’aspect artistique a diminué. Photo : Gaël Marchand
Cat O’Donovan, l’entraîneuse en chef des Polarettes, quittera son poste en mars prochain, après 30 années de participation au club de gymnastique de Whitehorse. Voici donc venu le temps des grands changements, tant pour cette femme de 34 ans que pour les Polarettes.

Ce club, assez francophile avec environ 30 % de ses participants et 50 % de ses dix assistants qui parlent français, se trouve dans une année charnière. En effet, il vient aussi de perdre il y a quelques semaines son autre entraîneuse, Tania Doyle, celle-ci ayant accepté un poste au gouvernement, plus compatible avec sa vie familiale.

La gymnastique tourne pourtant à plein régime avec 400 élèves par semaine dans ses programmes et une salle utilisée au maximum de sa capacité tous les jours jusqu’à 21 h.

Les programmes récréatifs débordent avec 300 inscrits, et la liste d’attente cette année compte 60 personnes. Les quatre plages de pratique ouvertes par semaine, où chacun selon son âge peut venir essayer la gymnastique, sont pleines et ne peuvent accepter tout le monde. Les programmes compétitifs sont eux aussi en plein essor et sont passés de 25 à 40 participants.

Le nouveau bureau de direction du club a donc fort à faire pour remplacer ses deux entraîneuses la même année. Un nouvel entraîneur en chef devrait être embauché au début du mois de janvier et Cat devrait travailler avec lui pendant quelques mois avant son départ.

Pour Cat O’Donovan, c’est aussi le temps des grands changements. Elle accouchera de son 3e enfant au printemps et quittera d’ici l’été le Yukon où elle est née. Elle et sa famille partent s’installer en Colombie-Britannique où son mari a obtenu une promotion au sein de la GRC.

Cat a commencé la gymnastique à l’âge de 4 ans, ici à Whitehorse, avec les Polarettes. Vers l’âge de 12 ans, elle a amorcé sa transition de compétitrice vers celle d’entraîneuse et n’a jamais arrêté depuis ce temps. Tout au long de son parcours scolaire et des études de travailleuse sociale qu’elle a suivies à Whitehorse, elle a continué d’entraîner les gymnastes. En parallèle, elle a suivi une formation d’instructrice de gymnastique et a obtenu son 2e degré en gymnastique artistique et son 1er degré en trampoline.

Durant toutes ces années, elle a été témoin de bien des changements en gymnastique. Celle-ci est devenue plus saine, les fortes contraintes alimentaires imposées aux jeunes athlètes ayant progressivement disparu. Le sport est devenu plus athlétique, demandant plus de puissance physique et l’aspect artistique a diminué. Des évolutions techniques sont aussi apparues, comme le remplacement du cheval par une table de saut plus sécuritaire pour les athlètes.

« La mentalité même du sport a aussi fortement changé », indique Cat. « La participation des parents a évolué et ils sont maintenant beaucoup plus parties prenantes dans l’activité de leurs enfants et plus intéressés aux résultats. Avant, nous partions aux compétitions avec nos entraîneurs et nous étions hébergés chez des familles de gymnastes là où nous allions. De nos jours, la plupart du temps, les parents voyagent avec leurs enfants et presque personne ne choisit l’option d’hébergement chez des familles. C’est bien dommage, car on se faisait de nouveaux amis et on rencontrait des gens nouveaux en restant chez eux », regrette Cat.

Les meilleurs souvenirs de l’entraîneuse yukonnaise resteront ses participations aux équipes territoriales lors des nombreux jeux (Jeux du Canada, Jeux de l’Ouest, Jeux arctiques, etc.). Elle a été très fière de représenter le territoire et de surprendre les autres équipes par le sérieux du niveau de gymnastique au Yukon. Ces jeux ont aussi été des moments agréables où elle a pu se rapprocher de ses gymnastes et devenir une amie au lieu du coach strict qu’elle se doit d’être la plupart du temps.

Au printemps, une page des Polarettes sera donc bel et bien tournée et pour Cat s’amorcera un nouveau départ dans le Sud.