le Mardi 15 octobre 2024
le Jeudi 21 Décembre 2023 7:54 Société

Danielle Bonneau tire sa révérence

Après une longue carrière bien remplie, Danielle Bonneau prend un repos bien mérité. — Photo : Rébecca Fico
Après une longue carrière bien remplie, Danielle Bonneau prend un repos bien mérité.
Photo : Rébecca Fico
Danielle Bonneau, figure de la culture franco-yukonnaise et travailleuse enthousiaste dans le partage du français au Yukon, prend sa retraite.

Au service de l’éducation

À 24 ans, Danielle Bonneau entame sa carrière en tant que jeune diplômée en technique d’intervention en loisir à la Polyvalente de Charlesbourg, où elle travaillera pendant 14 ans. En 2002, elle part pour le Yukon, où elle travaille à l’École Émilie-Tremblay pendant 5 ans.

« Ça a été un gros changement pour moi, parce que je sortais d’une école de 2 000 élèves, et j’arrivais dans une école d’à peu près 40 élèves [au secondaire]. Donc c’était un gros changement, mais j’ai vite réalisé qu’animer une école de 2 000 ou de 35 élèves, c’était le même travail. On faisait de l’animation culturelle, et ce sont les idées des élèves, ce que les élèves avaient le goût de faire dans les écoles. Moi, c’est ça qui m’alimentait. Je faisais ce qu’il fallait pour que les jeunes soient bien dans leur école, et qu’ils aient une belle vie étudiante. »

Ensuite, de 2008 à 2012, Danielle Bonneau est monitrice de langues et donne des cours de musique à la maison. Finalement, elle rejoint l’équipe des Programmes en français du ministère de l’Éducation du Yukon comme agente des partenariats culturels, poste qu’elle occupe encore aujourd’hui, mais qu’elle quittera le 7 janvier prochain.

« Je trouve que ça finit bien ma carrière que de finir au gouvernement du Yukon et être agente des partenariats culturels pour toutes les écoles au Yukon en français langue seconde. Je trouve que j’ai eu une belle carrière », affirme-t-elle.

Figure dynamique de la Franco-Yukonnie…

« Je suis très fière des dernières années que j’ai passées ici au gouvernement du Yukon », poursuit Danielle Bonneau.

« Quand je suis arrivée au programme en français au ministère, mon poste n’existait pas. Donc, mon patron de l’époque [Yann Herry] a ouvert ce poste, parce qu’il croyait que c’était important que l’apprentissage du français se fasse à travers la culture […] Yann a rêvé, a eu une vision, l’a concrétisée, et moi, je l’ai mise en action dans mon travail. Tout ce qu’on a fait depuis que je suis en poste, depuis 2012, on l’a bâti ensemble. Il n’y avait rien avant moi. Donc je suis fière de ça. »

Elle porte une gratitude spéciale pour M. Herry qui fut son collègue pendant une dizaine d’années. Celui-ci raconte que « pour nous, c’était une priorité de créer une famille d’apprenants de français langue seconde. Il fallait développer un sentiment d’appartenance à la francophonie, à un Canada bilingue. Danielle était très bonne pour rassembler [les jeunes]. Elle est très dynamique, méthodique, et elle sait comment gérer les imprévus. Elle a vraiment réussi dans ce qu’elle a fait. »

De cette idée de « famille d’apprenants » sont nés événements rassemblant des élèves de différentes écoles et de différents niveaux, comme Chante-la ta Chanson, la Folie Furieuse, ou encore Secondaire en Spectacle, et plus tard les Olympiades.

« Je fais partie de ceux qui ont la langue française à cœur. Alors je suis contente que mon travail m’ait permis de [transmettre la langue], pas seulement dans ma vie personnelle, mais aussi dans ce travail qui m’a permis d’étendre un peu la langue française au Yukon », partage Danielle Bonneau.

… et de sa communauté

En plus de travailler de tout cœur, Danielle Bonneau est également très impliquée dans sa communauté.

« Au niveau communautaire, elle a fait toutes les cabanes à sucre possibles, elle était bénévole dans à peu près toutes les activités communautaires, elle a fait des petites chorales de Noël sur la rue pour amasser des fonds pour la banque alimentaire. Je pense que c’est vraiment un point central de sa vie », raconte Clémence Roy, une amie proche de Danielle Bonneau.

Et ce ne sera pas sa retraite qui freinera sa participation active dans les activités culturelles au sein de la communauté franco-yukonnaise, comme nous confirme Mme Bonneau : « [À la retraite], je veux continuer à être présente pour ma communauté. Je veux être présente comme je l’ai toujours été, je veux faire de beaux projets culturels. »

Un repos bien mérité

Approchant la fin de sa carrière, Danielle Bonneau a des projets plein la tête.

« Je veux être présente pour mes petits-enfants, je veux faire des voyages. J’ai la chance d’avoir un camion-campeur pour voyager. Je veux me promener avec ça, je veux camper avec mes petits-enfants, camper avec des amis. »

Elle considère peut-être accepter des contrats de travail ici et là, mais seulement dans le but d’être « bien là-dedans ».

« Je vais faire des choses qui me rendent heureuse, qui remplissent ma vie, qui me donnent du bonheur, que c’est juste du bon. C’est certain qu’à la retraite, t’as le choix de faire juste ce que tu aimes. »

Elle conseille aux prochaines générations qui animeront les jeunes d’être « vrai·e·s », d’être « à l’écoute », et d’avoir de l’humilité. De leur côté, ses proches lui souhaitent de la douceur, de l’harmonie, de la culture et de renouer avec ses passions.