De nouvelles ressources sur le jardinage aideront les Yukonnais et Yukonnaises à relever les défis d’un début de saison difficile.
Que ce soit grâce à de nouvelles vidéos sur le jardinage mises en ligne par l’Association franco-yukonnaise (AFY) ou aux ressources offertes par la bibliothèque d’Énergie, Mines et Ressources (EMR), les amateurs de plantes trouveront l’aide nécessaire pour un jardin toujours plus yukonnais. Un coup de pouce bienvenu après un hiver si enneigé.
Une saison de jardinage qui peine à commencer
Alors que l’hiver semble ne pas vouloir se terminer et que la neige recouvre encore abondamment le territoire du Yukon, il est difficile de penser qu’il est pourtant temps de semer les premières graines de la saison. « J’ai dû reculer de deux semaines le début de mes premiers semis à cause de la quantité de neige », explique Johanna Goossens, agronome, ouvrière horticole et responsable des jardins communautaires de la ferme des Premières Nations de Carcross/Tagish.
De plus, la persistance des conditions imposées par la COVID-19 ne facilite pas ce début d’année, malgré les nombreuses adaptations mises en place. C’est ce que constate Chelsea Jeffery, qui travaille à la bibliothèque d’Énergie, Mines et Ressources : « Contrairement à l’année passée, nous sommes ouverts. Cependant, les nouvelles mesures rendent l’accès aux ressources moins évident. »
En effet, la grainothèque du Yukon, qui permet l’emprunt gratuit de graines pour les résidents du Yukon, a vu son nombre de visites diminuer comparativement aux années précédentes, à la même période. Alors qu’il est normalement possible de regarder soi-même les variétés de graines proposées, les services maintenant offerts par la grainothèque sont principalement en ligne grâce à un catalogue, pour minimiser les contacts.
Quant à l’Association franco-yukonnaise, elle a dû annuler pour une deuxième année consécutive les jardins communautaires, qui regroupaient sur la terrasse de l’organisme le Réseau des personnes aînées francophones. Une nouvelle saison de jardinage qui semble alors plus réticente à commencer.
De nouveaux outils de jardinage appropriés au territoire
Si les conditions actuelles ne sont pas aussi ensoleillées que les années précédentes, le Yukon ne se laisse pas abattre. Ainsi, l’Association franco-yukonnaise a décidé cette année de jardiner en ligne et de continuer à informer la communauté. C’est pourquoi l’association propose dès maintenant sur sa page Facebook une série de six vidéos spéciales sur le jardinage yukonnais : Pouce vert, du jardin à l’assiette. « Nous avons souhaité redonner un élan d’espoir et les vidéos sont aussi une façon de toucher plus de monde », précise Patricia Brennan, responsable des Services aux aînés et aînées à l’AFY.
C’est donc Johanna Goossens, forte de ses trois années d’expérience en agriculture à la ferme des Premières Nations de Carcross/Tagish qui partage ses connaissances avec les amateurs et les curieux de jardinage. Plus que de simples vidéos de jardinage, ce sont avant tout des informations spécialisées pour le Yukon. « Ici, la saison de culture est réduite, il faut donc avoir les bonnes astuces pour arriver à produire », souligne la spécialiste en agronomie. Principalement orientés autour de la tomate, les vidéos expliquent aussi la culture de l’ail ou encore l’utilisation d’engrais naturel.
De même, les Yukonnais et Yukonnaises souhaitant commencer leur jardin peuvent s’approvisionner en graines à la grainothèque de la bibliothèque d’Énergie, Mines et Ressources. Celle-ci a vu son nombre de variétés de plantes proliférer au fur et à mesure des années, offrant à la population un choix toujours plus varié. Il est donc possible d’y emprunter des graines et d’essayer d’en rapporter par la suite à la fin de la saison, « même s’il n’est pas obligatoire de ramener ce qui a été pris, [car] la grainothèque est avant tout un encouragement à faire pousser ses propres plantes », rassure Chelsea Jeffery.
Des ressources de plus en plus francophones
Malgré les efforts de l’AFY, il n’est pas toujours évident pour les francophones de trouver les connaissances en jardinage orientées sur les spécificités du territoire. Par exemple, les ressources proposées par la bibliothèque d’EMR sont principalement en anglais. Jeanne Beaudoin, grande amatrice de jardinage de longue date, utilise la grainothèque depuis maintenant deux ans : « Chaque sachet est accompagné d’une description sur comment semer la plante, ses particularités… C’est très instructif, mais c’est juste en anglais », regrette-t-elle.
La bibliothèque souhaite rectifier la situation, et a déjà traduit en français sa liste de graines disponibles. « Une de nos employé.es [Shannon Meekins] est bilingue et souhaite rendre toujours plus accessibles nos ressources aux francophones », assure Chelsea Jeffery. Ainsi les graines francophones sont semées : il faut maintenant attendre les récoltes.