Défendre la justice sociale et représenter les communautés minoritaires sont deux des objectifs du récent collectif yukonnais Northern Voices Rising (NVR).
C’est après les regroupements pour le mouvement Black Lives Matter et l’hommage à Regis Korchinski-Paquet, une jeune femme noire autochtone tombée du 24e étage d’un immeuble pendant une intervention policière à Toronto, célébré à Dawson, que Northern Voices Rising (NVR) est né.
« Lutter contre le racisme, la discrimination et les structures de pouvoir oppressives dans tous les aspects de la société, pour se guérir les uns et autres, et pour effectuer un changement immédiat et durable » : voilà la mission du collectif, qui souhaite également donner la parole à celles et ceux qui n’ont pas assez souvent l’attention du public.
Des luttes intersectionnelles
S’organiser afin d’élever la voix contre des violences inavouées ou normalisées envers les communautés minoritaires, c’est ce qui a poussé plusieurs Yukonnais et Yukonnaises à se regrouper pour passer à l’action ensemble. « On avait besoin de réagir rapidement pour défendre la justice sociale et afin de représenter les communautés QTBIPOC (Queer, Trans, Black, Indigenous People of Color) », précise Ismaël Franklin-Dorion, l’un des organisateurs et fondateurs du collectif.
La volonté est forte et les désirs de changement nombreux : de la chute de la suprématie blanche aux discriminations genrées, de la fin de la colonisation au racisme systémique. Northern Voices Rising ne souhaite oublier personne, et cherche surtout à briser l’ignorance et à éduquer la population afin que chacun se sente respecté à travers sa différence.
Un collectif inclusif
Quand le collectif se rencontre en ligne toutes les deux semaines environ, les prises de décisions sont consensuelles et aucune hiérarchie n’est imposée. « Chacun est libre de nous contacter ou de venir aux réunions afin de proposer un projet », explique Pascale Youkali Ménard, l’une des organisatrices et fondatrices du collectif. Il s’agit alors de rassembler les luttes et de faire force commune.
« Nous souhaitons encourager les gens à être leur propre leader, à créer leur organisme s’ils ne se sentent pas représentés dans le Yukon », souligne M. Franklin-Dorion.
Ainsi, l’effort de NVR n’est pas seulement de permettre au silence d’être levé sur le racisme au Canada, mais aussi de pousser chacune et chacun à s’affirmer à travers les causes humanistes qui lui tiennent à cœur.
Des engagements connectés
Créé en pleine pandémie, le collectif propose aux membres de se retrouver sur Zoom ou sur les réseaux sociaux partout à travers le Yukon. « L’essor des outils virtuels nous a permis de nous développer plus rapidement, mais aussi de rentrer en contact avec des personnes ou des organismes que nous n’aurions pas pu rencontrer en temps normal », explique Ismaël Franklin-Dorion.
Une période de pandémie compliquée, mais qui permet finalement aux Yukonnaises et aux Yukonnais de s’exprimer en ligne plus librement. « La population a beaucoup plus de temps maintenant pour s’investir dans des enjeux plus politiques », conclut Pascale Youkali Ménard.
Une vague sur laquelle Northern Voices Rising continue de voguer dans l’espoir que les choses finissent véritablement par changer. Pour vous impliquer dans le collectif : northernvoicesrising.ca/home-page/get-involved/
Initiative de journalisme local
APF – Territoires