On entend souvent que le Yukon est une terre d’occasions et Richard Lavoie partage cet avis sans réserve. Le jeune homme, étudiant à l’Université Bishop (Québec), est débarqué à Whitehorse le 27 avril dernier, à la recherche d’un emploi d’été et pour une quête toute personnelle.
Lorsqu’il était enfant, Richard a souvent entendu parler de l’or du Yukon chez sa grand-mère Yvonne Tremblay. L’aïeule lui racontait les aventures de son grand-oncle Pierre Nolasque Tremblay (connu sous le nom de Jack Tremblay) qui était allé chercher de l’or au Yukon! Jack Tremblay était l’époux d’Émilie Tremblay (née Fortin) dont l’école francophone de Whitehorse porte le nom.
Bien que l’histoire locale ait davantage retenu le nom d’Émilie, ce Canadien français a aussi marqué son époque d’une belle façon. Originaire de Sainte-Anne-de-Chicoutimi, Jack Tremblay vient au Yukon pour la première fois en 1886, plus de dix ans avant la grande ruée vers l’or. C’est à Cohoes (État de New York, É.-U.) qu’il rencontre la jeune Émilie Fortin en 1893 et l’épouse à la fin de l’année. Un an plus tard, le jeune couple franchit le col Chilkoot et s’installe sur le ruisseau Miller. À son décès en 1935, Jack Tremblay était le plus ancien résident de Dawson. Les journaux ont parlé de lui comme étant le Grand Old Man (Grand vieil homme) du Yukon en raison de sa vaillance et de ses grandes qualités humaines.
Il n’est donc pas étonnant que les plans de Richard Lavoie incluent une visite à Dawson au Magasin de Mme Tremblay!
Par ailleurs, la recherche de travail du jeune Québécois s’est avérée fructueuse. Celui qui achève ses études pour devenir enseignant d’anglais langue seconde a rapidement trouvé du boulot.
« J’ai fait quatre semaines de suppléance déjà! Mes amis du Québec ne peuvent pas en dire autant puisque les occasions ne sont pas aussi nombreuses là-bas », constate-t-il.
Différentes écoles ont fait appel à ses services et il a même travaillé à l’École Émilie-Tremblay.
« Quand j’ai dit ça à mon père, il m’a demandé une photo! Il veut que je me fasse photographier en face de l’école. Il enverra la photo à mes tantes », déclare-t-il.
De plus, Richard travaille dans un camp de jour pour les jeunes au Centre des Jeux du Canada. Et dans ses temps libres qui risquent de ne pas être nombreux, il jouera à la balle molle. Il a joint une équipe locale pour le plaisir et pour garder la forme, car le jeune homme est aussi joueur de football dans l’équipe de son université.
Le Québécois est visiblement enchanté de cette première aventure en sol nordique et affirme déjà qu’on le reverra un de ces quatre matins. Il faut dire que le Nord ne lui est pas étranger puisqu’il a vécu de nombreuses années à la Baie-James, son père y étant enseignant.