le Vendredi 11 octobre 2024
le Jeudi 8 Décembre 2022 7:59 Sciences et environnement

COP 27 : le Yukon mise sur le réseautage

  Photo : fournie
Photo : fournie
Le Yukon a été représenté de multiples façons lors de la COP 27, qui s’est tenue à Charm el-Cheikh, en Égypte, du 6 au 18 novembre derniers.

« La conversation a vraiment évolué ». La directrice du Secrétariat du changement climatique du Yukon, Rebecca Turpin, assistait à sa troisième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, surnommée COP. Pour elle, la conférence a pris un tournant plus inclusif : « Avant, on ne parlait pas des problèmes sociétaux, de l’égalité entre les communautés, de soutenir les pays et les régions les plus affectées », se réjouit la directrice, de retour à Whitehorse.

Deux COP en une

Rebecca Turpin a beaucoup appris en Égypte : « il y a vraiment deux COP […]. Il y a la COP des négos (les ministres qui passent des heures dans des salles pour négocier tous les aspects d’un accord), et la deuxième COP qui est le réseautage, les partenariats, l’apprentissage », explique-t-elle.

Même son de cloche pour Emily Ross, coordinatrice du Comité jeunesse pour BYTE, un organisme yukonnais à Whitehorse. « Nous n’étions pas dans des salles de négociation. On se concentrait sur le réseautage, le renforcement des capacités dans le Nord et la collaboration interrégionale », affirme la Yukonnaise. Emily Ross a été invitée par la Fondation Students on Ice (SOI), qui développe des programmes éducatifs pour les jeunes. Celle-ci aurait toutefois souhaité voir un plus grand nombre de jeunes au cœur des délibérations. « C’est notre droit de négocier pour notre futur », rappelle-t-elle.

Plus de 45 000 personnes ont participé à la COP 27, à Charm el-Cheikh, en Égypte. Carissa Waugh (gauche) et Emily Ross (droite) ont pu y assister.

Photo : fournie

Carissa Waugh, de la Première Nation des Kwanlin Dün, a été agréablement surprise par la représentation autochtone à la conférence environnementale. « Le simple fait de pouvoir être là avec tous les peuples autochtones du monde entier, ressentir ce pouvoir », étaient des points forts à ses yeux. Elle estime cependant que la voix des peuples autochtones aurait dû pouvoir se rendre jusqu’aux tables de négociations.

 

Plus d’avancées que l’an dernier

Les critiques se font nombreuses quant aux retombées réelles des COP. Cette année, il était minuit moins une lorsqu’un accord a été conclu, s’attardant sur le financement des pertes et préjudices que subissent les pays vulnérables les plus touchés par la crise climatique. Emily Ross voit d’un bon œil le fait que la limitation à 1,5 degré Celsius de l’augmentation de la température mondiale ait été réitérée, mais le reste des résultats a selon elle manqué de mordant. La manière d’administrer les fonds pour les pays vulnérables n’a pas été décidée et « le Canada n’a pas milité pour l’inclusion de l’élimination progressive des combustibles fossiles ».

Rebecca Turpin n’est pas surprise de cette position canadienne : « Au Yukon, on est encore en train de développer notre stratégie sur le net zéro. En ce moment, ce n’est pas clair qu’on a les solutions pour enlever complètement ces gaz. »

La crise sous toutes ses facettes

Toutes trois ont été très impressionnées par la qualité des panels et conférences qui se sont tenus au courant des deux semaines. Carissa Waugh a particulièrement aimé ceux qui se concentraient sur le concept d’allié·e·s. « J’ai apprécié tous les panels qui examinaient le changement climatique comme un symptôme de tous les systèmes oppressifs dans lesquels nous vivons au lieu d’être le seul problème », ajoute quant à elle Emily Ross. Lors du panel auquel Liam Watts, un autre membre de la délégation de la Fondation SOI, a participé, elle en a beaucoup appris sur les solutions aux changements climatiques de la jeunesse de l’Arctique et de l’Afrique en passant par le Pacifique. Rebecca Turpin affirme que son bureau a l’intention d’aller à la prochaine COP, à Dubaï aux Émirats arabes unis, en 2023.

 

IJL – Réseau.Presse L’Aurore boréale