La 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, plus communément appelée COP27, se déroule du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, une ville balnéaire égyptienne. La conférence climatique annuelle réunit les 197 parties ayant signé la convention pour tenter de s’entendre sur de nouvelles cibles en matière de lutte climatique.
Cette année, la présidence de la COP27 souhaite s’éloigner des négociations pour plancher sur la mise en œuvre des engagements pris lors de la COP26 à Glasglow, selon l’ONU. Plusieurs pays s’étaient alors engagés à faire plus pour la planète, notamment dans des domaines comme la protection des forêts, le financement climatique et la carboneutralité.
Faire comprendre le Nord, dans le Sud
Au cours de la COP27, Rebecca Turpin participera à deux présentations visant à mieux expliquer la réalité nordique. « Dans une conférence comme celle-ci, il y a des parties qui n’ont vraiment aucune idée de la vie dans le Nord », lance cette dernière, rejointe par téléphone, la veille de son départ.
« Notre présentation est sur l’importance de l’impact des changements climatiques dans le Nord, et aussi pour que le monde comprenne ce que sont l’adaptation et la résilience aux changements climatiques, spécifiques au Nord canadien », explique la directrice.
La deuxième conférence réunira la délégation du Yukon, de la Colombie-Britannique et de l’Île-du-Prince-Édouard afin de montrer les efforts d’un océan à l’autre en matière de lutte contre les changements climatiques d’ici 2050. « On est un territoire avec des conditions particulières et un environnement complètement différent. Ça va vraiment être l’occasion de montrer les différences entre trois régions du Canada », s’enthousiasme Rebecca Turpin, au territoire depuis trois ans.
Plus encore, la conférence sur le climat est le moment tout désigné pour réseauter et faire le plein d’idées. « C’est une occasion de montrer nos réussites au Yukon, mais aussi d’apprendre et de collaborer avec d’autres pays. On sera en mesure de pousser nos objectifs, discuter de partenariats et voir de bonnes pratiques », ajoute la directrice.
Cependant, aucun travail n’a été fait en amont pour forger des partenariats : « Je crois que ce qui est le plus intéressant, c’est un peu l’inconnu; c’est d’aller à la COP avec un esprit ouvert et d’apprendre », affirme Mme Turpin.
La planète se déplace pour la COP
Pour la délégation yukonnaise qui comprendra également des membres de l’Assemblée des Premières Nations de la région du Yukon, de l’Université du Yukon et du Programme d’action climatique des Premières Nations du Yukon, il a fallu voyager 27 heures avant d’arriver à destination. « De Whitehorse à Vancouver, puis à Londres, de Londres jusqu’au Caire, et j’arrive [le 4 novembre] à minuit », énumère Rebecca Turpin.
L’empreinte écologique de ces conférences fait réagir chaque année. En 2021, selon une étude du gouvernement britannique, le bilan carbone de la COP26 à Glasglow a dépassé les 100 000 tonnes de CO2.
« Pour se rendre à une conférence comme ça, c’est plus efficace de se réunir en personne. C’est important d’être en personne pour pousser l’agenda et avoir une présence. J’ai beaucoup d’attentes envers cette COP-là », affirme Rebecca Turpin.
Le ministre de l’Environnement du Yukon, Nils Clarke, a aussi fait part de ses attentes envers cette conférence climatique par voie de communiqué : « Le climat du Yukon se réchauffe deux fois plus vite que celui de beaucoup d’endroits dans le monde, et nous sommes touchés de façon disproportionnée par les changements climatiques […] Il est donc impératif que nous soyons entendus à la COP27. Je suis impatient de savoir comment notre délégation démontrera notre succès en matière d’action climatique et ce qu’elle tirera de cette expérience pour nous aider à continuer de lutter contre la crise climatique. »
IJL – Réseau.Presse – l’Aurore boréale