Quatre nouvelles turbines remplaceront celles qui sont désuètes au sommet de la colline Haeckel. Le projet est financé en grande partie par le gouvernement fédéral, qui fournira plus de 13 millions de dollars. La Société de développement du Yukon investit également dans le projet, tout comme Eagle Hill Limited Partnership, détenu par Chu Níikwän LP, la société de développement de la Première Nation des Kwanlin Dün.
Il s’agit du premier parc éolien raccordé au réseau dans tout le Grand Nord, ce qui veut dire que l’énergie produite à Whitehorse grâce à ce projet peut être acheminée dans toutes les autres communautés reliées au réseau.
« En participant à des projets comme celui-ci sur notre territoire traditionnel par l’entremise de notre société de développement, la Première Nation des Kwanlin Dün réalise et active le potentiel de développement économique énoncé au chapitre 22 de notre entente définitive », mentionne par voie de communiqué la cheffe de la Première Nation des Kwanlin Dün Doris Bill. « La vague de froid de l’hiver dernier a entraîné une demande d’électricité record au Yukon, et cette demande ne fera qu’augmenter à l’avenir. Nous sommes fiers de participer à l’amélioration de la sécurité énergétique pour tous les Yukonnais. »
C’est justement en hiver que les éoliennes seront appelées en renfort, précise Michael Muller, de la firme d’investissement Chu Níikwän. « L’importance de ce projet éolien est qu’il fournira de l’électricité au moment où le Yukon et les habitants du Yukon auront le plus besoin de cette énergie, c’est-à-dire en hiver, ajoute-t-il. La majorité du temps où les énergies renouvelables peuvent remplacer l’énergie thermique ou les hydrocarbures, c’est presque exclusivement en hiver. »
Des éoliennes 2.0
Ces nouvelles éoliennes seront plus efficaces que les deux construites en 1993 et en 2000, assure Michael Muller. « Les turbines sont plus grosses et situées à 46 mètres du sol. Le plus haut au-dessus du sol, le meilleur est le vent », explique-t-il.
Il ajoute que les lames, mesurant 30 mètres chacune, possèdent plus de surface pour capter le vent que les technologies précédentes et qu’elles seront couvertes de noir pour emmagasiner la chaleur efficacement. Finalement, les lames auront un système de dégivrage pour qu’elles puissent continuer de produire de l’électricité par grand froid.
Selon les promoteurs du partenariat, les éoliennes produiront assez d’électricité pour alimenter 650 foyers et ainsi remplacer plus de 40 millions de litres de carburant diesel. « En tout, pour l’année, le projet fournira huit gigawattheures », estime Michael Muller. À titre comparatif, en janvier 2022, Énergie Yukon a dépensé 10,92 gigawattheures d’énergie thermique (diesel et gaz naturel) pour combler la demande du territoire, en plus de 48,58 gigawattheures d’hydroélectricité.
Une avancée importante
Jean-Paul Pinard est un ardent défenseur des énergies renouvelables au Yukon et cumule près de 25 ans d’expérience dans le domaine. Pour lui, tout projet éolien constitue une avancée considérable et essentielle. « Il faut continuer à en développer d’autres, souligne-t-il. Le gros défi, c’est de se rendre encore plus loin pour atteindre 100 % d’énergie renouvelable au territoire, pour remplacer l’huile de chauffage et fournir tous les véhicules électriques », ajoute l’ingénieur. Selon lui, le mont Sumanik – adjacent à la colline Haeckle – et la région de Faro font montre d’opportunités pour d’autres parcs éoliens sur le territoire.
Il souligne également l’importance de tels partenariats en ce qui a trait aux énergies renouvelables : « Il y a une opportunité avec les Autochtones, ici au Yukon. Les Premières Nations peuvent jouer un rôle important. Il faut continuer à travailler ensemble et pas uniquement en silo », conclut-il.
De l’énergie éolienne à l’automne 2023
Les travaux sont déjà amorcés et devraient se conclure à l’automne 2023. À ce sujet, Michael Muller insiste sur le fait que la collaboration avec la communauté sera essentielle : « Nous avons besoin de l’aide de toute la communauté pour être en mesure de travailler le plus sécuritairement possible. Cela veut dire de faire attention à nos affichages et de comprendre qu’il y aura des moments où la route sera temporairement fermée pour la sécurité de tous », mentionne-t-il.
IJL – Réseau.Presse
L’Aurore boréale