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le Jeudi 20 avril 2023 7:45 Culture

Denis Palanque : ambassadeur du Yukon en France

Pour Denis Palanque, les paysages yukonnais hivernaux ou automnaux ont des ambiances colorimétriques variées qui sont intéressantes à capturer. — Photo : Denis Palanque
Pour Denis Palanque, les paysages yukonnais hivernaux ou automnaux ont des ambiances colorimétriques variées qui sont intéressantes à capturer.
Photo : Denis Palanque
En 2023, Denis Palanque exposera de nombreux clichés du Yukon lors de trois festivals français. Pour l’Association franco-yukonnaise (AFY), c’est une occasion en or de faire connaître le territoire de l’autre côté de l’Atlantique.

Le public français pourra découvrir des photographies du Yukon du 21 au 23 avril à Kaysersberg (Alsace) lors de la 2e édition du festival KB’Images où Denis Palanque sera l’invité d’honneur, une occasion pour lui de présenter le rêve du sauvage entretenu par bon nombre de personnes en France. « J’aime tout au Yukon. D’abord les gens […] puis la nature, quoi! Ce côté nature qui est présent tout le temps et partout, qui est une vraie nature sauvage. Ce n’est plus du tout ce qu’on trouve chez nous : tu pars en haute montagne, tu bascules sur une crête et tu vois des villages, des villes au loin et des routes », raconte-t-il.

Aujourd’hui, le photographe professionnel spécialisé dans la conservation de la nature et les sciences travaille en étroite collaboration avec des scientifiques, du côté de l’image, pour des contrats de communication et de vulgarisation. En parallèle, Denis Palanque guide des voyages photo au Yukon en automne et en hiver, et réalise des reportages pour de grands magazines. « Ce que j’aime avec mon métier, c’est que je dois être capable de tout photographier : des fleurs, des insectes, la faune, les paysages, mais aussi des personnes », explique-t-il.

Âgé de 49 ans, Denis Palanque habite dans le petit village de Montcarra, en Isère (France). En 2001, il devient photographe professionnel. Depuis, il guide de nombreux voyages photo au Yukon, en hiver et à l’automne.

Photo : Fournie

Influence de l’entourage

Très jeune déjà, Denis Palanque baignait dans le monde de la photographie, une passion transmise par son père. « À 12 ans, j’ai eu mon premier reflex. Mon papa qui changeait alors d’appareil photo me le donnait. On avait un labo noir et blanc au grenier, et depuis tout gamin je voyais mon papa développer ses images et je m’y suis mis. Mais j’étais très mauvais! », se souvient-il.

Au moment de choisir sa voie, Denis Palanque s’oriente vers la biologie des écosystèmes et des populations animales, tout en continuant à produire des images pour son propre plaisir. Il réalise cependant vite que la recherche fondamentale n’est pas ce qui lui plaît le plus et se réoriente au début des années 2000. « Je passais davantage de temps à faire des analyses génétiques qu’à être sur le terrain… J’ai décidé de faire une formation très généraliste en photo, puis des stages pour me spécialiser dans la photographie de type scientifique », se remémore-t-il. C’est donc ainsi qu’il est devenu photographe professionnel à son compte.

Au fil de ses voyages, il rencontre ensuite Yoann Ronsin, un Français installé à Montréal qui a créé son agence de voyages Sentiers privés et qui lui propose de guider des voyages photo. Denis Palanque découvre alors le Québec, avant de se rendre au Yukon et de tomber amoureux du territoire. « Je viens autant que je peux, soit pour moi-même, soit pour guider, soit pour des reportages magazine », confie-t-il.

Faire valoir le tourisme francophone

Pour Denis Palanque, participer à des festivals d’images ne revient pas qu’à exposer des photos. C’est aussi valoriser le Yukon et donner envie aux personnes de venir le voir par elles-mêmes. L’AFY l’a d’ailleurs bien compris et n’a pas hésité à lui proposer un partenariat : un soutien financier pour le tirage des photos présentées contre la mise en place d’informations sur ses lieux d’exposition.

« Denis Palanque a déjà les pieds dans le tourisme francophone au Yukon. Nous avions envie de l’aider à faire parler du territoire en lui fournissant des brochures touristiques, des cartes postales et des liens de vidéo marketing de Tourisme Yukon. Ce sont des informations que recherchent les personnes qui souhaitent visiter le Yukon », indique Camille Gachot, gestionnaire marketing touristique à l’AFY.

Selon Destination Canada – organisme de promotion touristique – plus de 474 000 Françaises et Français ont passé leurs vacances au Canada en 2022. « C’est un véritable engouement puisque cela représente déjà 74 % des chiffres de 2019 (année record). C’est aussi totalement inespéré compte tenu des restrictions en capacité dans les transports et l’hôtellerie en 2022 », écrivait Maryse Normandeau, responsable partenariats à Destination Canada.

Pour Camille Gachot, c’est une occasion à ne pas manquer : « Des personnes de France viennent au Canada, nous voulons les attirer jusqu’au Yukon. Leur montrer qu’elles peuvent être servies en français pendant tout leur séjour les rassure ».

L’intégralité des services touristiques en français se retrouve sur le site Internet Salut Canada (anciennement le Corridor patrimonial, culturel et touristique francophone) dont la partie Yukon a été mise à jour à la fin de l’année 2022.

Nécessaire à l’économie du territoire, le développement touristique du Yukon peut néanmoins effrayer certaines personnes, et Denis Palanque ne cache pas ses craintes : « Je suis très content que le Yukon développe sa visibilité au niveau mondial, mais en même temps, ça me fait très peur […] J’espère que le Yukon saura se protéger du tourisme de masse et pourra faire du tourisme qualitatif en faisant venir des gens déjà sensibilisés à la nature […] J’ai vu le Sud de l’Islande ravagé par des bus déversant des centaines de touristes insensibles à la nature, mais j’ai aussi vu qu’au Costa Rica, pays qui vit essentiellement du tourisme, les autorités avaient très bien géré cela ».

Les clichés du photographe poursuivront leur tour de France à l’automne 2023. Ils seront exposés à Cauteret, au festival pyrénéen de l’Image Nature du 29 septembre au 1er octobre, puis à Labergement-Sainte-Marie dans le Jura, au festival photo Naturellement Doubs.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale