La photographe amatrice Caroline Jalbert a la bougeotte. Après Dawson, Whitehorse et Vancouver, elle est maintenant de retour en France. Rassérénée par le succès de son exposition Paysages du Yukon présentée en janvier 2022 à Vancouver — elle y a vendu la moitié des photos présentées — elle est impatiente de renouveler l’expérience.
Au festival Images et neige, elle présentera Sourdough, un projet artistique regroupant seize photos de la ville de Dawson et ses alentours directs.
La neige sous toutes ses formes
Créé en 2010, le festival Images et neige met en avant toutes les déclinaisons de la neige. « Nous ne voulions pas faire un festival qui existait déjà », explique Frédéric Boiteux, le directeur de l’événement, lui-même photographe depuis près de 30 ans. « En voyant le travail de certains, comme Vincent Munier, qui photographiaient le blanc et le froid, l’idée est née. Mais pas celle de la neige en montagne, celle de la neige sur la terre en général », continue-t-il.
Avec plusieurs hivers canadiens à son actif, Caroline Jalbert avait beaucoup d’œuvres enneigées à proposer. Mise en confiance grâce aux retours positifs de sa première exposition, elle décide de présenter sa candidature au festival.
« J’ai beaucoup hésité à proposer des photos des Prairies de l’Alberta sous la neige, car ça avait été un beau coup de cœur, mais j’ai finalement choisi le Yukon. […] Mon expérience ici, je l’ai vraiment aimée, j’adore les paysages et ce que j’y ai vécu, alors ça me pousse à partager mon travail et à donner envie aux gens d’aller voir par eux-mêmes », confie l’artiste.
Mise en lumière de paysages urbains
Pour son dossier de sélection, Caroline Jalbert décide de présenter une variété de compositions, dont certaines photos illustrant la ville de Dawson. « Que ce soit des paysages ou des villes, j’aime aller chercher les petits détails, ce qui a attiré mon regard dans ces grands espaces, par exemple une petite maison sur le bord du fleuve », explique-t-elle.
Ses propositions d’images urbaines séduisent le jury. « Nous avions mélangé les photos de tout le monde. Nous avons vu des paysages du Yukon avec de belles lumières et tout ça, mais tout d’un coup, nous avons vu des photos de villages sous la neige, de l’urbain enneigé! C’était super intéressant, car nous en avons rarement », se souvient le directeur du festival.
Commence alors une sorte de marathon pour la photographe, afin d’être prête pour le jour J. Triage des photos à exposer, édition éventuelle sur ordinateur, puis impression papier. « C’est fou la différence entre ce que tu peux voir sur l’ordinateur, par rapport au rendu imprimé. Certaines rendent bien mieux en vrai, ce qui me conforte dans le choix que j’ai fait », raconte-t-elle.
Des 16 photographes exposant leur travail, Caroline Jalbert sera la seule à proposer des clichés d’une ville sous la neige. Les autres photographes présenteront des photos de faune ou de nature. « Des petits bijoux comme ceux de Caroline avec lesquels on voyage plus loin, c’est tout l’esprit du festival. Puis, ça ouvre la discussion sur les conditions de vie au Yukon », conclut Frédéric Boiteux.
Organisé annuellement, le festival est parrainé par de grands noms de la photographie française. Cette année, coïncidence amusante, le parrain n’est autre que Joël Brunet, un photographe français qui guide des stages de photographie au Yukon et en Alaska depuis de nombreuses années.