Jamais Trop Tôt est une collaboration entre le Réseau national des Galas de la chanson (RNGC), le Festival international de la chanson de Granby (FICG) et une quarantaine de collaborateurs à travers le Canada. Destiné aux élèves de 14 à 17 ans, le festival permet de connecter la langue française avec la culture francophone.
Si la majorité des jeunes qui ont participé à cette 11e édition étaient francophones, ce n’était pas le cas d’Ally Bonilla. « Je ne suis pas francophone… J’ai appris le français à l’école. J’étais nerveuse, car je me disais que je n’étais pas assez bonne par rapport aux autres élèves. Mais j’ai pris beaucoup de plaisir », se remémore l’étudiante.
Un festival en deux temps
Le spectacle amène les élèves du secondaire à découvrir divers métiers des arts de la scène, comme la création de chansons, la mise en musique et l’interprétation. Les jeunes sont d’abord invités à envoyer leur texte à l’organisation du festival, avant de passer des auditions pour devenir interprète.
Cette année, plus de 1 200 textes ont été reçus des dix provinces du Canada et d’un seul territoire, le Yukon. En tant que partenaire du festival, l’Association franco-yukonnaise a permis au musicien fransaskois Étienne Fletcher de venir au Yukon en mars dernier pour donner des ateliers d’écriture au sein des écoles St. Francis of Assisi (anciennement Vanier), F.-H.-Collins, Mercier et de la rue Wood.
Sur tous les textes reçus, seulement 24 sont sélectionnés pour le spectacle. Les chansons ainsi retenues sont ensuite mises en musique par d’anciens concurrents du Grand Concours du festival, puis interprétées par les jeunes retenus au moment des auditions.
Une chanson et une interprète du Yukon
Le Yukon a brillé cette année. La création « Je suis un oignon », de Julia Florentin, Aurelia Koh, Sophie Gendron et Annie McNeil, élèves de l’École de la rue Wood, a fait partie des 24 textes finalistes. Le 22 août dernier, c’est Aimée Corradini, originaire de Sorel-Tracy au Québec, qui a interprété la chanson lors du spectacle Jamais Trop Tôt.
Ally Bonilla a décidé au dernier moment de passer les auditions pour devenir interprète. « J’ai chanté dans une chorale à 10 ans, puis j’ai arrêté et j’ai repris l’année dernière à l’école, explique la jeune femme. Je n’avais jamais entendu parler du festival avant qu’Étienne Fletcher ne vienne à l’école. Je ne pensais pas faire quelque chose avec ma voix, mais Mme Hamel, ma professeure de français, m’a dit que c’était une opportunité qui ne se présentait qu’une fois dans la vie. Alors j’ai auditionné, j’ai chanté une chanson de Zaz et j’ai été retenue! »
Des apprentissages et une confiance gagnée
Les 24 interprètes ont ensuite suivi une semaine de formation et de répétition. Du 17 au 22 août, une équipe professionnelle leur a permis de travailler leur présence scénique et leur technique vocale. « J’ai beaucoup appris de ma voix et de ce que je peux faire avec. J’ai aussi beaucoup appris de moi-même », confie Ally Bonilla.
L’étudiante avoue que le chant est une bonne manière d’exprimer ses émotions, bien plus facile que d’en parler avec les autres. En tant qu’anglophone ayant appris le français à l’école, elle conclut que l’expérience a été bénéfique : « Le festival m’a permis de baigner dans un environnement francophone et de découvrir une nouvelle culture. Je suis maintenant plus ambitieuse avec mon français, je veux continuer à le parler, surtout dans un pays comme le Canada. »
La 11e édition du spectacle Jamais Trop Tôt peut être visionnée sur la page Facebook du festival.