Le Yukon est à l’honneur dans la sélection de l’édition de 2022, avec près de la moitié des créations réalisées au territoire pour un total de plus de 180 minutes de projections. Cinq récompenses seront distribuées lors du festival pour célébrer le meilleur artiste émergent, le meilleur film court du Yukon, le meilleur film jeunesse, le meilleur court métrage hors Yukon et le prix du public. Un concours de bande-annonce a également été organisé pour promouvoir le festival.
« Nous limiterons la vente de billets afin de ne pas surcharger la salle de projection, mais la limite est beaucoup plus élevée que pour les deux festivals précédents organisés pendant la crise sanitaire », explique Dan Sokolowski, producteur du festival. « Nous allons enfin pouvoir ressusciter notre fête de rue le dimanche après-midi pour clôturer le festival, avec des concerts gratuits et des pierogis maison », s’enthousiasme-t-il.
Mettre en avant les créations du territoire
Parmi les films sélectionnés, 35 ont été réalisés au Yukon, incluant notamment des créations du Yukon 48 Film Challenge de novembre 2021. « J’ai remporté la sélection du jury et je représente le Yukon au Festival TIFF Lightbox, raconte le réalisateur Robert Brouillette. J’ai scripté et dirigé mon film allégorique durant les deux jours du concours avec l’aide de quelques amis et de collègues du programme multimédia à l’Université du Yukon. L’histoire s’inspire du Wendigo – créature maléfique issue de la mythologie algonquienne – anagramme du nom de mon film court I, New God ».
Les films seront diffusés principalement dans la salle de bal de l’Institut d’art et de culture du Klondike (KIAC), mais aussi en extérieur : les trois œuvres du concours On the wall seront diffusées en boucle sur les murs du KIAC dès le coucher du soleil.
Cinq films courts seront diffusés en avant-première, notamment Percy Henry de Darcy Procee qui retrace l’histoire emblématique de l’aîné et ancien chef des Tr’ondëk Hwëch’in.
Une programmation hétéroclite
En tout, 74 courts métrages seront diffusés lors du festival, avec des documentaires, des fictions, des animations et même un film en réalité virtuelle, Recoding Entropia, du français François Vautier. « C’est un film sur l’émergence de la vie, sur les mystères de la matière, ce moment incroyable où soudainement la vie émerge du chaos. Tous les virus ne sont pas mortels, ils sont essentiels dans le développement de la vie. J’ai créé un dispositif qui suggère que la matière change avec les mouvements du spectateur, la réalité virtuelle offre du relief », précise le créateur.
Pour varier les plaisirs, le festival organise également deux ateliers, une conférence d’artistes, un concert en plein air et deux expositions. Selon les conditions météorologiques, des séances de cinéma en plein air ou en voiture pourraient être possibles.
Les francophones du festival
Les œuvres francophones et francophiles seront nombreuses avec onze courts métrages tournés dans la Belle Province et douze créations produites ou réalisées par des francophones, telles que Lolos de Marie Valade, un voyage animé surréaliste sur la relation amour-haine entre une femme et ses seins ; Sikiitu de Gabriel Allard Gagnon, l’épopée d’un adolescent blasé, fan de hip-hop à Ivujivik ; ou encore Bird Box de Yasmine Renaud.
« J’ai remarqué les nichoirs à oiseaux le long des routes du Klondike et j’ai cherché leur origine, explique cette dernière. J’ai réussi à trouver le constructeur. Cette conversation m’a inspiré ce film, entièrement tourné avec une caméra 16 mm. »
Mimine, écrit et réalisé par Simon Laganière, pourra aussi faire rêver les cinéphiles. C’est « l’histoire d’un papa qui garde son p’tit gars l’après-midi, explique le réalisateur. Il aime son fils, mais il est désorganisé, tout croche. Une activité censée être le fun vire à la catastrophe, mais ça finit bien. Julien Minot et moi-même avons fait la musique du film. » Simon Laganière s’est inspiré du voyage en ballon d’hélium de Larry Walter pour écrire son scénario.