En moyenne, chaque année, 102 femmes et filles sont victimes d’homicide fondé sur le genre au Canada. Ainsi, entre 2011 et 2021, on compte 1 125 victimes.
La campagne des 16 jours de lutte contre les violences basées sur le genre est une initiative internationale visant à sensibiliser et à mobiliser les communautés contre toutes formes de violence faites aux femmes et aux filles.
« La campagne vise à encourager chacun à s’engager dans la prévention des violences de genre et à soutenir les personnes touchées. Au Yukon, où les taux de violence sont plus élevés que dans les provinces du Sud, les femmes et les filles continuent d’être les plus touchées », explique Charlie-Rose Pelletier, chargée de projets en égalité des genres pour le groupe de femmes francophones du Yukon Les Essentielles.
Cette année, le pays a choisi pour thème « S’unir pour agir ». Il met en évidence la nécessité d’engager l’ensemble de la population canadienne, en particulier les hommes et les garçons. L’objectif étant de faire évoluer les normes sociales, les attitudes et les comportements qui perpétuent la violence sexiste. Il s’agit également d’un appel à l’action, incitant à identifier les signes de violence fondée sur le genre et à chercher de l’aide, que ce soit pour nous-mêmes ou pour nos proches.
Actions au Yukon
« Face à cette réalité, le Victoria Faulkner Women’s Centre et Les Essentielles s’unissent pour organiser un programme qui répond aux besoins spécifiques de la communauté yukonnaise à travers plusieurs projets », informe Charlie-Rose Pelletier.
« Nous visons à appuyer toutes les actions faites par les organismes de la Coalition des femmes du Yukon. Cette année, nous lançons une exposition artistique tout le mois de novembre sous le thème “L’égalité des genres : l’art au service de l’action collective”. Cette exposition, qui rassemble des artistes de divers horizons, met en avant l’intersectionnalité des oppressions vécues en utilisant l’art pour susciter la réflexion et l’engagement de toute la communauté. »
Les Essentielles vont également offrir deux formations en français durant le mois de novembre. La première portera sur les violences envers les enfants. Elle sera animée par l’organisme Marie-Vincent (Québec). La deuxième formation aura pour but d’informer les femmes sur leurs droits face aux contentieux, en collaboration avec un organisme expert.
Comme chaque année, les deux organismes féministes tiendront une vigile le 6 décembre. Cette année, l’événement de commémoration aura lieu au Centre culturel Kwanlin Dün en mémoire des 14 femmes assassinées lors de la tragédie de l’École Polytechnique de Montréal en 1989.
« Cet événement sera l’occasion de réfléchir ensemble et de renouveler notre engagement pour éradiquer les violences basées sur le genre. Il est essentiel d’être allié·e·s et de s’impliquer activement pour lutter contre les violences, quels que soient notre genre, notre langue ou notre culture. C’est ensemble, à armes égales, que nous pouvons renverser cette culture de domination et d’exploitation pour construire un Yukon plus juste et sécuritaire pour tou·te·s », affirme Charlie-Rose Pelletier.
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale
Comprendre les violences basées sur le genre
La violence basée sur le genre (VBG) désigne toute violence infligée en raison du genre, de l’expression de genre ou de l’identité de genre d’une personne. Elle se manifeste sous diverses formes, telles que physique, sexuelle, psychologique ou économique, et représente un problème persistant au Canada.
La VBG touche principalement les femmes et les filles, et est alimentée par des inégalités de genre ainsi que par des discriminations systémiques, telles que le sexisme, le racisme et la pauvreté. Elle engendre des répercussions durables sur la santé, la société et l’économie, et perpétue souvent des cycles de violence intergénérationnels.
Chaque année, des milliards de dollars sont consacrés par les gouvernements pour traiter les conséquences de la VBG. Les entreprises canadiennes perdent également des millions en raison de la baisse de productivité et de l’absentéisme des personnes touchées par la VBG. En outre, les victimes elles-mêmes assument des coûts directs et indirects considérables, affectant leurs opportunités et leurs vies, et celles des générations suivantes.