Âgée de seulement 20 ans, Mara Roldan accumule les reconnaissances sportives en cyclisme. Habituée du vélo de montagne, elle n’a essayé la route qu’en 2019. Elle a alterné sa pratique entre les deux disciplines jusqu’en 2023, où elle a décidé de se concentrer uniquement à la compétition sur route. « En 2022, j’ai eu l’opportunité de compétitionner avec l’équipe nationale junior en Europe. C’était la première fois que je voyais la scène du cyclisme là-bas et ça a vraiment allumé quelque chose […] Ça m’a motivée à explorer la discipline », se rappelle-t-elle.
En fin de saison 2023, et pour toute la saison 2024, Mara Roldan a signé un contrat professionnel avec l’équipe Cynisca Cycling, une équipe de route basée aux États-Unis. Dans un communiqué du 13 février 2024, l’Association cycliste du Yukon avait alors indiqué que Mara Roldan était la première femme du territoire à signer un contrat professionnel.
Une saison 2024 prometteuse
Sous les couleurs de Cynisca Cycling, Mara Roldan a cumulé 50 jours de course en 2024, des États-Unis à l’Europe en passant par le Canada. Épreuves à la journée ou à étapes de trois à six jours, la jeune femme s’est révélée avec un début de saison encourageant. Lors de la Redlands Classic, une course par étapes de Californie, elle a remporté deux victoires d’étapes et s’est classée troisième au général.
Elle a ensuite couru dans de nombreuses courses en Europe avec de très bons résultats. Elle a notamment remporté sa première victoire d’étape européenne lors de la deuxième étape du Tour du Portugal. « En 2024, je me suis surprise. J’arrivais dans le cyclisme sans attente et j’ai fait une belle saison. […] Cette victoire au Portugal a été le point fort. C’est la première fois que l’équipe a exécuté le plan pratiquement parfaitement, et j’ai franchi la ligne les mains en l’air! En Europe! Je ne pensais pas y arriver si tôt dans ma carrière. C’était vraiment un moment spécial », raconte-t-elle.
Pour la jeune femme, la grande différence entre le vélo de montagne et le cyclisme, c’est l’esprit d’équipe. Sur route, les six ou sept coéquipières doivent travailler ensemble dans le peloton en utilisant les forces de chacune. « On aura un meilleur résultat que si on fait nos courses séparément. Cette relation-là m’apporte beaucoup. […] Ce n’est jamais grâce à une seule personne si on gagne ou si on a un bon résultat, c’est grâce à l’équipe », note-t-elle.
Le choix du développement personnel
Au printemps dernier, la cycliste a été approchée par plusieurs équipes qui souhaitaient la recruter pour la saison 2025. « Ça a été un peu difficile à naviguer comme situation, car je suis nouvelle dans ce sport », explique la jeune femme.
Grâce à ses parents et à son entraîneur, elle se recentre sur ses objectifs personnels pour trouver l’équipe qui lui offrira le soutien et le développement nécessaires pour espérer faire partie des meilleures femmes d’ici trois ans. Elle choisit alors de faire confiance à dsm-firmenich PostNL et s’engage jusqu’en 2027. Au sein de cette équipe, elle participera notamment à l’UCI World Tour féminin (UCI Women’s WorldTour en anglais).
« C’était important d’avoir une équipe qui me signe à long terme. Étant si jeune, j’ai encore beaucoup à apprendre et à développer : quel genre de rider je suis, quel genre de parcours me va le mieux, quel rôle je peux jouer dans l’équipe, etc. », détaille-t-elle.
Pour l’entraîneur en chef de dsm-firmenich PostNL, Rudi Kemna, « Mara [Roldan] a prouvé qu’elle était une coureuse solide sur la scène américaine ». Dans ce même communiqué publié le 23 octobre dernier sur le site Web de l’équipe, le cycliste néerlandais affirmait que les compétences acquises en vélo de montagne pourraient permettre à la Franco-Yukonnaise d’exceller dans les classiques flamandes et ardennaises où les courtes montées devraient convenir à ses capacités.
Mara Roldan passera donc la majorité de son année 2025 en Europe. Dès janvier, elle prendra le départ de trois courses. Les compétitions s’enchaîneront ensuite jusqu’à la fin septembre.
À la fin de sa saison, elle devrait retourner au collège Camosun de Victoria (Colombie-Britannique) pour poursuivre ses études de kinésiologie. « Ça va me prendre plus de temps à finir mon programme, car je ne suis des cours qu’à l’automne. Mon focus, c’est le vélo et, si l’école m’empêche de vraiment pouvoir donner mon 100 %, je me donne l’option de mettre mon école en pause », conclut-elle.