le Vendredi 11 octobre 2024
le Jeudi 30 mai 2024 7:56 Actualités

Partir l’esprit tranquille : un guide pour une fin de vie bien préparée

En avril dernier, l’AFY a publié Partir l’esprit tranquille, un guide et un gabarit sur la préparation de fin de vie. — Photo : Gwendoline Le Bomin
En avril dernier, l’AFY a publié Partir l’esprit tranquille, un guide et un gabarit sur la préparation de fin de vie.
Photo : Gwendoline Le Bomin
En avril dernier, le service des personnes aînées de l’Association franco-yukonnaise (AFY) a publié Partir l’esprit tranquille, un guide sur la préparation de fin de vie. Bien que cette tâche soit souvent mise à plus tard, ce guide invite à s’y pencher afin de bien se préparer et de simplifier les choses quand se présentera l’inévitable.

Patricia Brennan, ancienne gestionnaire au service des personnes aînées à l’AFY.

Photo : Manon Touffet

En plus du guide que l’on peut retrouver en version papier à l’AFY, le public peut consulter un gabarit en ligne. Ce gabarit détaille tous les renseignements à collecter et les décisions à prendre avant le décès. Il peut être rempli à l’ordinateur ou bien être imprimé en version papier.

Patricia Brennan, ancienne gestionnaire au service des personnes aînées à l’AFY et dorénavant retraitée, est à l’origine du projet. En plus de la recherche en ligne, elle s’est basée sur des expériences vécues pour faire un gabarit qu’elle voulait exhaustif. Il aura fallu quasiment un an pour mener à bien ce projet.

Une tâche parfois ardue

Patricia Brennan reconnaît qu’elle ne s’attendait pas à devoir penser à autant de choses pour organiser sa fin de vie. Elle avoue avoir dû aller à la recherche de certains documents requis dans le guide, égarés au fil des années. Même constat pour Philippe Cardinal, jeune retraité. Les démarches lui ont pris environ six mois, mais il y a encore quelques petites affaires qu’il doit aller chercher.

De plus, « les démarches diffèrent d’une province à l’autre. Donc, par exemple, si ta famille au Québec arrive ici pour s’occuper de tes affaires, elle va être un peu désorientée », avise l’ancienne gestionnaire. Philippe Cardinal a souhaité préparer le maximum de choses pour son fils, exécuteur testamentaire, car ce dernier ne vit pas au Yukon. Il ne connaît donc pas les démarches propres au territoire.

Devant l’ampleur de la tâche, Patricia Brennan conseille de remplir le gabarit petit à petit et de ne pas hésiter à demander de l’aide en s’adressant à l’AFY. Le guide d’accompagnement offre aussi, dans ses dernières pages, un bon nombre de ressources, telles que le Yukon Legal Services Society. Julie Croquison, gestionnaire en justice et en veille stratégique à l’AFY, est aussi une bonne personne-ressource. « Un agent ou une agente de Services Canada pourrait vous aider à répondre à vos questions concernant votre pension. Votre banque peut être aussi une source d’information très utile pour savoir ce qui doit être fait lorsque vous mourrez », ajoute Patricia Brennan.

Pour les personnes aînées, mais pas seulement

Un décès peut survenir à n’importe quel moment et la préparation concerne tout le monde, sans regard de l’âge, rappellent Patricia Brennan et Cynthia Malouin, avocate travaillant principalement dans les domaines de l’immobilier et des testaments et successions.

« Le gabarit est un document que tout le monde devrait remplir », suggère Patricia Brennan. L’idéal serait de le garder à jour au fil du temps « parce que tu ne sais pas quand tu vas partir ou quand tu vas être malade ou que tu vas vraiment être mal en point et que tu vas avoir besoin de l’aide de quelqu’un […] J’ai vu au cours des années des situations assez dangereuses », tient-elle à rappeler.

Elle ajoute que « c’est un document pratique pour les personnes de tout âge parce que c’est justement quelque chose qui peut servir de ton vivant, comme le fonctionnement de ta maison, l’arrosage de tes plantes, etc. Ça peut servir quand tu es hors du territoire. Ça a un aspect très pratique. »

Préparer son testament

Concernant le testament, Cynthia Malouin conseille de se préparer en avance, peu importe son âge et sa situation. Avoir un testament et nommer une exécutrice ou un exécuteur testamentaire sont deux choses importantes selon elle. « [Ça] permet aux gens de décider à qui ils veulent léguer leurs biens. S’ils n’ont pas de testament, la loi va décider pour eux. Ça permet de nommer un exécuteur ou une exécutrice testamentaire qui va s’occuper de gérer leur succession », explique-t-elle.

Elle ajoute qu’il est important aussi de nommer une personne pour qu’elle obtienne une procuration perpétuelle. Celle-ci « va s’occuper de vos biens, gérer vos affaires financières si jamais vous devenez mentalement incapable. C’est quelque chose d’important non seulement en vieillissant, mais également si vous êtes victime d’un accident par exemple. À ce moment-là, cette personne a le pouvoir de gérer vos comptes ou de vendre votre maison. »

L’avocate conseille également de rédiger un testament lors de l’arrivée des enfants, afin de « prévoir en conséquence qui va s’occuper des enfants, comment on veut que l’argent soit géré en attendant qu’ils et elles atteignent l’âge de la majorité. »

« La loi ne prend pas en compte les couples qui ne sont pas mariés. Donc, si jamais une personne est en relation d’union de fait, la loi ne prévoit rien pour elle. Si une personne décède, puis qu’elle n’a pas d’enfant ou qu’elle n’est pas mariée, tout va aller à ses parents. Le conjoint ou la conjointe de fait n’aura rien. Le testament est important si la personne souhaite que sa succession soit léguée à son conjoint ou à sa conjointe de fait », signale-t-elle.

Cynthia Malouin ajoute qu’il est possible de faire vérifier son testament par une avocate ou un avocat pour assurer sa validité. « On suggère également de donner une copie à la personne qui est nommée exécuteur ou exécutrice si jamais il y a quoi que ce soit qui arrive ou de le mettre dans un coffret à la banque par exemple et de le partager aux gens qui sont concernés », indique l’avocate.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale