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le Jeudi 20 février 2020 6:08 Sports et loisirs

Une Maison de la fierté aux Jeux d’hiver de l’Arctique

Däch’äw, la mascotte des Jeux de l’Arctique 2020, porte fièrement le drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBTQ2S+. — Photo :  Whitehorse 2020 Arctic Winter Games
Däch’äw, la mascotte des Jeux de l’Arctique 2020, porte fièrement le drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBTQ2S+.
Photo : Whitehorse 2020 Arctic Winter Games
Les 50es Jeux de l’Arctique, du 15 au 21 mars à Whitehorse, accueilleront une Maison de la fierté pour les jeunes s’identifiant LGBTQ2S+.

L’univers des sports, et plus encore celui des sports masculins et collectifs, demeure aujourd’hui un terreau fertile pour l’homophobie. Une étude menée en 2015 démontre ainsi que 81 % des Canadiennes et Canadiens ont déjà été témoins ou victimes de dérapages homophobes dans un contexte sportif. Aussi, 70 % des personnes interrogées dans cette étude estiment que les sports d’équipe ne sont pas un environnement sûr pour les jeunes lesbiennes, gais et bisexuels, ce qui les inciterait à cacher leur orientation sexuelle.

Créer un espace inclusif et sécuritaire

C’est notamment pour répondre à ce problème qu’est née l’idée de mettre en place une Maison de la fierté, soit un espace sécuritaire pour les jeunes homosexuels, bisexuels ou en questionnement, lors des prochains Jeux de l’Arctique. « La toute première Maison de la fierté a vu le jour au Canada lors des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Vancouver 2010 », explique Mia Val, la coordonnatrice des installations sportives. « C’est maintenant assez commun dans les manifestations sportives, mais ce sera une première pour les Jeux de l’Arctique ».

La société organisatrice des Jeux de l’Arctique s’est alliée à Queer Yukon pour mettre sur pied cette Maison de la fierté. À l’intérieur, des bénévoles adultes qui s’identifient LGBTQ2S+ seront présents pour répondre aux questions des jeunes, les soutenir et les orienter vers différentes ressources. Des films, des animations et des jeux seront également proposés.

Discuter et informer

« Ce sera un espace sécurisé, où les jeunes pourront venir s’informer, se reposer, passer un bon moment et tisser de nouvelles relations », souligne Sofia Fortin, coordonnatrice bénévole du projet. « Les jeunes qui viennent de petites communautés sont parfois les seuls de leur village ou de leur école à s’identifier LGBTQ2S+. Ils n’ont pas souvent l’occasion de rencontrer des adultes qui s’identifient comme tels publiquement. C’est intéressant pour eux de leur parler. Parfois, ils ont peur d’être la cible de moqueries ou d’être rejetés s’ils avouent leur homosexualité à leurs coéquipiers. Dans la Maison de la fierté, ils peuvent être eux-mêmes, en toute sécurité, et rencontrer d’autres jeunes avec lesquels partager leur expérience ».

La Maison de la fierté ouvrira ses portes aux jeunes athlètes du 16 au 20 mars, de 13 h à 20 h, au Collège du Yukon. Elle sera ouverte à toutes et tous, mais les comportements hostiles ou désagréables y seront proscrits. Un appel est lancé aux entreprises, commerces et organisations qui souhaiteraient y participer en offrant de la nourriture, des cadeaux ou en proposant une animation. « Nous espérons que cette initiative sera un succès et engendrera de bonnes pratiques par la suite dans les autres compétitions sportives », conclut Sofia Fortin.

Pour en savoir plus : awg2020.org

Initiative de journalisme localAPF – Territoires