le Jeudi 10 octobre 2024
le Jeudi 13 octobre 2022 4:18 Société

Viser une santé économique en français durable

La délégation du Yukon était composée (de gauche à droite) d’Édith Bélanger, Rémy Perrier, Pamela Battiston et Diana Romero, du secteur Développement économique de l’Association franco-yukonnaise. Photo fournie.
La délégation du Yukon était composée (de gauche à droite) d’Édith Bélanger, Rémy Perrier, Pamela Battiston et Diana Romero, du secteur Développement économique de l’Association franco-yukonnaise. Photo fournie.

, avec les infos d’Inès Lombardo, Francopresse

Le Sommet national sur la francophonie économique en situation minoritaire du RDÉE Canada s’est déroulé à Ottawa le 28 septembre dernier. C’était l’occasion pour les organismes de poursuivre une réflexion commune et d’échanger de bonnes pratiques. L’Association franco-yukonnaise (AFY) y a participé.

La délégation du Yukon était composée (de gauche à droite) d’Édith Bélanger, Rémy Perrier, Pamela Battiston et Diana Romero, du secteur Développement économique de l’Association franco-yukonnaise. Photo fournie.

 

 

Le portrait économique de la francophonie minoritaire n’a « jamais été aussi complexe », affirme Jean-François Parent, gestionnaire de la recherche et de l’analyse des politiques gouvernementales au Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE Canada).

Pour trouver des solutions adaptées au contexte minoritaire, le RDÉE tente d’en dresser les grandes lignes sous trois thématiques : l’état de santé des entreprises francophones en contexte minoritaire au Canada depuis la pandémie; les défis des entreprises francophones en situation minoritaire ; et le portrait de la situation des entreprises francophones pour les six premiers mois de 2022.

« Les constats vont nous aider à travailler sur le livre blanc, soit une sorte de planification stratégique, une vision à long terme de nos services », explique Édith Bélanger, directrice du Développement économique à l’AFY, tout juste revenue d’Ottawa.

Des « défis interreliés » qui alourdissent les entreprises

Une étude du RDÉE a été présentée au sommet. On y avance que les entreprises en contexte minoritaire francophone ont une « multiplicité de défis interreliés », qui les freinent dans leur travail. « Et cette complexité n’a pas diminué, au contraire! », a lancé Jean-François Parent.

La diminution du poids démographique des francophones (sauf au Yukon), associée à un manque de main-d’œuvre au pays, aurait eu des effets partout ailleurs. « Ceci a une incidence directe sur la clientèle possible de plusieurs organisations et entreprises, et influe sur les services directs offerts en français en contexte minoritaire. Les services aux entreprises pourraient se voir affectés au cours des prochaines années », a analysé Jean-François Parent.

« Nous, au Yukon, ce n’est pas le cas, nuance Édith Bélanger. On a eu une croissance du nombre de francophones au Yukon. Mais pour le reste, les enjeux sont les mêmes. »

L’étude souligne aussi qu’il y a peu de francophones acquéreurs d’entreprises, comparativement aux anglophones. L’un des problèmes de fond identifiés dans l’étude concerne le recrutement de la main-d’œuvre. Pour contrer la pénurie, le RDÉE suggère de développer des « mécanismes renforcés ou des programmes spécialisés de type “seconde carrière” pour s’attaquer aux problèmes systémiques en matière de recrutement de la main-d’œuvre ».

Amorcer une réflexion « tous ensemble »

Édith Bélanger a perçu ce sommet comme une occasion de relever des bonnes pratiques ailleurs au pays. Pour elle, l’axe de jeunesse économique était particulièrement intéressant, puisqu’il s’en fait peu en français au Yukon. « C’est vraiment pour semer une graine chez les jeunes. Les jeunes savent qu’ils peuvent être employés, mais parfois ils ne savent pas qu’ils peuvent se créer un emploi », ajoute-t-elle.

Pour cette dernière, c’était d’ailleurs tout l’intérêt de ce sommet : « Ça permet aux gens d’échanger en personne. À chaque présentation, il y avait une période de questions. Ça nous a permis de réseauter, de rencontrer des homologues et de parler de ce qui se fait dans nos territoires respectifs. »

Ces constats seront certainement en toile de fond des prochaines activités du secteur de développement économique de l’AFY, comme le salon virtuel de l’emploi qui a eu lieu le 12 octobre et le forum mobilité Destination Canada, en novembre prochain.