Noël se réinvente au-dessus du 60e parallèle, et chaque nouvelle arrivante et nouvel arrivant façonne ce jour à sa façon, entre traditions et découvertes. Comment appréhende-t-on un premier temps des Fêtes loin des siens?
Erick Leblanc et Judith Savard
Erick Leblanc, sa conjointe Judith Savard et leurs deux filles passeront cette année leurs premières fêtes de fin d’année loin du reste de leur famille : « On a décidé de le vivre les quatre ensemble […], c’est l’occasion de se rapprocher », affirme Erick.
Pour leurs enfants, l’enthousiasme reste le même. « On va faire nos recettes habituelles, regarder les mêmes films et nous profiterons des joies de la nature », confie le père de famille.
Cependant, pas question de tourner le dos à leurs proches en terres québécoises : « On va organiser quelque chose avec la famille, en ligne », explique Erick. Il se rappelle qu’« au Québec, il suffisait de sauter dans la voiture, et les amis et la famille étaient là »
Julie Quilico
Julie Quilico et son conjoint sont quant à eux arrivés il y a quelques mois au territoire. Au Québec, ils avaient l’habitude d’aller dans la famille de Julie, mais cette année, ce sera « en amoureux », dans leur cabine.
Être en petit comité reprend alors une tout autre valeur : il ne suffit pas d’être nombreux pour passer un bon moment. Ils ont pourtant reçu de nombreuses invitations pour les fêtes de fin d’année : « Au Québec, on a tendance à se retrouver en famille. Ici, c’est différent », souligne Julie, qui a remarqué que les Fêtes au Yukon ne se célébraient pas seulement en famille, mais aussi entre amis. Dans leur cabine près de Haines-Junction, Julie Quilico et son conjoint vont marquer le coup en amoureux pour Noël avec un bon repas – l’occasion de se faire plaisir à deux – suivi d’une balade en forêt.
Lucie Rege Gianasso
Noël, synonyme de traditions familiales, revêt une autre signification quand on déménage de l’autre côté du pays ou du monde. Pour Lucie Rege Gianasso, venue seule de France, c’est l’occasion cette année de s’imprégner de la culture locale.
Avec ses colocataires, elle est allée couper un sapin dans les bois. « Pour Noël, on va sûrement faire quelque chose tous ensemble », annonce-t-elle avec simplicité. « J’ai le sentiment de retrouver la magie de Noël, avec les lumières dans la ville. »
Lucie prendra quand même le temps d’appeler sa famille. Si les technologies semblent effacer pendant un instant les prairies et les océans, c’est aussi un brin de mélancolie qui s’invite soudainement à la table. « Ce ne sera peut-être pas le plus facile d’être au téléphone et de savoir [mes proches] tous ensemble », confie celle qui devra aussi jouer avec les neuf heures de décalage horaire avec la France.