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le Mercredi 16 juin 2021 23:41 Société

Renouvellement de la candidature Tr’ondëk-Klondike au Patrimoine mondial de l’UNESCO

L’ancien bureau de poste de Dawson est un des plus vieux bâtiments historiques de la candidature. Photo : Agnès Viger.
L’ancien bureau de poste de Dawson est un des plus vieux bâtiments historiques de la candidature. Photo : Agnès Viger.

Depuis plus de 17 ans, un comité consultatif communautaire à Dawson travaille sur une nomination au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

L’ancien bureau de poste de Dawson est un des plus vieux bâtiments historiques de la candidature. Photo : Agnès Viger.

 

 

Dès 2004, le projet Tr’ondëk-Klondike a été ajouté sur la liste indicative des sites du patrimoine mondial au Canada. Une première candidature a été soumise en janvier 2017 avant d’être retirée au printemps 2018, à la suite d’incompréhensions du projet par le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS). « Nous avions du travail à faire pour mieux communiquer nos valeurs et présenter notre site selon les directives de l’UNESCO », explique Molly Shore, membre du comité consultatif.

La première candidature présentait un site culturel vivant, notamment avec l’activité minière du Yukon. L’orpaillage a été retiré afin de présenter un projet plus cohérent. Au printemps 2020, un travail de ré-élaboration a été fait « avec l’objectif primordial de rester simple », ajoute Molly Shore. La nouvelle candidature Tr’ondëk-Klondike a été acceptée pour évaluation par le Centre du patrimoine mondial en mars 2021. Un groupe d’experts examinera le dossier de candidature au cours des 14 prochains mois et le comité du patrimoine mondial prendra une décision en 2022.

Histoire coloniale et protection des sites culturels autochtones

Après le retrait de la candidature en 2018, Parcs Canada a engagé un expert indépendant en patrimoine mondial qui s’est rendu à Dawson pour visiter le site et organiser des ateliers avec les partenaires du projet.

Le comité consultatif a suggéré qu’une révision de la nomination devrait placer la perspective des Tr’ondëk Hwëch’in au centre du récit. « Nous sommes convaincus que la proposition d’inscription révisée mettant l’accent sur le peuple autochtone souligne la capacité unique de raconter l’histoire de la colonisation et ses conséquences ainsi que la résilience des peuples indigènes », déclare Debbie Nagano, co-présidente du comité consultatif.

« Les sites de la candidature sont exceptionnels et méritent une reconnaissance internationale et une protection pour les générations à venir », ajoute Roberta Joseph, cheffe des Tr’ondëk Hwech’in.

La majorité des éléments et des sites proposés à l’UNESCO reflètent les expériences et la capacité des Tr’ondëk Hwëch’in à s’adapter au colonialisme et à ses impacts. C’est le cas de Fort Reliance, Ch’ëdähdëk (Forty Mile), Ch’ëdähdëk Tth’än K’et (cimetière Dënezhu), Fort Cudahy et Fort Constantine, Tr’ochëk, Jëjik Dhä Dënezhu Kek’it (village Moosehide) et Tthe Zra¸y Kek’it (Black City).

« Ces sites témoignent de la présence de longue date des Autochtones dans la région, des premières interactions entre les ancêtres des Tr’ondëk Hwëch’in et les nouveaux arrivants (prospecteurs, missionnaires et commerçants), jusqu’à la ruée vers l’or du Klondike », explique Debbie Nagano. Dawson fait également partie des sites du projet, ses 31 bâtiments historiques reflétant une partie importante de l’histoire de la ruée vers l’or et de la colonisation européenne.

Une candidature pour dynamiser le tourisme

Tr’ondëk-Klondike a reçu un soutien financier de Parcs Canada, du gouvernement du Yukon et de l’Agence canadienne de développement économique du Nord. Le financement a servi à retravailler le projet et payer des experts. Les fonds non utilisés soutiendront la promotion de la région et la protection du patrimoine historique et culturel autochtone.

« Cette histoire trouvera un écho chez les Autochtones et les non-Autochtones du monde entier, car elle aborde le phénomène du colonialisme, qui a une importance mondiale », ajoute Roberta Joseph. C’est également l’occasion de développer l’accès et d’améliorer les programmes dans des endroits tels que Tr’ochëk, Forty Mile et Dawson.

« La candidature est la validation de ce qui rend la région unique. Cela assurera aux visiteurs planifiant leur séjour au Yukon que Tr’ondëk-Klondike est une place spéciale valant la peine d’être intégrée à leurs plans. Les guides touristiques nous incluront davantage, car nous serons considérés comme unique par l’UNESCO. Enfin, cela nous aidera à protéger et financer notre patrimoine unique », finit Paul Robitaille, ancien responsable du marketing pour l’Association de visiteurs du Klondike.

IJL – Réseau.presse L’Aurore boréale