le Dimanche 6 octobre 2024
le Vendredi 4 juin 2021 14:10 Société

Projet de loi 96 : un pas de plus vers le rapprochement des francophonies canadiennes

Les frais de scolarité pour les non-résidents du Québec peuvent être, dans certains cas, dix fois plus élevés. Une barrière non négligeable pour les jeunes tout juste sorti.e.s du secondaire. Photo : Pixabay.
Les frais de scolarité pour les non-résidents du Québec peuvent être, dans certains cas, dix fois plus élevés. Une barrière non négligeable pour les jeunes tout juste sorti.e.s du secondaire. Photo : Pixabay.

L’importance du renforcement des relations entre le Québec et les communautés francophones et acadiennes est en première ligne cette année. À quelques semaines du Sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes, qui se tiendra en juin, le gouvernement du Québec a déposé son projet de loi 96. Il promet, entre autres, d’offrir les mêmes frais de scolarité que les résidents du Québec aux personnes qui souhaitent étudier en français dans un programme québécois.

Les frais de scolarité pour les non-résidents du Québec peuvent être, dans certains cas, dix fois plus élevés. Une barrière non négligeable pour les jeunes tout juste sorti.e.s du secondaire. Photo : Pixabay.

 

Le projet de loi 96 prévoit que les Canadiennes et les Canadiens d’autres provinces et territoires qui souhaitent étudier en français dans une université québécoise pourront payer les mêmes frais de scolarité que les résidents du Québec, pour autant qu’ils étudient dans un programme n’ayant pas d’équivalent dans leur province d’origine, tel que l’explique Guillaume Deschênes-Thériault, dans son article pour Francopresse.

Plus d’opportunités pour les élèves du Yukon

Marc Champagne, directeur de la Commission scolaire francophone du Yukon, voit dans ce projet de loi une belle façon de soutenir la francophonie à l’extérieur du Québec : « Tout changement qui peut rendre le postsecondaire en français plus accessible est une excellente nouvelle! », se réjouit-il.

Les frais de scolarité pour les non-résidents du Québec peuvent être, dans certains cas, dix fois plus élevés. Une barrière non négligeable pour les jeunes tout juste sorti.e.s du secondaire. Isabelle Salesse, directrice générale de l’Association franco-yukonnaise (AFY), est également très satisfaite de la nouvelle : « Je veux que les gens aient accès à des services qui répondent à leurs besoins. En ce moment, l’offre d’études postsecondaires en français dans l’Ouest est très restreinte, c’est une très bonne nouvelle que les Canadien.ne.s francophones aient accès aux mêmes privilèges que les Québécois.e.s », explique-t-elle.

Obstacle à l’éducation post-secondaire en français dans l’Ouest?

Ce petit pas vers le rapprochement des francophonies du Canada vient cependant avec certains défauts. La seule réticence de Marguerite Tölgyesi, étudiante franco-yukonnaise en géopolitique à l’Université Laval, serait de voir les financements gouvernementaux réduits pour le postsecondaire en français ailleurs au Canada. « Si le programme est offert au Québec, il pourrait ne plus être offert ailleurs », explique la jeune étudiante. « C’est important qu’il continue à y avoir un engagement des gouvernements provinciaux pour appuyer le postsecondaire en français partout au Canada », précise Isabelle Salesse qui reste cependant très optimiste.

Le système scolaire québécois étant différent du reste du pays, une meilleure organisation sera nécessaire selon Marguerite Tölgyesi, afin de mieux intégrer les jeunes issus des minorités francophones. En plus d’ouvrir de nombreuses portes aux étudiantes et aux étudiants qui souhaitent poursuivre leur postsecondaire en français, ce nouveau projet de loi permet également une meilleure exposition des jeunes des communautés francophones minoritaires, conclut-elle.

Ce projet de loi est une grande première pour le Québec, qui reconnaît officiellement son rôle dans « l’essor des communautés francophones et acadiennes », un acte symbolique qui laisse entrevoir un avenir plus soudé pour la francophonie canadienne.