, L’Aquilon
Parcs Canada a commencé sa saison estivale avec plusieurs semaines de retard en raison de la pandémie de COVID-19. Cependant, la situation n’est pas uniforme dans les territoires et certains parcs resteront fermés au public pour tout le reste de la saison.
Aux Territoires du Nord-Ouest
Dans la région sud-ouest des territoires, le centre des visiteurs du parc Wood Buffalo à Fort Smith a ouvert ses portes la semaine du 27 juillet avec des heures d’ouverture limitées. Le camping de Pine Lake qui offre 37 emplacements s’accommode bien des règles d’éloignement physique en place, selon Kevin Gedling, agent de l’unité de gestion de sud-ouest des T. N.-O.
« En raison de la COVID-19, nous avons commencé la saison plus tard, parce que nous devions nous assurer que les mesures à mettre en place soient sécuritaires pour nos employés et pour les visiteurs. De plus, nous nous sommes assurés que les mesures soient similaires aux autres espaces de camping de Parcs Canada à travers le pays. »
Les activités de randonnée avec un interprète continuent d’être proposées, mais seulement à des groupes n’excédant pas dix personnes. M. Gedling entrevoit la possibilité d’interagir davantage avec l’interprète, ce qui est, selon lui, un point positif.
La réserve de parc national Nahanni, qui n’a pas d’accès routier, demeure ouverte aux résidents du territoire. Alors qu’en juillet 2019, 3 505 personnes s’étaient rendues dans ce parc à la frontière avec le Yukon à l’ouest, cette année, seulement 374 personnes s’y sont rendues à la même époque. En revanche, ces chiffres montrent que le nombre de personnes en visite pour une seule journée a augmenté puisque 90 visiteurs ont été dénombrés en juillet contre 68 l’an dernier.
« Cette saison est tout à fait intéressante, car ces visiteurs sont des personnes des T. N.-O. qui ont pris des vacances “à la maison” et ce chiffre s’explique aussi parce que nous avons des interprètes sur place », indique Kevin Gedling.
L’aire de protection Thaidene Nene est cogérée avec la Première nation dénée de Łutsel K’e depuis un an. En raison des risques de possible contamination au sein de la collectivité, la Première Nation a demandé aux visiteurs de ne pas se rendre dans le village. « Cette aire est devenue un parc national tout récemment et nous y voyons un grand potentiel en termes de tourisme. Mais nous tempérons et changeons notre approche et la façon de promouvoir le parc afin de respecter le souhait de la collectivité. »
Des restrictions dans le Nord
Au 1er juin, le site canadien des pingos a rouvert progressivement les emplacements extérieurs et les espaces verts. Situé à proximité de la collectivité de Tuktoyaktuk, ce site demeure accessible aux seuls résidents du territoire, ceux d’Inuvik et de Tuktoyaktuk en particulier.
Les parcs Ivvavik, Aulavik, Tuktut Nogait ainsi que le lieu historique national Saoyú-?ehdacho demeurent fermés au public jusqu’à nouvel ordre. L’isolement et les difficultés liées à d’éventuelles opérations de sauvetage ont motivé cette décision.
Au Nunavut, les cinq parcs nationaux sont fermés au public, mais demeurent accessibles aux populations inuites afin qu’elles y pratiquent des activités en lien avec leur culture. « Ces parcs sont fermés depuis le 18 mars, et ce, jusqu’au 31 août 2020. La décision a été difficile à prendre, mais ces parcs ont une situation unique, car ils sont cogérés par des comités mixtes inuit/gouvernementaux dont les membres proviennent des collectivités », explique Monique Cantin, responsable des relations extérieures pour la région du Nunavut.
En 2018-2019, le parc national Auyuittuq, au nord-est du territoire, avait reçu 853 visiteurs contre 356 en 2019-2020.
Afin de contourner cette situation atypique, Parcs Canada a mis en place de nouvelles façons pour découvrir ces zones protégées, par la création d’un festival virtuel des oiseaux de Sirmilik sur leur page Facebook. Le parc national Sirmilik est décrit comme une aire de refuge pour les oiseaux migrateurs et les activités proposées dans le cadre du festival virtuel ont attiré près de 7 000 personnes en sept jours.
Reprise des services au Yukon avec une exception
Au 16 juillet, le Lieu historique national S.S. Klondike, au cœur de Whitehorse, a recommencé à offrir les services de visites guidées. Des stations de désinfection des mains sont installées, comme dans tous les lieux historiques et parcs nationaux. En revanche, le port du masque n’est pas obligatoire, mais encouragé.
« C’est leur propre choix, mais les mesures prises par Parcs Canada pour la sécurité des employés et des visiteurs sont la distanciation physique et l’utilisation des désinfectants pour les mains avant de rentrer dans les lieux publics », indique Stella Patera, gestionnaire du Lieu historique national S.S. Klondike.
Le parc national Kluane, à l’ouest du territoire, propose des services et programmes habituels aux visiteurs comme des randonnées guidées ou des activités éducatives sur la faune et la flore locale. Les causeries autour du feu, qui ont lieu au terrain de camping du lac Kathleen, ont également lieu pour un nombre limité de personnes. « Les visiteurs ne devraient pas s’attendre à avoir la même expérience que ce qu’ils ont eu dans le passé », précise Mme Patera.
La célèbre piste Chilkoot, rendue célèbre lors de la Ruée vers l’or du Klondike au tournant du 20e siècle, demeure interdite d’accès pour le reste de la saison 2020. Cette piste fait 53 kilomètres et traverse la frontière internationale entre les États-Unis et le Canada. La piste est gérée en collaboration avec les partenaires autochtones et le Service national des parcs américains. La décision de fermer le lieu historique a été prise, notamment, parce que la frontière demeure fermée.
« Les randonneurs ne peuvent pas non plus marcher sur la portion canadienne, car il n’est pas possible de sortir de la piste à Bennett », précise Mme Patera.
Cette saison, 2 731 randonneurs avaient acheté des permis pour lesquels ils ont été intégralement remboursés.