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le Mardi 12 mai 2020 11:37 Société

L’agriculture en temps de pandémie : récolter les solutions

La serre d’Inuvik changera sa façon de fonctionner en raison de la crise de la COVID-19.
Photo : Ray Solokti
La serre d’Inuvik changera sa façon de fonctionner en raison de la crise de la COVID-19. Photo : Ray Solokti

Jennifer Gravel

La serre d’Inuvik se transforme en « ferme » pour offrir des paniers de légumes communautaires.

La serre d’Inuvik changera sa façon de fonctionner en raison de la crise de la COVID-19.
Photo : Ray Solokti

La COVID-19 a mis un terme à de nombreux projets dans le Nord, et la serre d’Inuvik ne fait pas exception à la règle. En raison des parcelles très proches les unes des autres et pas exactement modulaires, la serre n’est pas en mesure de laisser entrer les gens pour jardiner, en vertu des règles émises par l’administratrice en chef de la santé publique des T. N.-O, Kami Kandola.

S’adapter à une nouvelle réalité

Ces règles n’empêchent tout de même pas la serre d’Inuvik de trouver des solutions pour le jardinage communautaire. Les parcelles louées cette année seront conservées jusqu’à l’année prochaine ou plus tard cet été si les restrictions sont assouplies. Les gens qui sont vraiment attachés à leurs parcelles pourront également payer la serre pour jardiner en leur nom, pour un coût représentatif du travail. Pour 5 $ par semaine, les récoltes de leur parcelle pourront être livrées à leur domicile. Ces frais peuvent aussi être subventionnés pour les aînés et ceux qui ont un revenu fixe.

La serre va donc fonctionner différemment, affirme sa directrice Ray Solokti. « Nous fonctionnons à une nouvelle capacité », explique-t-elle. « À cause de la crise, seulement 10 % des parcelles normalement louées par des individus, des familles et des groupes communautaires étaient commercialisées. Et ce n’est pas la seule embûche financière à laquelle nous sommes confrontés. »

Pour contrer le problème, 90 % de l’espace sera dorénavant utilisé pour cultiver de la nourriture pour les paniers de légumes communautaires. Ces paniers seront offerts aux abonnés qui paieront 20 $ par semaine pour la livraison à domicile pendant un maximum de douze semaines. L’initiative débutera à la fin juin et prendra fin en septembre. Tout excédent de légumes récoltés sera vendu en ligne.

Grâce à des dons et à des subventions territoriales et fédérales, la serre est aussi en mesure d’offrir aux aînés et aux familles à faible revenu des paniers de légumes soit gratuitement, soit à un taux partiellement subventionné.

Les paniers seront composés de quatre ou cinq types de légumes. Mme Solotki précise également que toute la nourriture sera manipulée conformément aux directives imposées par la santé publique pour assurer qu’elle soit aussi sécuritaire que possible, avec des outils stérilisés et deux employés travaillant aux côtés opposés du bâtiment.

Comme la majorité des activités de financement de la serre ne pourront avoir lieu cette année, les ventes de paniers ainsi que la vente de fleurs et de plantes deviendront ainsi les nouvelles sources de revenus. Mme Solotki mentionne avoir reçu du financement de Centres communautaires d’alimentation du Canada, du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et du ministère de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement. « Nous sommes également admissibles à certaines des subventions salariales, et nous espérons en tirer profit », ajoute la directrice.

L’organisation des collectes de fonds habituelles, tels que les bingos et les ateliers d’apprentissage ne seront pas offerts pour la prochaine saison. Le café sur place est aussi fermé jusqu’à nouvel ordre.

Initiative de journalisme local APF – Territoires