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le Mardi 14 avril 2020 22:27 Société

Le Yukon intensifie la lutte contre le dépôt sauvage de déchets

L’abandon de détritus est dorénavant sanctionné d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 000 $.
Photo : Julie Gillet
L’abandon de détritus est dorénavant sanctionné d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 000 $. Photo : Julie Gillet

La nouvelle taxe de déversement de déchets dans les installations des communautés a été reportée jusqu’à nouvel ordre. Les amendes pour dépôt illégal ont quant à elles augmenté.

L’abandon de détritus est dorénavant sanctionné d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 000 $.
Photo : Julie Gillet

 

Voilà déjà plusieurs semaines que les centres de recyclage de Whitehorse ont fermé leurs portes afin de protéger la santé et la sécurité de leur personnel et du public en raison de la COVID-19. « Nous demandons à la population, si elle le peut, de nettoyer et de conserver ses déchets recyclables jusqu’à la reprise des activités », lit-on dans le communiqué de presse du gouvernement du Yukon à ce propos. « Si ce n’est pas possible, ces articles peuvent être jetés avec les ordures ménagères. » Dans les communautés, les installations de traitement des déchets ont également adapté leurs services et temporairement fermé les portes de leur comptoir communautaire, aussi connus sous le nom de free stores.

Par conséquent, la nouvelle taxe de déversement dans les installations de traitement des déchets de Carcross, Tagish, Mount Lorne, Marsh Lake et Deep Creek, qui devait entrer en vigueur le 1er avril, a été reportée jusqu’à la reprise complète des services. Cette nouvelle taxe a pour objectif d’harmoniser les pratiques au sein du territoire. La décharge de Whitehorse impose déjà des frais aux utilisateurs, ce qui incite les gens à se rendre dans les décharges gratuites situées dans d’autres communautés.

« Nous voulions un système plus juste », explique John Streicker, ministre des Services aux collectivités. « Pourquoi certains devraient-ils payer et d’autres non? Tous les habitants du Yukon doivent partager les coûts du traitement des déchets. Aussi, nous voulions sensibiliser la population au fait que les déchets ont un coût, qu’il est normal de payer pour s’en débarrasser. C’est une façon de responsabiliser les gens quant à leur manière de consommer. » Le dépôt d’un sac d’ordures ménagères dans les installations de traitement des déchets des communautés coûtera 1 $, et les déchets volumineux comme les meubles, 10 $. Les matières recyclables restent gratuites. « Nous réfléchissons à une solution pour le verre », ajoute le ministre des Services aux collectivités.

Des opinions mitigées

Afin d’éviter une augmentation des dépôts illégaux de déchets qui pourrait découler de cette mesure, les amendes pour cette infraction ont augmenté depuis le 1er avril. Elles peuvent désormais s’élever jusqu’à 1 000 $. « Nous avons souhaité envoyer un signal fort à la communauté », affirme John Streicker. « Nous ne voulons pas de déchets dans nos forêts et nos rivières. Nous voulons des espaces sauvages sains. C’est important d’en parler maintenant : avec le confinement, les gens nettoient, trient et jettent beaucoup. Tout ça ne doit pas se retrouver dans la nature. »

Il poursuit : « Nous demandons aux témoins de dépôt illégal de déchets de faire un signalement au numéro sans frais de la ligne infobraconnage au 1-800-661-0525. » Il n’est par ailleurs pas prévu de renforcer la présence des agents de conservation sur le terrain, ce qui semble laisser dubitatifs certains habitants quant à l’application de la mesure.

« C’est facile de créer des amendes », lit-on dans un commentaire sur les réseaux sociaux. « Mais il serait plus important de comprendre pourquoi les gens font cela et de travailler sur de vraies solutions. » « Le déversement illégal est le signe d’un problème beaucoup plus important », lit-on ailleurs. « La Ville et le gouvernement doivent se pencher sur cette question. Le problème ne disparaîtra pas. Il faut une force policière pour surveiller le déversement illégal ou des coûts abordables pour éliminer les ordures. »

Les comptoirs communautaires ouvriront leurs portes à nouveau lorsque les risques de propagation de la COVID-19 auront diminué. « Ils répondent à un réel besoin de la communauté et je tiens à rassurer la population quant à leur pérennité », souligne encore le ministre des Services aux collectivités.

Initiative de journalisme local APF – Territoires