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le Jeudi 10 octobre 2019 7:10 Société

Whitehorse déclare l’état d’urgence climatique

La salle du conseil municipal était remplie à craquer de citoyens et citoyennes dans l’attente de la décision du conseil municipal.
Photo : Julien Latraverse
La salle du conseil municipal était remplie à craquer de citoyens et citoyennes dans l’attente de la décision du conseil municipal. Photo : Julien Latraverse

Le conseil municipal de Whitehorse a déclaré l’état d’urgence climatique la semaine dernière sous un tonnerre d’applaudissements — et de soulagement — de la foule.

La salle du conseil municipal était remplie à craquer de citoyens et citoyennes dans l’attente de la décision du conseil municipal.
Photo : Julien Latraverse

Après une séance de conseil municipal émotive, la Ville de Whitehorse a déclaré l’état d’urgence climatique sous l’acclamation d’une foule soulagée le 23 septembre dernier.

La salle du conseil municipal, malgré sa capacité de 110 places, ne pouvait accueillir l’ensemble des citoyens et citoyennes de tous âges présents pour cette séance. Plusieurs sont restés debout pendant l’entièreté de la séance, ou patientaient dans le couloir, pour suivre le dénouement de ce dossier.

Le conseil municipal avait repoussé le débat de l’urgence climatique lorsqu’il avait été proposé la première fois le 24 juin dernier par le conseiller municipal Steve Roddick. La Ville jugeait alors qu’elle manquait d’information, légale et budgétaire, pour se prononcer sur la motion à ce moment. M. Roddick a reconnu la complexité et les ramifications d’une telle décision et a donc amendé sa propre motion pour donner une marge de manœuvre à la Ville afin qu’elle puisse répondre à son nouvel engagement écologique.

Le conseiller a notamment retiré de sa motion un « budget pour le carbone ». Cette mesure aurait forcé la Ville à évaluer les émissions de GES de ses investissements dans son budget.

À la suite de l’adoption de la motion, la Ville devra désormais évaluer les moyens d’adaptation face au changement climatique susceptible d’être vécu à Whitehorse ainsi que ses moyens d’atténuer l’émission de GES de la municipalité

Un rapport sera soumis à la municipalité avant l’émission du prochain plan d’action stratégique. « Nous pourrons discuter [au conseil municipal] de cette information et décider quelles actions spécifiques nous voulons entreprendre », affirme M. Roddick.

Une séance du conseil municipal teinté par l’écoanxiété

Des adolescentes, des mères et des citoyens concernés ont sommé la Ville d’agir devant la fonte des glaciers dans la région de Kluane et la multiplication des feux de forêt pendant la période estivale.

La gorge nouée par l’émotion, Brook Land-Murphy a questionné le monde où ses enfants allaient grandir si des mesures environnementales n’étaient pas prises par les élus gouvernementaux. « C’est la décision la plus importante que vous allez prendre dans votre mandat », a-t-elle ajouté avec résolution.

Une des douze délégués ayant pris la parole, la jeune Emma Marnik, 17 ans, a prononcé un discours émouvant devant un conseil municipal à l’écoute. « J’ai un test de maths aujourd’hui. Les mathématiques devraient être mon unique préoccupation […], je ne devrais pas être ici pour vous demander d’assurer mon futur. »

L’étudiante à l’École secondaire F.-H.-Collins rappelait aux conseillers la gravité de la situation pour les générations futures. « J’ai 17 ans, mais j’en aurai bientôt 18. Je vais être capable de voter dès que je le peux, et je n’oublierai pas [votre décision] », déclarait-elle avec conviction.

L’adoption de la déclaration d’urgence climatique est accueillie avec joie pour la jeune militante qui redoutait de voir la motion se faire à nouveau rejeter. « J’ai moins d’anxiété qu’avant, mais c’est une différente sorte maintenant », note-t-elle avant d’ajouter, le sourire en coin, « C’est plus de l’anticipation maintenant, j’attends de voir ce qui sera fait. »

Samson Hartland est le seul des six conseillers municipaux présent à avoir voté contre l’adoption de la déclaration d’urgence climatique à Whitehorse.
Le conseiller indiquait le manque d’information reliée au coût de cette motion pour expliquer sa décision.