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le Jeudi 27 juin 2019 10:06 Société

Le Yukon, territoire des ours

Photo : Archives AB
Photo : Archives AB

Le Yukon est un lieu magnifique, surtout l’été quand les randonnées et autres expéditions grandeur nature pointent à l’horizon. Mais ces aventures ne sont pas les seules à pointer leur nez.

Suivre des règles simples de sécurité et de cohabitation permet de minimiser les conflits avec la vie sauvage. Photo : Archives AB

On le sait, le territoire abrite beaucoup d’animaux sauvages, dont les ours, qui constituent à eux seuls une attraction importante du Yukon. Mais que ce soit en pleine nature ou en bord de route, la prudence reste le maître mot.

Deux types d’ours au Yukon

Malgré les confusions fréquentes, les ours polaires ne représentent pas le plus grand danger au Yukon. Bien que présents dans le nord du Yukon, ce sont surtout des ours noirs et des grizzlys qui peuplent les régions plus fréquentées du sud. Le grizzly est brun doré et peut peser jusqu’à 360 kg. L’ours noir, plus petit, est brun foncé (et non pas nécessairement noir) et peut peser jusqu’à 180 kg.

Mythes ou réalités?

Les ours ne sont pas dangereux sur le bord des routes : mythe.

Les ours sont dangereux partout. Les autorités insistent d’ailleurs sur le fait que si vous voyez un ours au bord de la route, vous pouvez l’observer, mais idéalement sans vous arrêter. Vous pourrez croiser des ours sur le bord des routes principales comme la route de l’Alaska, la route de Haines, la route du Klondike ou la route Dempster. Mais sortir de sa voiture pour prendre une photo ou même juste pour voir, ce n’est jamais une bonne idée. Non seulement cela dérange l’ours, mais cela vous met également en situation de
danger évitable.

Les ours ne sont dangereux que l’été : mythe.
Si habituellement les ours dorment de l’automne au printemps, l’hiver dernier nous aura prouvé, avec le décès de deux membres de notre communauté, qu’il ne faut pas tenir ce calendrier pour acquis. Le directeur du service des agents de conservation du Yukon, Gordon Hitchcock, mentionnait en mars dernier que les ours peuvent se réveiller de janvier à novembre (autant dire toute l’année), notamment s’ils ont faim ou s’ils
sont blessés.

Si l’on croise un ours, mieux vaut rester calme : réalité.
Si vous apercevez un ours, rester calme et vous immobiliser permet de prendre du temps pour évaluer la situation et observer le comportement de l’animal. Évitez de courir, de crier, ou même de faire le mort trop tôt. Si l’ours s’approche et que vous êtes plusieurs, regroupez-vous, si possible sans faire de mouvements brusques.

Au Yukon, il y a tellement d’ours qu’il n’y a rien à faire pour les éviter : mythe.

Le site Web du gouvernement du Yukon regorge d’information pour vous aider à vous préparer en cas de rencontre avec des ours. Voici les principales recommandations à garder en tête avant et pendant une expédition.

– Restez vigilant et recherchez des signes de la présence d’ours (empreintes, pistes, excréments, trous récents, coups de griffes sur les arbres…)

– Empruntez, autant que possible, des chemins offrant une bonne visibilité.

– Faites du bruit afin d’avertir les ours de votre arrivée, particulièrement dans les fourrés épais, les endroits où les baies sauvages sont abondantes ou près des cours d’eau. Il est préférable de parler ou de chanter bruyamment plutôt que d’utiliser des clochettes. Il est aussi recommandé de se déplacer en groupe.

– Choisissez un emplacement de camping situé loin des sentiers empruntés par les animaux.

– Placez votre nourriture dans des contenants hermétiques à l’épreuve des ours (certains parcs en fournissent). Placez aussi les ordures dans ces contenants et rapportez-les. Faites cuire et entreposez les aliments loin de votre emplacement de camping (au moins 100 m), selon la direction du vent. La nuit, utilisez une corde pour suspendre la nourriture à un arbre, à au moins 2,5 m du sol
si possible.

– Apportez un vaporisateur anti-ours ou tout autre moyen de dissuasion (fusée d’effarouchement ou avertisseur à air comprimé), et apprenez à vous en servir.

Si l’on voit un ours, c’est que lui aussi sait que nous sommes là : mythe.

Il se peut que l’ours n’ait pas décelé votre présence. Dans ce cas, essayez de vous éloigner sans attirer son attention. Faites un détour ou attendez que l’ours s’en aille. Si l’ours vous aperçoit, parlez-lui à voix basse, agitez les bras doucement et retirez-vous en reculant.

Que faire si un ours s’approche de vous?

Immobilisez-vous et demeurez calme. S’il y a d’autres personnes avec vous, regroupez-vous. Soyez prêt à utiliser le vaporisateur anti-ours si vous en avez un. Observez le comportement de l’ours. N’utilisez le vaporisateur anti-ours (en fonction du vent) que s’il vous attaque.

Un ours sur la défensive, par exemple pour protéger ses oursons ou de la nourriture, attaque pour neutraliser ce qu’il pense être un danger. Dans ce cas-ci, le mieux reste de ne pas avoir l’air menaçant. Lui parler d’une voix calme en reculant doucement sera un atout pour vous. S’il est tranquille, qu’il vous regarde fixement avec la tête relevée et les oreilles dressées, il a alors un comportement non défensif. Parlez-lui d’une voix ferme, et écartez-vous de son chemin. S’il vous suit, arrêtez-vous et faites-lui face, car c’est là que se situe le danger. Criez et montrez-vous agressif. Si vous utilisez votre vaporisateur anti-ours, attendez que l’animal se trouve à moins de 5 m de vous. Dirigez le jet vers ses yeux et son museau et si l’ours attaque, défendez-vous avec tout ce que vous avez sous la main (toujours en visant ses yeux et son museau).

N’oubliez pas que les ours peuvent également être attirés dans les quartiers résidentiels par tout ce qui a une odeur. Des règles simples de cohabitation avec les ours existent et sont disponibles en ligne à env.gov.yk.ca/fr.  Un barbecue propre, des clôtures électriques et l’entreposage des poubelles dans un lieu sécurisé ne sont que quelques-uns des bons réflexes à adopter au pays des ours.