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le Jeudi 31 mai 2018 12:43 Société

Sel et Diesel : le tour du Canada des camions-restaurants

L’équipe de l’émission Sel et Diesel a rencontré samedi dernier le propriétaire du camion-restaurant Garlic A Gogo, Louis-Roch Gagnon, à l’angle de la rue Main et de la 3e Avenue. Photo : Thibaut Rondel
L’équipe de l’émission Sel et Diesel a rencontré samedi dernier le propriétaire du camion-restaurant Garlic A Gogo, Louis-Roch Gagnon, à l’angle de la rue Main et de la 3e Avenue. Photo : Thibaut Rondel

Deux amis. Dix villes. Quarante camions-restaurants. Présentée par Evelyne Charuest et Corey Loranger, l’émission télévisée Sel et Diesel poursuivait en fin de semaine dernière à Whitehorse son incursion dans l’univers de la cuisine de rue canadienne.

L’équipe de l’émission Sel et Diesel a rencontré samedi dernier le propriétaire du camion-restaurant Garlic A Gogo, Louis-Roch Gagnon, à l’angle de la rue Main et de la 3e Avenue. Photo : Thibaut Rondel

Le 26 mai dernier, le duo a ainsi rencontré Louis-Roch Gagnon, propriétaire du camion-restaurant yukonnais Garlic A Gogo, à l’angle de la rue Main et de la 3e Avenue. Le restaurateur en a fait découvrir encore un peu plus à l’équipe sur les coulisses de cette industrie en pleine effervescence. Bien plus que de simples véhicules, les cantines mobiles sont de véritables cuisines sur roues. Petits bijoux d’ingénierie, les camions renferment des circuits électriques, des ventilateurs, des frigos, des réchauds, des friteuses, et finalement tout un tas d’éléments dissimulés, mais essentiels aux opérations.

De Vancouver à Toronto

Sel et Diesel a commencé son périple à Vancouver, qui compte le plus grand nombre de camions- restaurants au pays, avant de poursuivre son voyage à Edmonton, où une forte culture entrepreneuriale permet le développement d’une cuisine de rue vibrante, puis à Winnipeg, qui compte environ 50 camions-restaurants. Au Manitoba, l’offre se développe tellement rapidement que Tourisme Winnipeg mise désormais sur le tourisme culinaire pour attirer des visiteurs. C’est d’ailleurs dans cette ville que l’on trouve l’un des plus gros camions d’Amérique du Nord, le Red Ember, un camion-restaurant à deux étages.

Capitale canadienne de la diversité, Toronto n’a bien sûr pas échappé à la visite de la production. La nourriture y est aussi colorée et métissée que la population. Les animateurs ont ainsi pu y réaliser un tour du monde gustatif aux saveurs de l’Asie, de l’Argentine, du Mexique et même de la Hongrie. À quelques centaines de kilomètres de Toronto, la capitale canadienne n’est pas en reste. Ottawa ne compte que 800 000 habitants, mais on y trouve toutefois une soixantaine de camions-restaurants, lesquels se livrent une compétition féroce, à coup d’image de marque et de techniques marketing.

En Nouvelle-Écosse, le défi réside moins dans la concurrence que dans les humeurs du climat! Entre les tempêtes de vent, de pluie ou de neige, manger dehors à Halifax peut en effet s’avérer périlleux et les propriétaires de camions-restaurants se trouvent donc à la merci de Dame Nature. Sel et Diesel a ainsi pu visiter un autobus transformé en camion- restaurant où il est possible de manger à l’intérieur, et s’est rendue à la foire alimentaire Truck Side, un rassemblement de camions- restaurants à l’abri des intempéries.

Écologie et végétarisme

Pour sa part, l’Alberta a une réputation de carnivore, et pour cause! La province produit 44 % de la viande bovine au Canada. Calgary, à juste titre surnommée Cowtown, en est l’épicentre. Evelyne Charuest et Corey Loranger y ont rencontré une propriétaire de camion-restaurant qui a tenté d’offrir un menu uniquement végétarien, mais s’est rapidement ravisée devant la forte demande pour de la viande.

L’impact écologique de la production de viande est désormais bien connu, mais c’est finalement toute l’industrie des camions de cuisine de rue qui participe à entretenir la pollution. Des contenants en plastique ou en carton aux serviettes de papier et aux ustensiles, tout est jetable.

Conscient de l’importance d’encadrer et de sensibiliser cette industrie en essor à des pratiques durables, Sel et Diesel a également rencontré la vice-présidente de l’Association des restaurateurs de rue du Québec, Gaëlle Cerf, qui explique que son organisme met en place des mesures pour tenter de réduire l’empreinte écologique des camions. Par exemple, l’association achète des crédits carbone et oblige ses membres à respecter l’environnement tant sur le plan des produits alimentaires, des emballages et autres fournitures, que sur celui de la disposition des déchets (recyclage, compostage).

Les aspects légaux que ces nouvelles entreprises doivent respecter sont par ailleurs de plus en plus contraignants. Comme à Whitehorse qui s’est dotée il y a peu de règlements en la matière, la vague des camions-restaurants qui vient tout juste de frapper Québec pousse l’industrie de la restauration à revoir sa façon de faire. La Ville a ainsi mis en place un projet pilote l’été dernier, et sept propriétaires de camions peuvent maintenant stationner à dix différents endroits.

Les émissions de la première saison retraçant le périple culinaire de Sel et Diesel au Canada sont disponibles en ligne sur le site internet d’Unis TV. La diffusionde l’épisode yukonnais aura lieudans le cadre de la deuxièmesaison en 2019.