Nous avions rencontré Lhoussain Nouaman en décembre 2015. À cette époque, il avait commencé les démarches pour obtenir sa licence d’infirmier auxiliaire pour pouvoir travailler au Yukon. Aujourd’hui, c’est chose faite.
Le processus a mis du temps. « Normalement, ça prend un mois. Moi, ça m’en a pris six », résume M, Nouaman qui possède un diplôme d’infirmier auxiliaire du Québec. Mais pour obtenir la licence, le diplôme ne suffit pas. On doit prouver l’expérience. « On doit s’assurer de la validité de mon expérience. J’ai dû fournir tous les documents de mes anciens employeurs. La correspondance entre ici et Montréal a pris du temps. Après, le département de l’Immigration a contacté l’Ordre des infirmiers et infirmières auxiliaires du Québec pour obtenir des informations à propos de la formation que j’ai reçue. »
Les normes d’une province et d’un territoire à l’autre diffèrent en ce qui a trait aux exigences de reconnaissance. Au Yukon, il faut passer un examen national, contrairement au Québec où cette exigence n’existe pas. Lhoussain croyait avoir surmonté toutes les difficultés une fois qu’il a eu produit les documents exigés après les avoir fait traduire en anglais.
Étant le premier infirmier auxiliaire qui venait du Québec à demander une reconnaissance des diplômes et des acquis, « on ne savait pas si on pouvait m’accorder la licence ou non, parce que j’étais le premier cas de ce genre », explique-t-il. La question en suspens était de décider s’il devait passer l’examen ou non.
« Toutes les deux semaines, j’allais au département d’immigration parce que j’étais stressé. J’étais sur le point de quitter le Yukon », se souvient-il.
Parce qu’il n’avait pas suivi d’heures de formation liée à son domaine de travail dans un certain laps de temps, il risquait de perdre son permis du Québec. « Et si je n’obtenais pas de réponse positive au plus vite, je risquais d’oublier ce métier. » Sans licence, pas de travail dans le métier. « J’ai vécu vraiment un moment difficile. Quatre mois à attendre, c’était dur. »
Mais aujourd’hui, toutes ces inquiétudes ont disparu. M. Nouaman a obtenu sa licence et travaille dans deux centres de soins du gouvernement du Yukon : il occupe un poste à temps partiel à Birch Lodge et un autre sur appel au Centre Thomson.
Aide et soutien
Pour effectuer toutes ses démarches en vue de se trouver un emploi, M. Nouaman a reçu beaucoup d’aide de deux organismes. L’Association franco- yukonnaise (AFY) a été d’un grand secours pour tout ce qui touche à l’administration : traduction de curriculum vitae et mise en contact avec les bonnes personnes pour répondre à ses questions.
Le Centre multiculturel a joué un très grand rôle dans son intégration sociale. Un immigrant est souvent isolé puisqu’il est seul dans son nouveau pays d’adoption : il n’a pas d’amis, pas de famille pour le réconforter en cas de besoin. Le Centre multiculturel a remédié à tout cela en lui offrant gratuitement l’accès à Internet, des cours d’anglais, du café, des rencontres sociales et des sorties de groupe. M. Nouaman a ainsi pu développer un réseau de connaissances.
« Ce que j’aime au Yukon et qui me pousse à vouloir y rester pour de bon, c’est que le gouvernement est vraiment flexible, et on peut dire généreux, en ce qui concerne les vacances. Plus tu travailles, plus tu accumules d’heures dans ta banque. Alors, tu peux demander un mois, deux mois de vacances. »
Cela a permis à Lhoussain d’aller sept semaines au Pérou et il pourra bientôt aller au Maroc visiter sa famille qu’il n’a pas vue depuis quatre ans.
S’il y a un conseil qu’il prodiguerait aux nouveaux immigrants, c’est bien de persister et de ne pas se fixer un seul objectif. « On doit démontrer une grande ouverture d’esprit. Si une façon de faire ne fonctionne pas, il faut explorer d’autres chemins pour arriver à ses fins. Il est bon d’acquérir de l’expérience au Yukon dans différents domaines. Tu commences quelque part et tu ne sais où ce travail va te mener. »
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada