L’avocate francophone Geneviève Chabot, détentrice d’une maîtrise en droit public et constitutionnel de l’Université Harvard, a décidé de venir au Yukon en 2013 après avoir répondu à une offre d’emploi du ministère de la Justice du Canada. Alors qu’elle travaillait pour un bureau à Montréal, elle a eu l’envie de travailler pour le gouvernement fédéral et elle a opté pour l’aventure en choisissant le Nord.
« J’ai tenté ma chance. Cette offre d’emploi était ouverte et il y en avait une autre au Nunavut. Finalement, celle au Yukon a fonctionné. Je me suis lancée dans l’aventure sans vraiment savoir à quoi m’attendre. Finalement, ça s’est avéré assez extraordinaire », raconte Mme Chabot.
Une découverte devenue un tremplin
Mme Chabot a toujours eu un intérêt marqué pour les domaines de droit fédéraux. Au Yukon, elle travaillait comme avocate au ministère de la Justice du Canada. « Mais en parallèle, le soir et les fins de semaine, j’étais aussi présidente des Droits de la personne du Yukon. Je l’ai été pendant un an et demi. »
Entre autres, elle a travaillé sur des causes en droit autochtone devant la Cour suprême du Yukon et la Cour fédérale, et a également représenté la Gendarmerie Royale du Canada et le gouvernement fédéral dans le cadre de poursuites en responsabilité civile sur les dossiers des pensionnats indiens.
Dans son plan de carrière, elle voulait gravir les échelons hiérarchiques au sein de Justice Canada. Mission accomplie, car toute cette expérience acquise a mené Geneviève Chabot à devenir vice-présidente de la Commission canadienne des droits de la personne à Ottawa.
« Après que j’ai commencé à travailler dans le domaine avec la Commission des droits de la personne au Yukon, j’ai vraiment découvert cette aire de pratique du droit et c’est devenu un peu rêve, oui, effectivement. »
Son mandat de quatre ans dans la capitale fédérale Ottawa consiste essentiellement à rendre des décisions sur des plaintes qui sont logées à la Commission en vertu de la Loi canadienne sur les droits des personnes. « C’est seulement des plaintes contre des entités de juridiction fédérale : les banques, les compagnies aériennes, l’Armée canadienne, la GRC, toutes les corporations de la Couronne », précise Mme Chabot.
Décision difficile
Quitter le territoire a demandé une grande réflexion. « Côté carrière, je pense que j’étais rendue là. Il fallait que je fasse des choix pour continuer à cheminer dans ma carrière. Si notre décision en tant que famille avait été seulement basée sur le mode de vie, c’est sûr que nous serions restés au Yukon. »
L’avocate avoue qu’elle s’ennuie déjà du Yukon. « Ça a été vraiment une belle découverte. On est resté quatre ans et demi au Yukon, ce qui est plus longtemps qu’on avait pensé avant de connaître quoi que ce soit du Yukon. Je ne me suis jamais douté qu’on allait découvrir un endroit extraordinaire comme cela. Ce que je retiens, c’est une communauté tissée très serrée. On avait beaucoup d’amis. On a adoré évoluer dans cette communauté-là. On retient aussi l’aventure extraordinaire, les road trips, les aurores boréales, les occasions de faire du vélo de montagne, du ski, du curling. »
L’histoire d’amour que Geneviève Chabot a vécue avec le Yukon et la communauté francophone l’a vraiment marquée et impressionnée. Nul ne sait où sa carrière la mènera dans les prochaines années, mais elle reviendra certainement au Yukon, à tout le moins en vacances.