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le Vendredi 22 Décembre 2017 16:42 Société

Immigrer et travailler dans son domaine d’expertise au Yukon

Mme Ann Bowen prodigue conseils aux immigrants qui désirent obtenir une équivalence de diplôme et les guide à travers le processus. Photo : Françoise La Roche
Mme Ann Bowen prodigue conseils aux immigrants qui désirent obtenir une équivalence de diplôme et les guide à travers le processus. Photo : Françoise La Roche

Les années d’après-guerre se sont avérées une période faste pour les travailleurs. La construction battait son plein et la main-d’œuvre manquait. Un lot important d’immigrants européens qualifiés arrivaient au Canada pour travailler et étaient rapidement embauchés à très bon salaire, souvent plus élevé que celui de la plupart des Canadiens. C’était le bon temps!

La longue route de la reconnaissance

Aujourd’hui, une personne immigrante diplômée devra passer par différentes étapes avant de pouvoir travailler dans son domaine d’expertise au Yukon. Est-ce que le diplôme européen d’un plombier ou d’un médecin a la même valeur qu’un diplôme canadien? Pas toujours.

Les immigrants doivent faire reconnaître l’équivalence de leurs diplômes auprès d’organismes de contrôle pour la réglementation des professions. Comme il n’existe aucun organisme de ce genre au Yukon, les dossiers doivent être envoyés au département International Credential Evaluation Service (ICES) situé à Burnaby. La documentation doit être en anglais, ce qui exige des personnes immigrantes francophones de payer pour la traduction. Par contre, il existe un autre organisme à Toronto, le World Education Services (WES), qui accepte la documentation dans les deux langues officielles.

Mme Ann Bowen prodigue conseils aux immigrants qui désirent obtenir une équivalence de diplôme et les guide à travers le processus. Photo : Françoise La Roche

Mme Ann Bowen prodigue conseils aux immigrants qui désirent obtenir une équivalence de diplôme et les guide à travers le processus. Photo : Françoise La Roche

Afin d’accélérer le processus et ainsi réduire le temps d’attente une fois arrivées au Canada, les personnes immigrantes devraient procéder à cette étape avant de quitter leur pays. C’est ce que suggère Ann Bowen, agente d’immigration et coordonnatrice, reconnaissance des compétences acquises à l’étranger du secteur d’immigration du gouvernement du Yukon.

Elle précise que plusieurs personnes débarquent au Canada sans toute la documentation nécessaire à la reconnaissance de leurs diplômes. Il leur est alors plus difficile d’obtenir à distance tout ce dont ils ont besoin, sans compter que cela demande du temps.

Certains métiers et professions exigent un minimum d’heures travaillées pour obtenir une licence. De plus, certains demandent de passer des examens ou de suivre des cours de mise à niveau.

Les coûts associés à ces procédures varient. Pour tous, il faut compter les frais liés à la reconnaissance de l’équivalence de diplôme et au test de langue. Des frais de traduction de documentation peuvent s’ajouter. Dans les cas extrêmes, comme pour les médecins par exemple, ils devront débourser près 8 000 $ avant d’avoir le droit de travailler au Yukon. Plusieurs personnes immigrantes se découragent quand elles voient tout le processus qu’elles devront traverser et quelques-unes repartent dans leur pays d’origine.

Réduction du temps d’attente

Dans le but de faciliter l’accès au travail des immigrants et de les informer, le gouvernement fédéral a créé un programme national. Ann Bowen siège au comité des reconnaissances des compétences acquises à l’étranger. « Ce comité tente d’améliorer les services aux immigrants partout au Canada », explique-t-elle. « Chaque province possède son propre organisme de contrôle pour la réglementation des professions et le comité cherche à uniformiser les critères. Il essaie aussi de réduire le temps d’attente avant d’obtenir les équivalences. On aimerait bien que ce soit environ six mois. » Aujourd’hui, ça prend entre un et deux ans.

Pour bien immigrer

« Se préparer avant de quitter leur pays en rassemblant tous leurs diplômes et des lettres d’employeurs », conseille Mme Bowen aux immigrants. « En arrivant au Yukon, même si la personne veut travailler dans un domaine non réglementé, il est toujours bien d’obtenir les équivalences d’éducation, car on ne sait jamais ce que l’avenir peut réserver. »

Souvent, les Européens pensent qu’ils ne peuvent travailler que dans le domaine de la formation qu’ils ont acquise. Ce qui est absolument faux au Yukon. C’est la raison pour laquelle la flexibilité doit devenir un mot d’ordre pour toute personne immigrante.

Pour toute information concernant la reconnaissance des diplômes, le secteur de l’immigration du gouvernement du Yukon ainsi que l’Association franco- yukonnaise sont deux ressources qui peuvent aider les personnes immigrantes francophones. Vous pouvez aussi consulter ces deux sites Web : www.workersmobility.ca et www.cicdi.ca/1/accueil.canada.

Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.