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le Vendredi 27 octobre 2017 15:51 Société

Le goût du café rencontre le plaisir du vélo

Mike Russo, propriétaire de Firebean Coffee Roasters, n’a pas peur de pédaler. En effet, depuis qu’il a créé son entreprise en 2015, il pédale sept heures par jour, deux fois par semaine pour torréfier son café.

L’idée peut paraître saugrenue, mais il n’en est rien puisque le vélo qu’il utilise est connecté à un moteur qui lui permet de contrôler la chaleur du feu. M. Russo voulait retrouver les gestes d’antan et torréfier de façon artisanale, au sens littéral.

« Je me sens bien quand je pédale, il y a une notion d’autosuffisance qui me plaît », confie-t-il.

Mike Russo, propriétaire de Firebean Coffee Roasters, présente l’un des tampons qu’il a gravés pour la décoration de son paquet de café. Photo : Nelly Guidici

Mike Russo, propriétaire de Firebean Coffee Roasters, présente l’un des tampons qu’il a gravés pour la décoration de son paquet de café. Photo : Nelly Guidici

Le vélo immobile provient d’un musée de l’Ontario d’où M. Russo est originaire. Le bouleau qui nourrit le feu a poussé à Dawson et les grains de café proviennent en majorité d’une coopérative du Guatemala. C’est comme si l’Amérique du Nord et l’Amérique Centrale se réunissaient dans une fusion crépitante et chaleureuse aux couleurs d’une tasse de café chaud.

« J’aime manipuler le feu afin de parvenir aux conditions idéales de torréfaction. Suivant sa provenance et son origine, chaque grain demande une façon de faire différente. J’apprends chaque fois », s’enthousiasme M. Russo qui cherche assurément à s’éloigner des gestes trop mécaniques pour privilégier l’humain et les éléments naturels comme le feu et le bois.

Lors des premiers essais de torréfaction, il avoue avoir dû jeter tous les grains qui avaient brûlé. De cette expérience est né le nom de l’entreprise.

« Nous avons choisi ce nom, car il fait aussi partie de notre processus d’apprentissage », indique-t-il.

Du café équitable

Dans la continuité de cet esprit rustique, il semble primordial pour l’entrepreneur de proposer des grains issus du commerce équitable. Son choix de commencer par du café guatémaltèque se justifie par la spécificité yukonnaise.

« Nous continuons de proposer les grains du Guatemala parce que c’est ce que préfèrent les gens ici. Il a une note chocolatée et une torréfaction moyenne pouvant aller jusqu’à des teintes très brunes. Depuis le début, ce café a du succès, nous continuons donc sur cette lancée, même si récemment nous avons commencé la torréfaction de grains provenant de Colombie », assure le torréfacteur.

En début d’année, un partenariat a été mis en place avec l’espace de travail partagé (co)space. En effet, Firebean Coffee Roasters le commandite tandis que (co)space a mis M. Russo en relation avec des clients potentiels.

« L’équipe de (co)space m’a aidé à établir un réseau de clientèle », dit-il.

Aujourd’hui, il compte douze clients actifs dont la taille varie, mais dont la fidélité reste intacte.

Un emballage fait main

Plutôt que d’opter pour des paquets avec un autocollant, M. Russo a choisi d’aller jusqu’au bout de sa philosophie.

« J’ai gravé le tampon qui décore les paquets. C’était l’option la moins onéreuse, mais finalement, c’est celle qui correspond le mieux à notre façon de torréfier », rappelle-t-il.

Ainsi, l’apparence générale du paquet renvoie aux temps révolus, car l’idée principale était de « paraître vieux parce que c’est la philosophie de l’entreprise ».

Il lui aura fallu trois jours pour sculpter le premier tampon avant de s’apercevoir qu’il avait oublié de sculpter les lettres à l’envers. M. Russo ne baisse jamais les bras et apprend de ses erreurs qui sont parties intégrantes du processus selon lui.

Le 19 septembre, Firebean Coffee Roasters a remporté un prix dans la catégorie Jeune entrepreneur lors de la cérémonie de récompense aux Entreprises en démarrage dans les régions nordiques canadiennes.