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le Jeudi 29 juin 2017 15:25 Société

Les porcs-épics en grande forme au Yukon

Un porc-épic perché sur un arbre. Photo: Lee McDowell
Un porc-épic perché sur un arbre. Photo: Lee McDowell

Cette année, les porcs-épics semblent être particulièrement nombreux au territoire, notamment au sud dans la région de Whitehorse. « J’ai remarqué davantage de porcs-épics le long des routes que lors des étés précédents », explique Todd Powell, directeur du programme biodiversité d’environnement Yukon. Des incidents ont été déplorés, notamment en cas de rencontre entre le mammifère et les chiens domestiques.

Comprendre la présence des porcs-épics

« Ce n’est pas parce qu’on observe plus de porcs-épics le long des routes que la population a nécessairement augmenté », explique John Overell, vétérinaire à Dawson. Il n’y a aucune donnée récente sur la population de ce mammifère au Yukon, donc il faudra du recul et un travail des agents de conservation pour comprendre la hausse visible des porcs-épics au territoire.

Un porc-épic perché sur un arbre. Photo: Lee McDowell

Un porc-épic perché sur un arbre. Photo: Lee McDowell

D’après Milena Georgeault, guide yukonnaise francophone détenant une maîtrise en gestion de la biodiversité, les explications possibles d’une hausse de la population sont la diminution des prédateurs ou les ressources alimentaires plus abondantes qu’à l’accoutumée. Un des grands prédateurs du porc-épic est le pékan. Ce dernier est de moins en moins présent au Yukon à cause des trappeurs, adeptes de sa fourrure.

Un duel entre chien et porc-épic

Ce ne sont pas les porcs-épics qui attaquent les chiens, mais les chiens qui attaquent les porcs-épics. Le mammifère a tendance à fuir en traversant une rivière, un lac ou en grimpant à un arbre. Peu de prédateurs sont prêts à le poursuivre dans de telles circonstances. Cela ne semble pas poser de problème au chien qui voit dans le porc-épic une proie facile, lente et amusante. En cas d’attaque, le porc-épic dresse ses piquants et donne des coups de queue. Les piquants ne sont pas lancés, mais ils se délogent facilement.

C’est ce qui est arrivé il y a quelques jours au chien de Tanya Meurer, dans la région du Klondike. « L’embrouille entre mon chien et le porc-épic a eu lieu peu après minuit. Mon chien ne pouvait pas s’empêcher de le poursuivre, par curiosité et instinct de chasseur. Après trois coups de queue, il a dû s’arrêter. Il avait près de 300 piquants sur la face, le cou, le nez et même dans la gueule. Instinctivement, j’ai voulu les retirer, mais j’ai été choquée par la résistance de ces piques acérés. Le vétérinaire de Dawson l’a soigné en urgence à 4 h du matin », raconte Tanya.

Soigner son chien et éviter une nouvelle rencontre

Si un chien reçoit des piquants, la meilleure chose à faire est d’aller chez le vétérinaire dans les 24 heures. Il ne faut surtout pas couper les piquants, cela rend plus compliquée l’extraction et peut créer des infections. Il ne faut pas non plus mettre une muselière à son animal de compagnie. « Même s’il est 3 h du matin, n’hésitez pas à m’appeler si votre chien a rencontré un porc-épic. Je serais peut-être plus fatigué que d’habitude, mais je m’occuperai quand même de votre compagnon en urgence », ajoute le vétérinaire John Overell.

En cas d’impossibilité d’aller chez le vétérinaire, il est possible de retirer soi-même les piquants s’il y en a moins d’une dizaine et qu’on possède une pince plate ou chirurgicale. Il faut tirer dans le sens du piquant, bien tenir son chien et désinfecter après l’opération.

Pour éviter une rencontre entre un porc-épic et son animal de compagnie, il faut éviter de le promener au crépuscule, sans laisse et en pleine nature. « Si vous croisez un porc-épic dans votre voisinage, n’hésitez pas à appeler un agent de conservation qui l’attrapera pour le déplacer dans un environnement plus sécurisé », conclut John Overell.