le Jeudi 5 décembre 2024
le Jeudi 1 juin 2017 16:24 Société

Le domaine du bien-être en pleine expansion à Dawson

Marielle Veilleux devant le studio de soins non hivernal qu’elle a construit en 2003. Photo : Genséric Morel
Marielle Veilleux devant le studio de soins non hivernal qu’elle a construit en 2003. Photo : Genséric Morel

Prendre soin de sa santé est essentiel, mais pas toujours évident quand on vit dans une petite communauté. Pourtant, depuis environ cinq ans, les offres de service de bien-être se diversifient à Dawson, aussi bien en anglais qu’en français. « C’est important qu’il y ait une présence en dehors de Whitehorse. Les francophones doivent aussi avoir la possibilité de se faire servir en français », confie Marielle Veilleux, praticienne bien-être.

Portrait d’une Dawsonienne, de l’aviation au bien-être

Marielle a quitté son Québec natal en 1986 pour travailler en tant que contrôleuse aérienne dans l’Ouest canadien. C’est par amour qu’elle finit par atterrir à Whitehorse, en 1999, pour se rapprocher de son mari. Son travail étant très stressant, elle réussit à garder une bonne hygiène de vie grâce au sport.

Marielle Veilleux devant le studio de soins non hivernal qu’elle a construit en 2003. Photo : Genséric Morel

Marielle Veilleux devant le studio de soins non hivernal qu’elle a construit en 2003. Photo : Genséric Morel

Quand elle emménage à Dawson, elle ne trouve pas de travail dans son domaine, étant trop spécialisée. Marielle prend alors une retraite anticipée et décide de changer de carrière. « C’était planifié, je voulais faire un métier complètement différent. La médecine douce et le bien-être me passionnent depuis ma jeunesse. J’ai donc passé plusieurs certifications », raconte-t-elle. En 2003, elle inaugure son salon baptisé Le Corps Beau, pour faire un clin d’œil à sa francophonie et à l’animal emblématique du Yukon.

Évolution du domaine du bien-être à Dawson

Il y a une quinzaine d’années, il n’y avait presque aucune offre de soins de santé alternative en ville. Depuis environ cinq ans, les nouveaux habitants sont plus jeunes et plus soucieux de leur santé. Les Dawsoniens travaillent dur de mai à septembre et doivent gérer un stress important. Il est commun d’accumuler trois ou quatre emplois pendant la saison estivale. Les douleurs musculaires et articulaires sont alors plus nombreuses. Contre le stress et la douleur, les habitants se tournent de plus en plus vers la massothérapie, le yoga et la méditation. Les cours de taï-chi donnés à l’École Robert-Service sont également populaires.

Le centre de massothérapie Confluence Clinic qui a ouvert en janvier 2014 a du mal à répondre à la demande croissante. Il en va de même pour la concurrence, très diverse dans ce milieu : yoga thaï avec Wasu Thaï Massage, soins corporels et massage suédois au salon de coiffure Hair Cabaret ou encore massage des tissus profonds avec Sandy McClintock. De plus, de nombreux Dawsoniens sont certifiés en massage et offrent des soins à domicile. « Aujourd’hui, nous avons plus de massothérapeutes par habitant que dans la plupart des grandes villes », s’amuse Marielle.

Du yoga pour mieux supporter l’hiver

Le 8 mai 2016, un studio de yoga a ouvert ses portes à Dawson. Une dizaine de professeurs indépendants peuvent y donner des cours avec un système de location de salle. Différentes approches y sont enseignées : Kundalini, Hatha et Yin. Bonnie Duffee, une élève du studio, explique : « Il existe un système d’abonnement. Pour 90 $, je peux assister à dix cours avec différents instructeurs. C’est idéal pour découvrir de nouvelles techniques! »

En hiver, le yoga est devenu essentiel pour plusieurs dizaines de Dawsoniens. « Cela aide énormément à supporter la saison froide. Avant, j’étais déprimée et j’hibernais dans mon coin. Le yoga permet beaucoup de travail sur la respiration et la médiation. Je ne ressens plus aucune différence, qu’il fasse froid et obscur ou chaud et ensoleillé », ajoute une cliente du studio.

Dawson est une communauté en évolution constante. « Il y a toujours de nouveaux visages, c’est un changement continu. C’est un petit village, on devrait connaître tout le monde, mais ce n’est pas le cas! », nous confie Marielle. Le développement du bien-être est donc entre les mains des futurs Dawsoniens.