Le gouvernement du Yukon participe à une étude financée par Santé Canada qui vise à analyser les attitudes, les opinions et les comportements associés à la consommation d’alcool. Cette recherche universitaire sur la consommation d’alcool dans les territoires du Nord — où le taux de consommation d’alcool est supérieur aux autres régions du Canada — doit aider les responsables de la santé publique à mieux comprendre l’évolution des perceptions et des comportements vis-à-vis de l’alcool chez les résidents du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest.
« Il s’agit de la première étude du genre au Canada. Les renseignements recueillis auprès des personnes participantes nous éclaireront sur les perceptions des Yukonnais relatives à l’alcool et à sa consommation », explique le Dr Brendan Hanley, médecin-hygiéniste en chef du Yukon. « Ils fourniront également de précieuses informations qui nous aideront à prendre de meilleures décisions en matière de politiques publiques propres aux régions nordiques. »
Depuis le 5 mai et jusqu’au 3 juin prochain, des assistants de recherche réaliseront le sondage facultatif auprès de la clientèle de la Société des alcools de Whitehorse. Plus de 2 000 adultes au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest prendront part à terme à cette étude. Les participants seront invités à répondre à un sondage de 10 à 15 minutes, composé de questions portant sur leurs convictions, leurs connaissances et leurs attitudes relatives à la consommation d’alcool. Ce sondage sera réalisé à l’entrée des magasins d’alcool et s’effectuera à l’aide d’une tablette électronique. Pour les remercier de leur coopération, les participants recevront une carte-cadeau Tim Hortons d’une valeur de 5 $.
Excès dans le Nord
Selon Statistique Canada, près de 19 % des Canadiens affirmaient en 2013 faire une consommation abusive d’alcool. La palme revenait aux Territoires du Nord-Ouest (33 %), talonnés par le Yukon (32,4 %).
Avec plus de 1 332 $ dépensés par personne pour la période de 2012-2013, le Yukon distançait cependant confortablement les T. N.-O et le Nunavut (955 $ par personne). Ces données sont cependant à prendre avec précaution puisqu’elles restent biaisées par le poids touristique et la variation des prix de l’alcool dans le Nord.
« L’alcoolisme est l’un des principaux problèmes de santé publique au pays et pourtant, une majorité de Canadiens sont peu conscients de la corrélation entre les effets de l’alcool et les risques qu’ils peuvent avoir sur la santé », explique le Dr Erin Hobin, chercheur principal de l’étude. « L’objectif de cette recherche consiste à recueillir des renseignements en vue de guider le développement, actuel et futur, de stratégies de réduction des dommages liés à l’alcool qui seront mises en place dans les différentes régions du Canada […] »
Selon le gouvernement du Yukon, cette étude s’ajoute aux mesures mises en place par les pouvoirs publics territoriaux pour réduire les méfaits liés à la consommation d’alcool. Elle s’inscrit dans la Stratégie du mieux-être mental implantée récemment, et permettra également de faire avancer la recherche dans le domaine de la consommation d’alcool et des comportements qui y sont associés.
« La Société des alcools du Yukon a la responsabilité sociale de réduire les méfaits liés à la consommation excessive d’alcool. Cette étude facilitera la mise en place d’une approche du mieux-être centrée sur les citoyens, contribuera à soutenir les efforts déployés par l’ensemble du gouvernement en matière de consommation d’alcool et fournira des éléments utiles en vue de réduire les dommages causés par l’alcool, tels que les troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale », a pour sa part fait savoir le ministre responsable de la Société des alcools du Yukon, John Streicker.