Après ses études, alors âgée de 19 ans, Amélie Druillet a tout de suite troqué les bancs d’école pour un bureau dans un hôpital et a joint les rangs des salariés. « Je n’ai pas eu la chance de participer à des échanges [étudiants] européens et je le regrettais », avoue la jeune Française originaire du Gers, dans le sud-ouest de la France. Une de ses tantes vivait au Canada depuis 40 ans. L’envie d’aller la voir ne la quittait pas.
Amélie s’est décidée à venir la visiter pendant deux semaines en 2013. Ce voyage l’a confortée dans son idée de tenter une expérience au Canada. « Quand on est secrétaire en France, les possibilités pour évoluer sont proches du néant. Et quand on veut se former, on nous dit : “Peut-être dans trois ans.” Ce n’était pas très satisfaisant. Je devais changer. »
Elle a trouvé son salut dans l’obtention d’un permis vacances-travail en janvier 2014. Huit mois plus tard, elle montait dans un avion qui l’amenait à Toronto, là où sa tante vivait. « J’avoue que le Québec ne m’a jamais vraiment attirée. Il y a trop de Français, peut-être! », raconte Amélie Druillet. « J’ai passé un an et demi à Toronto. J’y travaillais et mon contrat était terminé. J’avais envie de voir autre chose que la ville. J’ai pris le bus un beau jour de janvier et j’ai traversé le Canada jusqu’à Banff. »
Là où l’aventure commence
Ce qu’il y a de bien dans le voyage, ce sont les rencontres. L’une de celle qu’Amélie a faite s’est avérée déterminante pour la suite des choses. En route pour Jasper avec deux Français, l’un deux lui signifie qu’il va à Whitehorse au Yukon et lui parle de la Yukon Quest.
« Mon idée à la base était d’aller jusqu’à Yellowknife », raconte Amélie. « Mais là, on me parlait de Whitehorse. J’avais lu des blogues de gens qui avaient fait du bénévolat pour la Yukon Quest, j’avais vu des photos et j’avais trouvé cela tout simplement génial. »
Dès son arrivée à Whitehorse, elle a pris contact avec le bureau de la Yukon Quest et s’est rapidement retrouvée plongée dans le bain du bénévolat. Elle a su assez vite qu’elle allait rester au Yukon et a continué de faire du bénévolat à droite et à gauche. Aujourd’hui, elle occupe trois emplois rémunérés.
Les deux côtés de la médaille
« J’ai fait des jobs ici que je n’aurais jamais faits ailleurs, même pas à Toronto », nous confie Amélie. « Travailler en marketing pour une compagnie théâtrale, c’est une occasion que je n’aurais jamais eue. Quand on vit dans les grandes villes, il y a toujours quelqu’un de plus expérimenté que toi. Mais là, on m’a donné ma chance. Je suis venue au Canada pour voir autre chose aussi, mission accomplie! »
Par contre, le côté salarial la laisse perplexe. « Je n’ai pas l’habitude d’être payée au salaire minimum. » Et c’est sans compter l’éloignement. « Pour rentrer en France, il faut un bon 24 heures de voyage. C’est loin et c’est cher. C’est un peu dissuasif aussi pour les gens pour venir me voir et moi pour aller en France. »
Conseils aux immigrants
« Je pense que les médias nous enjolivent un petit peu la chose. On nous invite, on dit qu’il y a du travail pour tout le monde, et qui si tu es francophone tu vas trouver directement, mais on est quand même très nombreux sur le marché. Ce n’est pas si facile que ça. »
Selon Amélie Druillet, les Français qui immigrent au Canada ne doivent pas se surestimer. Ils ne sont pas en terrain conquis. Ils sont des immigrants parmi tant d’autres. Elle avoue ne pas avoir été préparée à cela quand elle a quitté la France « Dans les médias, on nous parle du Canada comme du nouvel Eldorado. Mais il faut aussi un peu ravaler son orgueil. Je suis dans le domaine administratif où j’ai travaillé pendant dix ans et ici, j’ai dû commencer par vendre des crèmes glacées. »
Pour l’instant, Amélie Druillet apprécie le fait de se trouver à Whitehorse. « Je suis là où je voulais être. Je voulais voir le Grand Nord, je voulais voir le Canada, je voulais vivre dans le Grand Nord, il fait -30 et on y est. »
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.