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le Mercredi 30 novembre 2016 13:51 Société

Michaël Capelli et Audrey Pflug : une démarche d’immigration bien préparée

Audrey Pflug et Michaël Capelli n’ont pas hésité à se transformer en pionniers pour souligner les origines de la francophonie au Yukon. Photo: Christian Kuntz
Audrey Pflug et Michaël Capelli n’ont pas hésité à se transformer en pionniers pour souligner les origines de la francophonie au Yukon. Photo: Christian Kuntz

Il y a des immigrants qui viennent au Yukon sur un coup de tête, et d’autres qui y arrivent par hasard. Ce n’est pas le cas du Français Michaël Capelli qui a mis quinze ans à planifier son projet de vivre au Yukon. Il y est installé depuis maintenant trois ans avec sa compagne Audrey Pflug, aussi de nationalité française.

Il y a dix ans, Michaël est venu au Canada avec un visa temporaire de perfectionnement professionnel. Après trois mois passés au Québec, il a terminé son séjour dans un ranch à Fort St-John en Colombie-Britannique. C’est pendant une période de vacances en France qu’il a rencontré sa compagne. Audrey Pflug, fraîche diplômée d’études en gestion financière, avait l’idée d’aller en Angleterre pour perfectionner son anglais. Mais elle a plutôt choisi de rejoindre Michaël au Canada.

Audrey Pflug et Michaël Capelli n’ont pas hésité à se transformer en pionniers pour souligner les origines de la francophonie au Yukon. Photo: Christian Kuntz

Audrey Pflug et Michaël Capelli n’ont pas hésité à se transformer en pionniers pour souligner les origines de la francophonie au Yukon. Photo: Christian Kuntz

 

À leur retour en France, le jeune couple a demandé un permis vacances-travail (PVT) dès la mise en ligne du programme. Trois semaines plus tard, ils avaient leur visa en poche. C’était la période facile pour se procurer un PVT.

Ils sont arrivés au Canada par le Québec en avril 2010 et ont rapidement demandé la résidence permanente. Ça n’a pris que quatorze mois à l’obtenir. Ils ont eu la chance de postuler pendant l’âge d’or de l’immigration au Canada. « Ce n’était pas trop cher [à l’époque], ni trop difficile. Tout s’est bien déroulé », explique Michaël.

Arrivée au Canada

Leur premier port d’attache a été la région de Lanaudière au Québec. « On a commencé par s’installer au Québec, parce que moi j’avais peur d’aller vivre dans un milieu anglophone », nous confie Audrey. « Mais je ne savais pas qu’il y avait une communauté francophone au Yukon. Au début, pour moi, c’était le Québec, ou rien. »

Bien adaptés au Québec, les deux comparses y sont restés trois ans. Audrey avait trouvé un travail très intéressant et Michaël occupait des emplois saisonniers.

Une fois son projet terminé, Audrey a dit : « Il est temps qu’on parte, sinon on ne le fera jamais. » En avril 2014, ils ont pris la route vers le Yukon. Michaël explique : « C’était le temps de bouger, Audrey avait bouclé son projet, elle pouvait passer la main. On avait un bon réseau d’amis et professionnel. Ça marchait très bien notre situation là-bas, on aurait pu s’y installer. On a eu de belles occasions, mais on ne les a jamais vraiment saisies. On n’avait pas eu le coup de cœur. Comme le projet initial était de venir au Yukon, on s’est débarrassé de tout et on est parti avec le minimum. »

Comme le défi yukonnais pour les nouveaux arrivants réside souvent dans celui de trouver un endroit où se loger, Audrey et Michaël ont découvert une solution abordable. Ils ont acheté un motorisé usagé qu’ils stationnent dans les campings autour de la ville en déménageant toutes les deux semaines. Ce mode d’hébergement s’avère idéal de mai à octobre, mais pas pour l’hiver… Ils se sont créé un nom dans le domaine du gardiennage de maison et aujourd’hui, ils sont reconnus dans le réseau et plusieurs personnes font appel à leurs services.

« Quand on est partis du Québec, on s’est donné un an : on essaye et après, on prend du recul, on met tout sur la table et on prend une décision. Finalement, ça fait presque trois ans qu’on vit ici, ça a passé extrêmement vite et c’était vraiment dense », raconte Michaël.

Ce qu’Audrey craignait en venant vivre au Yukon, c’était la vie en anglais, la difficulté de refaire un réseau social et de dénicher un emploi adapté à ses ambitions. « Finalement, j’ai trouvé un bon job et il y a plein de trucs qui existent, mais ça, tu ne le sais pas avant de venir. »

Adolescent, Michaël rêvait de travailler sur le sentier Chilkoot, et voilà que ça s’est concrétisé. Il est maintenant employé de Parcs Canada et entretient le bateau SS Klondike et la piste Chilkoot. Quelquefois, il a peine à réaliser qu’il est payé pour être dans un si bel environnement.

Les rêves continuent

Le couple espère trouver une parcelle de terre assez grande pour y construire une maison et un chenil. Comme Michaël a été guide de traîneau à chiens pendant douze ans en France et ailleurs en Europe, il aimerait bien se remettre à sa passion avec sa propre équipe. À savoir s’il penchera du côté des courses de longue distance ou de celui d’une entreprise touristique, il répond que ce sont les chiens qui décideront…

Le rêve du chenil demeure principalement celui de Michaël. Quant à celui d’Audrey, elle a envie de créer et de développer un projet, mais comme elle a une multitude d’idées en tête, elle est en phase de réflexion.

Parmi les éléments positifs qui ressortent du Yukon, les deux s’accordent à dire que ce sont toutes les occasions qui s’offrent à eux et dont ils peuvent profiter. De plus, Michaël se sent chez lui ici. « On avait une sacrée qualité de vie en France », explique-t-il. « Quand on l’a quittée, ce n’était pas pour fuir quelque chose. C’était pour vivre quelque chose de différent. Moi, j’avais certaines attentes tout au long de l’évolution du projet qui a duré quinze ans, et ça les a dépassées de beaucoup. Je crois que la force d’ici tient à sa communauté, qu’elle soit anglophone ou francophone. »

Par contre, l’éloignement pèse à Audrey Pflug. Elle déplore le nombre d’heures d’avion qui la sépare de sa famille ou des pays qu’elle aimerait visiter. Et c’est sans compter le coût des billets d’avion. Aussi, elle regrette le manque de lieux d’amusement.

Mais il ne reste pas moins que lorsque le couple va en France pour des vacances, ils ont tous les deux hâte de revenir chez eux, au Yukon.

Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.