Française d’origine, née à Levier près de la frontière suisse, elle rêvait de voyager. En 2006, Hélène Burgermeister avait l’idée d’aller étudier en Finlande. En 2016, elle vit au Yukon et est citoyenne canadienne. Mais sa décision d’immigrer au Canada n’était pas préméditée. « Je voulais aller étudier en Finlande avec Erasmus [NDLR Programme d’études à l’étranger] et c’était trop compliqué avec le type d’études que j’avais. On m’a dit de partir au Québec, parce que c’était beaucoup plus simple. »
Le chemin vers la citoyenneté
Ayant bien aimé le Québec, une fois son année scolaire en Études littéraires et culturelles terminée, elle a obtenu un permis vacances-travail (PVT) et a passé une autre année à Sherbrooke. L’intégration au Canada s’est avérée simple pour Hélène Burgermeister. C’était clair qu’elle voulait y rester. C’est en riant qu’elle raconte : « J’ai appris le québécois assez facilement. Quand je suis revenue en France au bout d’un an, mes parents ne me comprenaient plus lorsque je parlais. »
Décidée à obtenir une résidence permanente, elle est retournée en France pour entreprendre les démarches. « Ça a été long, ça a pris dix-huit mois. Ils ont perdu mon dossier médical. Mais j’ai fait ma demande dans les bonnes années [2006]. Au Québec, il n’y avait pas encore des milliers de Français. C’était encore exotique pour un Français d’aller au Québec. »
Les choses ont nettement changé, croit-elle. « Quand j’ai obtenu mon PVT, c’était gratuit et il y avait 3 000 places par année. Ça ouvrait au mois d’octobre pour l’année qui suivait. J’ai postulé en mars et il restait six places. Maintenant, le gouvernement délivre 7 900 visas (en 2017). En dix à douze minutes, toutes les places s’envolent. »
En route vers l’inconnu
Après deux années passées à Montréal, elle avait besoin de se sortir du rythme effréné de la métropole. Elle a déniché un travail de jeune fille au pair au Yukon. « J’ai pris mes billets de bus sans savoir où je m’en allais. Je n’avais jamais entendu parler du Yukon avant. »
Une fois son contrat terminé, Hélène s’est dit qu’elle ne pouvait pas partir sans avoir vu l’été yukonnais. Elle l’a passé en travaillant bénévolement dans une ferme à Dawson. Ensuite, elle a voulu vivre à Whitehorse. Elle a suivi des cours d’anglais et s’est déniché un emploi. « C’est comme cela que tu restes… saison après saison. »
15 000 km à vélo
Un des rêves que caressait Hélène depuis longtemps était de faire un long voyage à vélo. Le visa de son copain arrivait à échéance et il devait quitter le Canada. « On s’est dit que c’était le bon moment de partir sur les routes », explique Hélène.
Le couple a mis dix mois pour se rendre à Panama City depuis Whitehorse. La cycliste retire de son voyage « que les gens sont beaucoup plus sympas et hospitaliers que ce que l’on veut nous faire croire. J’ai beaucoup plus d’espoir en l’humanité qu’avant. On entend dire que le Mexique et le Honduras sont dangereux. Nous avons été accueillis comme des rois tout le temps partout où l’on passait. Les gens sont d’une gentillesse incroyable, ils nous ont ouvert leur porte. On s’installait dans leur jardin avec notre tente et on a souvent été invités à manger. »
Le pour et le contre du Yukon
Selon Hélène, il n’y a qu’à regarder autour de soi pour voir le positif du Yukon. « Tu ne peux pas rêver mieux comme de style de vie. Tu vis au centre-ville, t’as les montagnes autour. Il y a aussi le canot, le vélo de montagne, le ski. »
De plus, elle considère qu’il est plus facile de trouver un appartement au Yukon qu’en France, même s’il n’y a pas beaucoup de logements et que c’est cher. En ce qui a trait au travail, elle aime bien le fait qu’on puisse décrocher un emploi sans diplôme. « On te laisse la possibilité de faire quelque chose que tu ne te serais jamais vu faire. »
L’hiver aussi fait partie desmais pas trop la nature avant », dit Hélène. « Je n’aimais pas le froid ni les activités extérieures. Whitehorse m’a changée. »
Par contre, elle s’ennuie un peu du bouillonnement de la vie culturelle de Montréal. Ici, l’éloignement et le prix élevé des festivals demeurent des irritants pour Hélène. « Ça prend six heures de voiture pour se rendre à Dawson. Si tu veux partir quitter le territoire, tu dois voler deux heures et demie pour aller à Vancouver, neuf heures pour rentrer en Allemagne. On a mis 45 heures pour revenir de Londres. J’aimerais bien un Yukon plus proche des grands centres », résume-t-elle, consciente qu’ainsi le Yukon ne serait plus le même.
Citoyenne canadienne depuis novembre 2014, Hélène Burgermeister avoue se sentir plus Canadienne que Française, et plus Québécoise que Yukonnaise jusqu’à maintenant. Le Québec est sa province de cœur. « Mais ça reste que c’est au Yukon que j’ai envie d’être. »
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.