Le 1er juin 2011, la Française Caroline Moireaux a commencé son périple autour du monde à pied en partant du Jura. Elle prévoit de le réaliser en dix ans. « Je n’ai pas d’objectif dans ce tour du monde », avoue-t-elle. En fait, l’objectif a été atteint le jour du départ. C’était de faire le premier pas. Maintenant, ce n’est que du bonus. Alors, peu importe ce qui arrive, je peux m’arrêter, ne jamais le finir, parce que ce n’est pas un défi sportif. »
« C’est quoi ces tarés? »
C’est en Australie, lors d’un voyage avec un visa permis vacances-travail qu’elle a rencontré un gars qui faisait le tour du monde avec un billet d’avion. N’étant pas familière avec ce moyen de voyager, Caroline a fait une recherche sur Internet et arrive par hasard sur le site Web de deux Français qui se préparaient à faire un tour du monde à pied. « C’est quoi ces tarés? Mais comment ça vient au crâne de faire un tour du monde à pied? », se questionnait Caroline.
Deux ans plus tard, elle écoute une émission de télévision qui mettait en vedette l’un des deux jeunes hommes. Un mois après, elle s’est réveillée un matin en se disant qu’elle aussi préparerait son tour du monde à pied.
22 730 km en cinq ans
La future voyageuse a mis neuf mois à se préparer et elle avoue que la préparation, c’était déjà un voyage en soi. Caroline Moireaux ne connaissait rien à rien. « Je n’avais jamais campé, je ne suis pas une marcheuse, je ne pratiquais pas la randonnée, je ne connaissais pas ce qu’étaient tous les goretex, les polartech, je ne savais même pas ce que ça voulait dire une tente double toit. »
Cinq ans plus tard, Caroline a parcouru 22 730 kilomètres en traversant la France, la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, le Monténégro, la Serbie, la Bulgarie, la Turquie, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’Iran, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan, Kazakhstan, la Chine, la Mongolie, la Russie et l’Extrême-Orient russe, la Corée du Sud, le Japon, l’Alaska et le Canada. Elle en est à sa 7e paire d’espadrilles.
4 euros par jour
Lors de son déplacement, il arrive que Caroline rencontre des gens qui se joignent à elle pour une semaine, un mois, et même deux ans. Lorsque la distance entre les villes est trop grande, il lui arrive de voyager à vélo. « J’ai ma tente. Je ne demande jamais l’hospitalité, ou très rarement (dans des églises, des mosquées ou des mairies), mais je ne refuse aucune invitation. Je suis invitée très régulièrement par les locaux. »
Son budget de 4 euros par jour n’a jamais été dépensé jusqu’au Kazakhstan. Elle ne dépensait même pas 2 euros, mais après, elle le dépassait un peu. Ses seules dépenses sont pour la nourriture.
La richesse de ce mode de vie
« Quelque chose que j’ai appris en voyageant, c’est qu’on est tous pareils », explique Caroline. « Peu importe ta langue, ta religion, ta culture, ton pays. Tu ne vas pas vivre de la même manière, ta culture sera différente, ta façon de vivre en société sera différente. Mais si tu enlèves toute cette couche que la société te met sur le dos, on est tous les mêmes avec les mêmes besoins, les mêmes envies. Si tu enlèves toutes ces étiquettes que ton pays te colle sur le dos, on est tous les mêmes. »
Elle avoue qu’aucune rencontre ne dépasse les autres. Elles sont toutes différentes, mais procurent toujours la même émotion. « On ne s’habitue pas à cette chaleur humaine, à la gentillesse que peuvent avoir les gens. C’est juste impressionnant. »
Jusqu’à maintenant, son voyage se résume en cette phrase de Paolo Coelho dans L’Alchimiste : « Quand tu veux réellement quelque chose, tout l’univers conspire à te permettre de réaliser ton désir. »
Vous pouvez suivre Caroline Moireaux sur sa page Facebook ou sur son site internet.