Pour une personne qui n’aime pas la ville, habiter et travailler dans la banlieue sud de Paris n’est pas l’idéal. « De France, je pense que j’avais un petit ras-le-bol de quelque chose. Je savais que la ville ne m’allait pas, fallait que ça bouge, mais je ne savais pas trop quoi faire », avoue Hélène Girardeau, comptable de profession.
Lors d’une présentation du département des ressources humaines de son employeur, elle a appris l’existence des congés sabbatiques. C’était l’occasion rêvée pour aller voir ce qui se passait ailleurs. Hélène a cherché un pays qui lui offrirait un permis vacances-travail. L’Australie l’attirait, mais l’âge maximum pour obtenir le visa était 30 ans et elle en avait 34. Un collègue lui a appris qu’au Canada, l’âge maximum était 35 ans. « Pendant cinq ans, je me suis dit qu’il fallait que je bouge, et là, c’était ma chance. Je ne pouvais pas encore hésiter pendant dix ans », explique Hélène. « Je suis partie comme ça, et au début, tu pars pour un an. »
Découverte de son Eldorado
À la fin du mois d’octobre, cela fera dix ans qu’Hélène Girardeau habite au Yukon. Elle a premièrement atterri à Vancouver. « Le premier mois, je ne voulais pas rencontrer de francophones tout de suite, parce que le but était d’améliorer mon anglais. » Un jour, elle est allée à la Maison de la francophonie de Vancouver pour assister à une présentation de deux représentants de l’Association franco-yukonnaise (AFY) qui promouvaient le Yukon pour inciter les jeunes à venir y travailler. Estimant qu’elle n’avait rien à perdre, Hélène a décidé d’y aller. « Prends ton CV, si tu fais Main Street, tu verras, ce soir t’as un boulot », lui a-t-on expliqué. C’est ce qu’Hélène a fait et effectivement, elle a trouvé un emploi chez Coast Mountain.
Le plan initial de la jeune Française était de voyager avec une amie venue la visiter, retourner avec elle à Vancouver, et ensuite traverser le Canada vers l’est pour reprendre l’avion et rentrer en France en septembre. « Dans ces quatre à cinq mois, je n’ai jamais fait autant de choses que dans les quinze dernières années que j’ai vécues en France. Il y avait tout le temps quelque chose à faire », raconte Hélène Girardeau. Au lieu de traverser le Canada, elle est revenue au Yukon et une copine lui a proposé de partager une cabine. « Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais », a pensé Mme Girardeau. Elle a écrit à sa patronne pour dire qu’elle démissionnait.
Mme Girardeau a obtenu un visa avec le programme de nominés du Yukon. Après quatre ans de travail en comptabilité, elle a décidé d’aller étudier en menuiserie au Collège du Yukon. Ses nouvelles compétences l’ont amenée à réaliser des contrats de rénovations, ce qui lui a ouvert les portes d’Habitat pour l’humanité où elle a contribué au projet Women Build à Whistle Bend.
Entourée de liberté
« Je me sens plus libre ici. J’ai l’impression qu’il y a des opportunités pour tout. Celui qui veut peut faire plein de choses différentes. Quand j’ai fait le trip cabine, j’ai aimé ce sentiment de ne pas se sentir en prison. À Paris, je me sentais en prison à la maison. Tu ne peux pas sortir sans tout fermer à clé; t’as un appartement, il y a quinze verrous », explique Hélène Girardeau.
Et c’est sans compter la gentillesse de la communauté. « Le sourire des gens qui te disent bonjour dans la rue, même ceux que tu ne connais pas, tout le monde te sourit », s’émerveille Hélène.
Canadienne ou Française?
Nationalisée Canadienne il y a deux ans, Hélène Girardeau explique son choix. « Je l’ai demandée parce que je savais que je pouvais avoir les deux (nationalités), sinon, je ne l’aurais pas fait. C’était aussi pour les papiers, pour que ça soit plus simple, ne pas avoir à renouveler chaque fois pour la résidence. Je ne suis pas très patriote dans l’âme, que ce soit envers la France ou le Canada. »
Sans vouloir tirer un trait sur la France, Hélène explique que les occasions de toutes sortes sont plus nombreuses ici. Par contre, côté logement, c’est différent. Elle aimerait bien posséder sa petite maison, mais elle a vite découvert que pour quelqu’un qui voulait construire une mini-maison, peu d’aide financière existait. Mais tout cela ne décourage pas Hélène Girardeau. Elle aime le Yukon, se sent bien ici et compte y rester encore longtemps, qu’elle soit propriétaire ou locataire. n
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.