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le Vendredi 22 avril 2016 13:05 Société

Le triangle d’équilibre de Philippe Mollet

Philippe Mollet a trouvé son point d’équilibre au Yukon avec la nature, la faune et les grands espaces. Photo: Françoise La Roche
Philippe Mollet a trouvé son point d’équilibre au Yukon avec la nature, la faune et les grands espaces. Photo: Françoise La Roche

D’emblée, Philippe Mollet avoue avoir trouvé son équilibre au Yukon autour de trois piliers : la vie avec son amoureux Sylvain; un territoire qui offre de tout ce qu’il y a de plus magnifique en matière de grands espaces et de richesse faunique; ses deux principaux passe-temps (la météo et la course à pied), sans omettre un travail qu’il aime.

Le Québec comme porte d’entrée…

Dès sa jeunesse, Philippe Mollet rêvait de venir au Canada. En 1989, à la fin de ses études en commerce et administration, il a examiné les possibilités pour venir y vivre. À l’époque, un système de pointage définissait l’admissibilité des immigrants. Rapidement, il a constaté que le manque de fonds lui fermait la porte à une demande d’immigration.

Philippe Mollet a trouvé son point d’équilibre au Yukon avec la nature, la faune et les grands espaces. Photo: Françoise La Roche

Philippe Mollet a trouvé son point d’équilibre au Yukon avec la nature, la faune et les grands espaces. Photo: Françoise La Roche

 

Amant de la nature, il s’est installé à Chamonix même s’il devait rouler 90 km matin et soir pour aller travailler. C’est là qu’il a rencontré en 2004 celui qui allait devenir son partenaire de vie. Lorsque sa belle-mère est allée en vacances au Québec, Philippe avoue : « Ça a réveillé en moi quelque chose. J’ai commencé à faire des recherches. »

Le couple a décidé d’aller explorer le Québec en touristes en 2005. « On a beaucoup apprécié le Québec, mais ça manquait un peu de montagnes et je commençais à regarder dans la partie ouest du Canada, entre le Yukon, la Colombie-Britannique et l’Alberta. » Ils ont entamé leur demande de résidence permanente depuis la France, en passant par le Québec. Le couple obtenu son certificat de sélection du Québec et a reçu l’approbation fédérale en août 2008.

… et le Yukon comme point d’arrivée

Philippe s’était mis en contact avec des gens sur des forums. Le Yukon rejoignait ses objectifs, même si c’était assez éloigné de tout. Accompagné de son conjoint, il y est venu en visite. « Sylvain n’a pas aimé du tout. Moi, j’ai adoré! C’était ici que je voulais m’installer. »

Entre septembre 2008 et mai 2009, plusieurs discussions se sont engagées entre les deux partenaires. En mai, Sylvain a flanché. « Si jamais tu trouves un emploi, OK, je te suis. » Philippe a rapidement décroché un poste de directeur des opérations à l’Association franco-yukonnaise (AFY). Aujourd’hui, il est responsable financier au ministère des Services à la communauté du gouvernement du Yukon.

Conseils aux immigrants

Avec du recul, Philippe Mollet est en mesure de prodiguer des conseils aux futurs immigrants. Il est important de visiter le Yukon avant de s’y installer, mais il ne faut pas regarder autour de soi avec des yeux de touriste. Il suggère de rencontrer des personnes avec qui on pourrait intervenir plus tard si on vient y vivre.

Aussi, Philippe Mollet met les Français en garde. Il est faux de croire que le fait de parler français suffit à rendre deux peuples similaires. « Les francophones du Canada sont des Nord-Américains et non des Européens. Les deux cultures diffèrent complètement », insiste Philippe. Et c’est sans compter la présence d’une communauté anglophone majoritaire au Yukon qui ajoute à la différence.

Un bilan, sept ans plus tard

« J’aime bien le côté où on peut échanger en français tout en côtoyant une communauté anglophone », explique Philippe. « C’est complètement différent sur le point culturel. Je pense avoir trouvé ici ce que je recherchais quand je suis parti de France : le contact avec la nature. À Chamonix, je l’avais au pied de chez moi, mais il y avait toujours beaucoup de monde. Je ne quittais pas quelque chose, je voulais découvrir quelque chose d’autre. »

En pensant à la retraite qui viendra bien assez rapidement, Philippe avoue : « Je me vois vivre le reste de ma vie au Canada et Sylvain aussi. » Il imagine mal redémarrer une autre vie ailleurs alors qu’il a tissé des liens ici. Ce serait plus difficile. Comme bien des retraités, il aimerait bien passer une partie de l’année au Yukon et une autre à voyager.

Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.