Ingénieure en emballage en France, Chrystelle Houdry travaillait chez Petzell il y a quelques années. Cette entreprise offrait de bonnes conditions à ses employés et leur permettait de partir six mois en voyage ou en expédition.
« J’ai croisé alors des gens qui revenaient avec des lumières plein les yeux, qui vivaient leurs rêves et leurs passions. Ça m’a fait réaliser que moi aussi, je devais trouver mon rêve, mon chemin. C’est là que j’ai décidé de faire mon sac à dos et de partir pour l’Alaska, seule. » Ainsi a commencé l’aventure yukonnaise de Chrystelle Houdry en juin 2008.
D’un visa à un autre
Arrivée en Alaska avec un visa de touriste de six mois, Chrystelle visait deux objectifs pour ce voyage de reconversion professionnelle. Premièrement, elle voulait apprendre à conduire un traîneau à chiens et à guider; deuxièmement, devenir guide pour des excursions à cheval.
Ses pérégrinations l’ont menée au Yukon, territoire dont elle n’avait même jamais entendu parler. Une fois son visa de touriste échu, elle en a obtenu un de PVTiste qui lui a permis de rester un an de plus au Canada.
Elle passe alors un hiver en apprentissage avec un guide de traîneau à chiens. « J’ai appris énormément et je me suis fait très plaisir à dormir dans mon traîneau et à visiter des endroits exceptionnels », se remémore Chrystelle Houdry. Elle a aussi convoyé des chevaux pendant deux étés. « Je me disais que je rêvais. Tous les jours, je me pinçais. Est-ce que je vis la réalité ou ce sont des rêves? », s’interrogeait-elle.
« À la fin de mon PVT, je suis retournée en France. C’était un choix, mais le Yukon n’est jamais sorti de mon esprit. Du coup, six ans après, je suis revenue, mais pas toute seule; en famille avec Thomas et notre fils Jim », raconte Chrystelle.
Elle a rencontré Thomas Vérin en France alors qu’elle était guide en traîneau. Celui-ci possédait des chiens et avait travaillé en Norvège comme guide. Il était déjà venu au Yukon en 2003 pour suivre la Yukon Quest. « Nos chemins de vie étaient parallèles », explique Chrystelle.
Difficultés administratives
« Ça n’a pas été simple pour venir ici », explique Mme Houdry. « On a essayé de rentrer par le Québec avec le Certificat de sélection du Québec. Mais ça n’a pas fonctionné. Alors, on a fait le choix de venir directement au Yukon. »
Avant de déménager, le couple est venu au Yukon en éclaireurs. Ils ont rencontré des employeurs pour un parrainage avec le programme des nominés et cherché un endroit où se loger. La directrice d’une compagnie de taxis a accepté de les embaucher comme chauffeurs.
De retour en France, ils ont eu vent qu’une maison leur serait accessible. « On avait cherché et nous savions comment c’était difficile de trouver un logement ici au Yukon, surtout avec des chiens de traîneau », explique Chrystelle.
Rapidement, ils ont pris leur décision. Chrystelle est débarquée au Yukon un peu avant le reste de la famille pour préparer leur arrivée : acheter un camion, trouver une remorque avec des boîtes pour faire voyager les chiens de Vancouver à Whitehorse.
Mauvaise surprise et persévérance
La Loi sur l’immigration a changé juste un peu avant leur arrivée au Canada. L’entente avec la compagnie de taxis ne tenait plus.
« Auparavant, il y avait le programme Avantage francophone qui était très utile, mais on l’a arrêté juste au moment où j’ai failli avoir un travail à l’Association franco-yukonnaise (AFY) », raconte Chrystelle. « On a eu une période vraiment difficile pendant dix mois parce qu’on cherchait comment immigrer ici. On a tenté notre chance avec Entrée express, mais c’est assez complexe de comprendre pourquoi ils te choisissent ou non. »
À bout de ressources, la famille Houdry-Vérin est repartie en France en avril 2015 parce que leur visa de touriste était expiré. Après avoir évalué différentes options pour revenir, le couple s’est décidé pour un visa d’étudiant. C’est ainsi que Chrystelle est retournée sur les bancs du Collège du Yukon pour suivre le programme Multimédia et communication.
Grâce à ce statut, Thomas peut travailler à plein temps et Chrystelle, pour sa part, à temps partiel. Si elle obtient son certificat, elle aura droit à un visa de travail ouvert de huit mois. Elle souhaite que d’ici là, elle sera acceptée avec le programme Entrée express.
« On espère vraiment qu’on va pouvoir rester ici. Mais là, on savoure déjà la première étape. Parce que même si ça a été difficile, on est tellement heureux d’être là. Chaque jour, quand je vais me promener et que je vois mes chiens courir en liberté, je sais pourquoi je suis ici. »
Solidarité yukonnaise
Une chose que retient Chrystelle, c’est la solidarité yukonnaise. « Très franchement, il y a beaucoup d’aide. Même des gens que tu ne connais pas cherchent à t’aider, te donnent des conseils, appellent des employeurs pour toi. »
Touchés par la solidarité autour d’eux, les deux immigrants avouent que ça les a aidés à tenir le coup pendant les périodes plus difficiles. L’AFY et son service d’immigration leur ont apporté un soutien important. « C’est un point d’ancrage au Yukon quand tu ne connais personne », commente Chrystelle. « Mais si tu es francophone, tu vas à l’AFY et tu te sens un peu comme à la maison. »
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.