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le Mercredi 24 juin 2015 12:18 Société

Le féminisme au cœur du débat

François Picard a apporté son point de vue sur le concept du féminisme, lors d’une discussion menée le 10 juin avec des membres de la communauté francophone. Photo : Thibaut Rondel
François Picard a apporté son point de vue sur le concept du féminisme, lors d’une discussion menée le 10 juin avec des membres de la communauté francophone. Photo : Thibaut Rondel

L’Assemblée générale annuelle des EssentiElles s’est tenue le 10 juin dernier au Centre de la francophonie.

Impliquée de longue date au sein de l’organisme féministe, Marie-Stéphanie Gasse a succédé à Denise Beauchamps à la présidence du conseil d’administration. Gabrielle Dupont a quant à elle été reconduite à son poste de trésorière, tandis que Jessica Nadon a cédé son siège de conseillère à Véronique Boivin. Le poste de secrétaire est par ailleurs resté vacant, puisqu’aucune candidate ne s’est proposée pour combler le départ d’Annie Bélanger. Le nouveau conseil d’administration se joindra à Sandrine Lemonnier, actuelle vice-présidente des EssentiElles.

François Picard a apporté son point de vue sur le concept du féminisme, lors d’une discussion menée le 10 juin avec des membres de la communauté francophone. Photo : Thibaut Rondel

François Picard a apporté son point de vue sur le concept du féminisme, lors d’une discussion menée le 10 juin avec des membres de la communauté francophone. Photo : Thibaut Rondel

La réunion d’affaires a été l’occasion de présenter aux membres les grandes réalisations de l’année 2014-2015.

Parmi les projets initiés par les EssentiElles, la révision de la stratégie de communication de l’organisme, les différentes campagnes de sensibilisation contre la violence ainsi que l’évolution du programme Papas, mamans et bébés en santé.

La directrice par intérim des EssentiElles, Maryne Dumaine, a par ailleurs introduit à l’assemblée les trois dossiers prioritaires sur lesquels l’organisme devra travailler au cours des prochains mois. L’organisme les EssentiElles souhaite notamment mettre en œuvre un protocole baptisé « Ensemble pour la sécurité », ainsi qu’un plan de développement global de la communauté. Le développement d’un nouveau plan de communication ainsi que l’adoption d’un nouveau logo feront également partie des priorités de l’organisme pour la prochaine année.

« Aux EssentiElles, on travaille souvent dans l’ombre sur des dossiers importants pour l’ensemble de la communauté. Il est nécessaire d’en informer les membres, pour plus de transparence et pour une meilleure compréhension du travail concret des EssentiElles », a déclaré Mme Dumaine.

Dépoussiérer le concept de féminisme

Le féminisme serait-il devenu un gros mot? C’est la question sur laquelle une douzaine de personnes se sont penchées lors de la séance de discussion qui a précédé la réunion d’affaires des EssentiElles.

Sujet tabou pour certains, concept nébuleux pour d’autres, le terme seul suscite la controverse depuis des dizaines d’années. Inspirant tantôt le rejet, tantôt l’enthousiasme, le féminisme peine encore à se définir, autant chez ses détracteurs que chez celles et ceux qui s’en revendiquent.

« Être féministe est trop souvent mal vu de nos jours », explique Maryne Dumaine. « Le féminisme est notre raison d’être, il est important de comprendre le pourquoi de ce phénomène, afin de pouvoir y remédier, [et] de prendre le pouls de la communauté à ce sujet, et pas seulement celui des convaincues. »

Autour de la table des intervenants, cinq femmes, pas toutes féministes, et un homme du conseil d’administration de Ruban blanc Yukon. Dans le public, deux hommes et la présence de nombreuses femmes impliquées de près ou de loin dans l’organisme.

« Chaque personne peut avoir une notion du féminisme différente, mais ce qui compte en fin de compte, c’est l’égalité face aux choix et aux droits de tous les êtres humains », a affirmé l’ancienne présidente des EssentiElles et facilitatrice du panel, Louise-Hélène Villeneuve.

Amorcée autour de la définition du terme, la discussion a fait la part belle à la place des femmes en politique. François Picard, chef de cabinet du NPD Yukon et membre de Ruban blanc Yukon, a notamment illustré de son expérience les inégalités persistantes dont peuvent être victimes les femmes en politique. Alors assistant d’une députée québécoise, M. Picard se souvient notamment de l’attitude misogyne de certains partenaires préférant court-circuiter l’élue pour s’adresser directement à lui.

Actuel candidat à l’investiture du Nouveau Parti démocrat yukonnais, André Bourcier a lui aussi soulevé la question de l’image des politiciens au sein de l’opinion. Opposé dans la course à l’investiture à Melissa Atkinson, une avocate autochtone de Whitehorse, M. Bourcier a justement noté que la perception de l’électorat envers les acteurs de la vie politique ne repose pas toujours sur leurs compétences propres.

Danièle Rémillard, François Picard, Juliette Anglehart-Zedda, Sophie Delaigue et Alexandra Mauger faisaient partie du panel sélectionné par les EssentiElles pour débattre du féminisme lors de la soirée.