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le Jeudi 19 mars 2015 10:30 Société

La campagne du Ruban blanc au Yukon

Patrick Thompson est le coordonnateur de la campagne Ruban blanc qui vise à mobiliser les hommes et les jeunes garçons contre la violence faite aux femmes. Photo : Nelly Guidici.
Patrick Thompson est le coordonnateur de la campagne Ruban blanc qui vise à mobiliser les hommes et les jeunes garçons contre la violence faite aux femmes. Photo : Nelly Guidici.

Nelly Guidici

La campagne du Ruban blanc a été créée en 2011 par deux jeunes hommes yukonnais, Scott Carlson et Steve Roddick. Cette initiative a pour but de mobiliser les hommes et les jeunes garçons contre la violence faite aux femmes. Aujourd’hui au Yukon, on dénombre 39 femmes autochtones assassinées ou disparues. Cette initiative est financée par Condition féminine Canada. Patrick Thompson en est le coordonnateur depuis le mois d’août 2014.

Patrick Thompson est le coordonnateur de la campagne Ruban blanc qui vise à mobiliser les hommes et les jeunes garçons contre la violence faite aux femmes. Photo : Nelly Guidici.

Patrick Thompson est le coordonnateur de la campagne Ruban blanc qui vise à mobiliser les hommes et les jeunes garçons contre la violence faite aux femmes. Photo : Nelly Guidici.

Originaire de Whitehorse, il est diplômé en criminologie et dans le secteur du travail social. Il est également le premier homme à avoir reçu un diplôme du programme d’étude sur le genre. « Je ne savais pas que ce projet existait », précise M. Thompson « Mais, je me considère définitivement comme un féministe. C’est vouloir l’égalité des genres et je crois en ça. »

« Douze jours pour éliminer la violence faite aux femmes »

L’un des plus gros projets de la campagne est son engagement et son action lors des « Douze jours pour éliminer la violence faite aux femmes » entre les mois de novembre et décembre de chaque année. Engager les hommes à réagir face à des situations de violence est l’un des objectifs du mouvement : « Nous essayons d’encourager les hommes à ne pas rester silencieux sur les problèmes de violence envers les femmes », rappelle M. Thompson.

Élections et partenariats

L’Assemblée générale qui a eu lieu à la fin du mois de février a permis à une quarantaine de personnes présentes de découvrir la campagne, son projet, ainsi que les statistiques de violence envers les femmes au niveau national et territorial. De plus, des ateliers d’échanges et de discussions entre les personnes présentes ont permis à de nombreuses idées d’émerger. Plusieurs thèmes comme la communication, le financement ou les Premières nations ont permis à différents groupes de travail de faire valoir des idées. « Nous avons demandé aux personnes présentes d’écrire leurs idées sur des feuilles auto-adhésives et de les afficher au mur. Nous avons eu beaucoup de bonnes idées à faire valoir pour le futur de la campagne », explique le coordonnateur. Enfin, des élections des membres du comité le soir même ont permis à Mark Rutledge de devenir président en remplacement de Steve Roddick qui occupait ce poste par intérim.

Le but de la campagne est principalement d’engager positivement les hommes, les jeunes hommes et les garçons à travers des programmes d’éducation pertinents qui défient la langue et les comportements, ainsi que les idées néfastes de la virilité qui mènent à la violence contre les femmes. Conformément à cet engagement, un partenariat a été mis en place avec l’organisme de jeunesse « Bringing Youth Toward Equality » (Mener la jeunesse vers l’égalité) à travers des ateliers. « Au mois d’octobre 2014, nous avons établi un partenariat fort avec B.Y.T.E., ils nous ont aidés à mettre en place des ateliers en français et en anglais à Whitehorse. Nous avons également proposé des ateliers aux jeunes à Dawson et Watson Lake », rappelle M. Thompson.

Sensibiliser les hommes, des plus jeunes aux plus âgés

Cette campagne du Ruban blanc ne s’adresse pas uniquement aux jeunes. « Tous les hommes sont ciblés par cette campagne. Cependant, les jeunes hommes sont une bonne cible, car il y a de nombreuses différentes façons d’entrer en interaction avec eux », conclut M. Thompson.