Pierre-Luc Lafrance
Stephan Poirier, en collaboration avec le Partenariat communauté en santé (PCS), offrira un atelier intitulé « Cours de sécurité en avalanche – niveau 1 » à la fin du mois de mars. Ce cours est composé d’une section théorique qui sera offerte les 26 et 27 février en soirée et de deux jours de formation pratique le 28 février et le 1er mars.

Le technicien en avalanche Stephan Poirier offre une formation sur la sécurité en avalanche à la fin du mois de février. Photo : Patric Chaussé.
Il n’y a qu’une quinzaine de techniciens en avalanche au Yukon et du lot, seul le tiers offre des formations et Stephan Poirier est le seul à le faire en français. Passionné par la montagne, il a quitté Montréal pour s’installer à Whistler en 1993. C’est là, en agissant à titre de patrouilleur, qu’il a appris les aspects liés aux avalanches. « Les patrouilleurs sont en quelque sorte des ambulan-ciers des pistes. Quant au côté avalanche, ça a quelque chose d’excitant. Tout comme les tours d’hélicoptère. » Maintenant au Yukon, il continue d’entretenir sa passion et prend plaisir à partager ses connaissances.
Selon lui, « ce cours s’adresse aux gens qui aiment faire du hors-piste dans les milieux où il y a des possibilités d’avalanche. Cela s’adresse autant aux motoneigistes, qu’aux ornithologues qui font de l’observation en ski de fond. La majorité des participants sont des planchistes, des skieurs alpins et des randonneurs en raquettes. La formation est adaptée à tous. »
Dans l’aspect théorique, les participants vont apprendre à démystifier le manteau neigeux. « Ça peut être un peu compliqué. Il y a toute sorte de cristaux qui tombent du ciel et ils sont continuellement en transformation au sol. Le soleil et la température ont un gros impact. » Le formateur va aussi aborder l’aspect émotionnel et personnel, comme la pression des pairs. « Le scénario typique, c’est un gars qui amène une fille et qui veut l’impressionner. Il se montre trop téméraire et c’est là que le danger peut survenir. »
M. Poirier va aussi parler des meilleurs endroits pour aller sur la White Pass. C’est d’ailleurs là qu’aura lieu le volet pratique. « On va passer une dizaine d’heures dehors. Pour moi, c’est l’idéal. Avec beaucoup de pratique, les gens se souviennent de ce qu’ils ont appris. »
Afin de rendre ce cours plus accessible, le PCS paiera 50 $ pour chaque formation, ce qui permet de l’offrir au coût de 200 $ au lieu du tarif habituel de 250 $. À noter que le nombre de participants est limité à huit.
Quelques conseils de base
Chaque année, on dénombre autour de quatorze décès liés aux avalanches au Canada. Encore dernièrement, trois personnes ont péri au nord de Whistler. Il s’agit principalement de planchistes, de skieurs, de grimpeurs de glace, et surtout de motoneigistes qui font souvent preuve d’un comportement kamikaze. Les lieux les plus à risque au pays sont en Colombie-Britannique, en Alberta… et au Yukon.
Pour Stephan Poirier, il y a trois outils essentiels lorsque l’on veut partir hors des pistes : une pelle à neige à manche télescopique qui peut rentrer dans le sac à dos et qui n’a pas un boîtier en plastique; une sonde à neige d’au moins 2,3 mètres pour déterminer à quelle profondeur la personne est ensevelie et un détecteur de victime avalanche (DVA). Cet outil est un récepteur-émetteur qui permet d’identifier à quel endroit la personne se trouve. Le cours de sécurité avalanche va permettre d’apprendre à utiliser adéquatement ces outils. Ceux-ci sont d’autant plus importants qu’il est essentiel de faire vite dans une situation d’avalanche puisque 50 % des gens meurent après 30 minutes. Alors, il faut non seulement trouver la personne sous la neige, mais aussi la dégager, enlever la neige de ses voies nasales et de sa bouche et commencer les manœuvres de réanimation.
Il y a quelques signes qui permettent de déceler un danger potentiel. S’il y a déjà eu un éboulis naturel ou si on voit que la neige est tombée d’un côté, il est préférable de ne pas s’aventurer sur ce versant. Aussi, il est préférable d’attendre 48 heures après une forte accumulation de neige (plus de 30 cm) avant d’aller hors piste pour laisser reposer le tout. Enfin, 80 % des avalanches ont lieu sur des pentes entre 30 et 45 degrés, l’épicentre étant autour de 36 degrés. Il est donc préférable d’éviter ce type de pente.