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le Jeudi 8 janvier 2015 10:48 Société

Être sur le marché du travail tout en étant mère de trois enfants

Marie-Pierre Vallée entourée de ses enfants, Jonathan, Dominic et Frédéric. Photo : Pierre-Luc Lafrance.
Marie-Pierre Vallée entourée de ses enfants, Jonathan, Dominic et Frédéric. Photo : Pierre-Luc Lafrance.

Françoise La Roche

L’Aurore boréale a interviewé trois femmes, chacune mère de trois enfants, pour savoir comment elles parviennent à concilier le travail et la vie de famille.

Marie-Pierre Vallée entourée de ses enfants, Jonathan, Dominic et Frédéric. Photo : Pierre-Luc Lafrance.

Marie-Pierre Vallée entourée de ses enfants, Jonathan, Dominic et Frédéric. Photo : Pierre-Luc Lafrance.

C’est avec bonne grâce que Stéphanie Moreau, Véronique D’Avignon et Marie-Pierre Vallée nous ont livré leurs secrets. Les enfants de Stéphanie sont âgés de 5 ½ ans, 4 ans et 1 an. Marie-Pierre a trois bambins de 6 ans, 4 ans et 2 ans. Les garçons de Véronique sont plus âgés et ils vont tous à l’école. Ils ont 9 ans, 7 ans et 5 ans.

Ne pas se lever du pied gauche

Les journées sont longues et certains moments de la journée sont minutés, comme le matin où il n’y a pas de temps à perdre. Chez Véronique, on se lève vers 7 h et « C’est la folie jusqu’à 8 h 15. » Dans son cas, les trois enfants prennent l’autobus, ce qui la soulage de faire le taxi.

Chez Marie-Pierre, la journée commence aussi à 7 h. C’est avec l’aide de son conjoint qu’elle prépare les enfants pour les reconduire à trois endroits différents : école anglaise pour l’aîné, Jardin d’Émilie pour le cadet et garderie en ville pour le benjamin.

Du côté de Stéphanie, le fait qu’elle demeure à 45 minutes de la ville l’oblige à commencer ses journées beaucoup plus tôt. Elle se lève à 5 h 50 pour préparer le café et le déjeuner des enfants. Ces derniers se lèvent à 6 h 15 et c’est un feu roulant jusqu’au départ à 7 h 15. Elle dépose le papa au travail et ensuite les enfants à l’école et à la garderie qui sont situées juste à côté l’une de l’autre.

Temps plein ou temps partiel?

L’école finit à 15 h environ. Comment concilie-t-on cet horaire avec le travail? Les trois mères travaillent à temps partiel par choix, mais aussi pour faciliter la vie.

Stéphanie travaille selon un horaire variable qu’elle a étendu sur quatre jours. Il y a deux jours où elle va chercher les enfants à 15 h pour aller au Centre des Jeux avec eux pour des cours de natation. C’est une façon de les faire participer à des activités tout en attendant d’aller chercher papa à 17 h. Les deux autres jours, Stéphanie profite d’un service de garde jusqu’à 17 h.

Véronique travaille elle aussi quatre jours par semaine et quitte le bureau à 15 h. Elle arrive à la maison une demi-heure avant le retour des garçons, ce qui lui laisse le temps de préparer la collation et de commencer à cuisiner le repas du soir. La journée du lundi est consacrée à l’épicerie et à la popote. « Je pense que si je n’avais pas cette journée-là, je trouverais cela trop difficile. » Il n’est pas question pour elle de travailler à temps plein.

Le travail de Marie-Pierre s’étend sur deux jours et deux soirs. Les journées où elle travaille, elle finit à la même heure que son aîné. C’est donc son conjoint qui s’occupe de la « run de lait » en sens inverse à 15 h et de récupérer toute la famille.

Deux soirs par semaine, Marie-Pierre enseigne le français langue seconde. « Quand je donne des cours, je m’arrange pour que le souper soit prêt quand mon conjoint arrive à la maison, » explique-t-elle.

La planification et les trucs

Un élément commun astreignant ressort des discours des trois femmes : la tâche de nourrir tout ce beau monde.

« Les repas sont tout le temps planifiés, explique Marie-Pierre. Je prévois six soupers dans la semaine et l’épicerie est faite en conséquence. Je suis rendue une experte de gestion du frigo. »

Le travail d’équipe s’avère le principal truc de Marie-Pierre. Elle et son conjoint se partagent l’accompagnement des enfants aux deux cours de soccer le soir et à un cours de natation le samedi matin.

Quant à Stéphanie, elle aussi planifie les repas pour la semaine en choisissant des recettes très rapides ou à la mijoteuse. Elle cuisine en grosse quantité pour pouvoir congeler des portions et en avoir suffisamment pour les lunchs.

« La distribution de tâches va en fonction de l’efficacité. Aller chercher de l’eau ou faire du bois, c’est plus efficace quand c’est mon conjoint qui le fait. Faire à manger et s’occuper des enfants pour les bains, c’est beaucoup plus efficace si c’est moi qui le fais. »

Contrairement aux autres mères, Véronique avoue ne pas avoir de truc. « Je ne suis pas bien organisée. Mon conjoint m’aide beaucoup pour les tâches ménagères (balayeuse, lavage). Que je m’occupe des repas a été comme un non-dit », avoue Véronique. Son conjoint s’occupe de laver la vaisselle et de préparer les lunchs.

Avantages financiers ou personnels?

Pour celles qui ont des enfants en bas âge, le coût de la garderie et des services de garde est très onéreux.

« C’est quelque chose que je trouve difficile ici, nous dit Marie-Pierre faisant référence à la vie au Québec. J’avoue que j’ai de la misère à comprendre comment les gens font pour arriver quand ils ont deux ou trois enfants en garderie. »

Elle travaille pour des raisons financières et personnelles. Marie-Pierre a besoin de sortir de la maison et de parler à des adultes.

Stéphanie est d’avis que le prix de la garderie est très dispendieux. « Oui, c’est cher, mais je trouve tellement qu’on a un bon service. Chaque éducatrice mérite son salaire. » Elle apprécie la maternelle 4 ans qui fait économiser un an de garderie. Stéphanie avoue qu’une paie sur deux va à la garderie. « Mon travail, c’est beaucoup pour ma réalisation personnelle », ajoute-t-elle.

« J’ai besoin de travailler à l’extérieur, nous dit Véronique. J’ai besoin de voir du monde, des adultes à qui parler. » Quand elle travaillait et que ses enfants allaient en garderie ou au service de garde, elle ne retirait pas vraiment d’argent au bout du mois. Mais maintenant que les enfants vont tous à l’école, c’est différent.

Mot de la fin

Stéphanie : « La mijoteuse est l’amie de la maman. »

Marie-Pierre : « Je ne survivrais pas sans mon conjoint. C’est beaucoup du travail d’équipe, surtout avec trois enfants en bas âge. »

Véronique : « C’est tout le temps la folie de toute façon, ce n’est jamais relax. »