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le Vendredi 14 novembre 2014 15:45 Société

L’unanimité autour de Michaëlle Jean

La candidate au poste de secrétaire général de l’OIF, Michaëlle Jean. (Photo La Liberté)
La candidate au poste de secrétaire général de l’OIF, Michaëlle Jean. (Photo La Liberté)

Jean-Pierre Dubé (Francopresse)

Le Conférence des chefs d’État réunira les 29 novembre au Sénégal les délégations de 77 pays membres autour du thème Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix et acteurs de développement. Elle pourrait se clôturer le 30 par l’élection d’une première femme comme Secrétaire générale.

La candidate au poste de secrétaire général de l’OIF, Michaëlle Jean. (Photo La Liberté)

La candidate au poste de secrétaire général de l’OIF, Michaëlle Jean. (Photo La Liberté)

« On a envoyé une lettre d’appui pour Michaëlle Jean, explique le président de la Société nationale de l’Acadie (SNA), René Légère. Elle est une Acadienne du côté de sa mère. » La candidature de l’ancienne gouverneure générale et actuelle chancelière de l’Université d’Ottawa a reçu le soutien des membres canadiens de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de plusieurs autres pays.

Le président de la Société nationale de l’Acadie, René Légère. (Photo SNA)

Le président de la Société nationale de l’Acadie, René Légère. (Photo SNA)

« Un jour j’ai assisté à un évènement à Rideau Hall à Ottawa durant le mandat de madame Jean comme gouverneure-générale, rappelle René Légère. J’étais le seul Acadien parmi les 300 invités quand elle s’est mise à parler des Acadiens comme de son peuple. Depuis, elle le fait continuellement. On la considère comme une de nos grandes ambassadrices. »

Le fédéral est d’accord, souligne Nicolas Doire, des Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada. La délégation cherchera à « bâtir un consensus autour de l’élection de Michaëlle Jean, en étroite collaboration avec le Québec et le Nouveau-Brunswick. »

L’immigrante de Haïti et ancienne journaliste de Radio-Canada espère remplacer Abdou Diouf, dont le mandat se termine. Le Sommet fournira à la SNA l’occasion d’honorer le Secrétaire général élu en 2003 en lui remettant la Médaille Léger-Comeau, la plus prestigieuse décoration attribuée par le peuple acadien.

« Abdou Diouf a été un extraordinaire, estime le président de la SNA. Il a souvent reconnu le peuple acadien comme un modèle de vitalité. Il a dit que l’Acadie tire la Francophonie vers le haut et montre le chemin à bien d’autres peuples francophones. »

Selon l’Observatoire de la langue française, la population francophone globale s’élève à 274 millions. Le mandat de l’OIF est de contribuer au niveau de vie des populations des pays ayant le français en partage. René Légère représentera son peuple parmi la délégation canadienne, mais sa présence est aussi justifiée par sa participation à un comité international.

Lui et la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), Marie-France Kenny, sont membres de la Mission A. Le mandat du comité représentant les Amériques, l’Afrique et l’Asie est de réfléchir sur la place de la langue française et de l’importance du développement culturel.

À 10 jours du Sommet, la participation des deux présidents n’était pas confirmée par le ministère. Dans le passé, la FCFA et la SNA ont fait partie de la délégation canadienne.

L’Ontario n’est pas membre de l’OIF mais l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) le souhaite, selon le président Denis Vaillancourt. « On l’a demandé dans le passé et une discussion doit avoir lieu entre la province et le fédéral. Ce serait normal : les Franco-Ontariens, on est deux fois plus nombreux que les francophones du Nouveau-Brunswick. Ce serait un avantage pour notre politique d’immigration. »

L’AFO souhaite vivement l’élection de la Franco-Ontarienne d’adoption à la tête de l’OIF. « Ce serait une première femme et une première Nord-Américaine, une reconnaissance de la dualité linguistique et de la francophonie canadienne dans toute sa diversité. »

La participation canadienne au Sommet permettra aussi, selon Nicolas Doire, de « renforcer les solides relations avec le Sénégal, modèle régional de stabilité politique et un exemple d’engagement envers les valeurs démocratiques, de respect des droits de la personne, de sécurité et de prospérité économique. »